Oui, la première liste de Rabah Madjer est surprenante avec la mise à l’écart de Raïs Mbolhi, Farès Mohamed, Rachid Ghezzal et la convocation de Chaouchi. Mais pour ce qui est de la non- convocation de Sofiane Feghouli, cette liste n’est pas plus surprenante que ça.
Ce dernier est pourtant en pleine forme avec son club de Galatasaray, très souvent décisif, et qui fait parler de lui chaque week-end dans le championnat turc. Là aussi et comme pour Mbolhi, on dira que ne pas compter sur Feghouli peut être tout simplement un choix du coach national estimant que Soso ne rentre pas dans son plan de jeu, et cela malgré son expérience africaine et son statut chez les Verts. Mais cette explication risque de ne pas être très convaincante au vu de l’antécédent entre les deux hommes. D’ailleurs, nous, médias locaux, avions pressenti cette non-convocation en interrogeant Rabah Madjer lors de sa première conférence de presse. « Au vu de ce qui s’est passé entre vous et Sofiane Feghouli, pensez-vous pouvoir le convoquer lors des prochains stages ? » A cette question, l’entraîneur national a fait savoir : « Je n’ai aucun problème avec Feghouli, ni avec aucun autre joueur d’ailleurs. »
La mise à l’écart de Feghouli : une surprise ? Pas autant que cela
Et bien apparemment ce n’est pas tout à fait le cas, car pour ceux qui ont suivi les déclarations de Feghouli et Madjer il y a quelques mois de cela comprendront vite que cette non-convocation était presque prévisible. A l’époque, Feghouli, agacé par les différentes attaques des anciens joueurs principalement ceux qui avaient composé l’équipe de 1982, est sorti de sa réserve dans une interview affirmant : « Qu’ils arrêtent de nous attaquer de toutes parts et salir notre réputation en disant des méchancetés gratuites. Ce qui est sûr, c’est que nous avons fait mieux que cette génération de 1982 puisque nous, nous avons réussi à passer le premier tour de la Coupe du monde en 2014 », avait-t-il affirmé. Etant l’un des principaux acteurs de la grande victoire face à l’Allemagne en 1982, mais aussi de la victoire en coupe d’Afrique des nations en 1990, Rabah Madjer n’a pas tardé à répliquer : « Les gens tentent de semer la zizanie entre nous et la génération actuelle. »
Comment le staff a-t-il pu être convaincu quant à cette mise à l’écart
« Mais bon, une chose est sûre, moi personnellement je n’ai aucune raison d’être jaloux puisqu’aucun joueur, je dis bien personne, n’a fait mieux que moi en gagnant tous les titres que j’ai gagnés. Là, je vais cesser d’être modeste car on m’oblige à ne plus l’être », avait-il déclaré.
Des attaques par médias interposés reprises dans les différents médias. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’en établissant sa première liste, Rabah Madjer n’a pas dû oublier ce qui s’était passé. En tout cas, le coach national sera certainement interrogé sur ce cas et nous donnera sa version des faits à ce sujet.
Une mise à l’écart qui risque de s’éterniser
Un autre fait pouvait apparemment peser dans la balance, ne serait-ce que pour convaincre le reste du staff technique quant à la mise à l’écart de Feghouli. Il s’agit des déclarations de ce dernier lors du dernier stage lorsqu’il n’a pas hésité à s’en prendre à un de ses coéquipiers dont on taira le nom pour l’instant en affirmant : « Je ne défendrai personne car lorsque moi j’ai été écarté lors de la CAN personne n’avait pris ma défense », et d’en rajouter : « Ce qui est sûr, c’est que moi lorsque je suis venu en sélection je n’ai jamais demandé la moindre contrepartie. »
Le staff technique aurait craint une ambiance électrique entre Feghouli et le joueur visé dans les propos de Soso. Un argument qui aurait convaincu le reste du staff technique à ne pas convoquer Feghouli, mais pourquoi sacrifier celui-là et pas l’autre.
Des interrogations dont il sera certainement question lors de la prochaine conférence de presse.
En tout cas, fait marquant de cette liste, l’absence de Sofiane Fegouli qui risque vraisemblablement de s’éterniser sous l’ère Rabah Madjer.
Asma H. A.