Madjer réussit son coup

Ça y est, le premier stage des Verts sous l’ère Rabah Madjer est enfin achevé. Le nouveau staff technique, qui héritait d’une situation compliquée, a réussi sa première avec le nul infligé au prochain mondialiste, à savoir le Nigeria et la victoire 3-0 sur le terrain du « Tribunal ».

Pourtant lorsque le président Zetchi a décidé de nommer l’ancienne star de Porto à la tête de l’EN, rien ne garantissait un tel début et cette amélioration constatée côté résultat, les pessimistes étaient nombreux et les critiques très généreuses, il faut dire que le rendement de Brahimi et consorts ces derniers temps n’était pas bon, et la défaite du Cameroun n’a fait que confirmer cette baisse de régime qui aura été cependant lourde de conséquences, Alcaraz n’a pas pu y survivre.

 

Pare-chocs

Les joueurs ont donné l’impression d’avoir baissé les bras, ils étaient tous fustigés par un public connaisseur, ce dernier les pointait du doigt, pour lui c’est à cause d’eux que l’EN est en train de connaître tous ces malheurs, et cette non-qualif’ au Mondial qui a mis le feu dans la maison des Verts.

Le stage s’annonçait très chaud, et le début de la mission de Madjer l’était encore plus, mais après 9 jours de travail et au terme de 2 matches, le constat n’est pas si mauvais, 2 matches un nul et une victoire, une dynamique de victoire retrouvée et des joueurs épargnés par le public à quelques éléments près visés par le public pour des raisons purement clubistes, que ce soit dans le stade ou dans la rue, que s’est-il donc passé pour que les joueurs soient épargnés.    

 

Attirer l’attention

Sans savoir si cela a été calculé ou pas, le comportement de Rabah Madjer depuis sa prise de fonction a absorbé petit à petit la pression des rangs de ses joueurs, le coach national a créé une série de sujets que les médias et la rue ont adoptée avec plaisir, il est du coup devenu le centre d’un débat, d’abord au début avec l’histoire des diplômes, puis des choix dans la liste et la convocation de Faouzi Chaouchi, puis la série de blessés qu’il décide de remplacer partiellement, son passage radio inattendu avant le début du stage lui a permis aussi d’occuper les unes des journaux et les informations à la télévision, ça ne parlait donc que de Madjer, ce dernier, après s’être éclipsé de la scène médiatique et footballistique depuis très longtemps, a réussi à attirer l’attention, sur le plan communication il a parfaitement réussi son coup.

 

L’exemple Mahrez

Ainsi, et au moment ou ça tirait à tort et à travers et dans tous les sens sur les joueurs dans les plateaux télé et les journaux, la tension est tout d’un coup descendue très bas, la cible a changé, et tout le monde ne parlait que de Madjer, il a carrément volé la vedette aux stars de l’EN descendues en flamme par la rue après leurs derniers déboires jouant avec brio le rôle du pare-chocs.

L’exemple le plus éloquent n’est autre que celui de Riyad Mahrez, le joueur de Leicester s’est présenté après le match contre la RCA en conférence de presse, un fait très rare pour être signalé et exploité, mais finalement, les regards se sont plutôt tournés vers Madjer, il a même fallu l’intervention du chargé de communication de la FAF pour rappeler aux journalistes que Riyad et Raoul Savoy étaient aussi présents et qu’ils sont prêts à répondre aux questions, les médias n’avaient de yeux que pour Madjer qui a visiblement réussi à attirer les regards au point ou même le meilleur joueur de la CAF de l’exercice précédent n’intéressait plus personne. 

 

Protection

Le constat est donc là, et sans vraiment qu’on s’en rende compte, l’auteur de la fameuse talonnade en finale de la C1 de 1987 est revenu de très loin mais a su trouver la bonne porte pour arriver à ses faims, toucher un premier but, à savoir épargner la pression à ses joueurs et les protéger, car on peut imagine que si Mahrez dans la même config s’était présenté avec Alcaraz ou avec Gourcuff au moment où ça n’allait pas trop bien, les gens se seraient précipités vers lui pour essayer de lui faire des reproches, le fustiger et même de l’accuser de ne pas jouer sur sa vraie valeur en sélection, du moins pas comme en club, surtout qu’il n’a pas parlé aux journalistes algériens depuis belle lurette, la réaction du coach avant que le feu ne prenne en pleine conférence en prenant la parole ferait partie de ce plan inattendu mais qui a bien porté ses fruits, permettant au nouveau staff un début serein en attendant la suite qui s’annonce riche en surprises.

  1. M. A.

 

 

 

Les stats s’améliore, mais pas le rendement

La défense, ce secteur encore défectueux !

Marquer beaucoup de buts sans en encaisser, cela fait 14 mois exactement que cela n’a pas eu lieu, la dernière fois où l’équipe a réussi une démonstration offensive tout en gardant sa cage inviolée c’était en septembre 2016, lors du fameux 6-0 contre le Lesotho.

L’EN a donc réussi à joindre l’utile à l’agréable lors de sa soirée au stade du 5-Juillet.

Ceci-dit, peut-on dire que ce score reflète une certaine solidité défensive retrouvée ? Pas sûr, car il suffit de réunir quelques constats pour comprendre que le chantier est loin d’être fructueux, il n’a d’ailleurs même été ouvert par le coach lors de ce stage, et ce, de l’avis même du coach qui annonçait l’ouverture du grand chantier au terme de ce stage du mois de novembre.

 

Marquage

  C’est donc clair comme l’eau de roche, Madjer doit vite réfléchir à des solutions durables pour la défense de l’EN, car même si on n’a pas encaissé mardi, il n’en demeure pas moins que les signes d’une défense fébrile capable de craquer à n’importe  quel moment étaient là, on a vu beaucoup de centre latéraux qui n’ont pas trouvé de preneurs, et contre une équipe plus présente en attaque, les Verts l’auraient payé cash.

La RCA n’est pas un foudre de guerre, ça c’est tout le monde qui peut en témoigner, contrairement aux promesses de Savoy qui affirmait qu’il allait tenir tête à l’EN, on n’a vu finalement rien de cela, mais on a vu assez pour en déduire que l’EN a de sérieux problèmes de marquage.

Chafai qui a été titularisé à Constantine n’a pas été reconduit, la chance a encore été donnée à Cadamuro, mais cette fois il a constitué un duo avec Mandi, mais ce duo n’a pas vraiment brillé, comme il ne l’avait pas fait déjà auparavant, Madjer a prouvé qu’il est en train de se chercher et chercher la bonne formule,  il sait pertinemment que Mandi ne jouera pas à droite malgré le fait qu’il ait été aligné dans ce registre contre le Nigeria, mais le retour attendu d’Attal sera synonyme de retour du Sevillan vers l’axe.

 

Abdellaoui, sa place n’est pas à gauche

Les choix semblent très réduits, le groupe est grandement dégarni en défense, et les blessures de Bensebaïni, d’Attal et d’Abdellaoui ont rendu la mission encore plus délicate.

Même si l’axe se présente comme le poste ou les retouches doivent être faites dans un futur très proche, il n’en demeure pas moins, que les autres postes doivent être eux aussi revus, si Arous s’est contenté du strict minimum à droite ne montrant qu’un minimum de sa vraie valeur, en revanche sur l’autre côté, et en l’absence de Ghoulam, ni Nessakh ni même Abdellaoui n’ont rassuré, Ferhani a eu un minimum de temps de jeu signe que le coach n’était pas très satisfait de lui lors du stage, il faudrait peut-être là continuer à prospecter. Un joueur comme Abdellaoui ne devrait pas continuer à être aligné sur ce flanc lui qui est un défenseur central de formation.

 

Milieu

Ce qui est sûr c’est que le 3-0 ne peut en aucun cas être une référence, d’ailleurs l’absence des milieux défensifs à l’image de Bentaleb et Taïder a totalement pénalisé l’équipe, Madjer a dû aligner Bennacer et Ferhat, deux joueurs qui ne peuvent pas assumer ce rôle vu leur côté offensif, on a tous vu comment la cartouche Ferhat a été gaspillée, lui qui ne s’exprime bien que lorsqu’il est proche de la ligne de touche, que ce soit en défense ou en attaque.

Le retour des blessés ne doit pas être la seule solution, Madjer doit dès à présent actionner un plan afin de renforcer les rangs de l’EN, le faire avec du vieux ? Possible mais ça sera des solutions provisoires, ou carrément faire appel à des locaux ? Ça paraît le plus logique dans l’immédiat d’autant que le coach ne cesse de dire qui se lancera bientôt dans un chantier, alors que le vrai chantier habituellement ne débute qu’après l’arrivée des joueurs pour le stage, attendons pour voir.

  1. M. A.

 

 

 

 

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