La majorité des Verts ne veulent plus du 5 Juillet

Deux ans que l’’équipe nationale n’avait joué au stade du 5 Juillet. Sa dernière sortie dans le prestigieux stade de la capitale fut contre le Sénégal le 13 octobre 2015, en amical. Un match que les poulains du coach de l’époque, Christian Gourcuff, avaient remporté sur le score d’un but à zéro.

Mais quelques jours auparavant, plus exactement le 9 octobre 2015, l’EN avait perdu toujours en amical face à la Guinée sur le score de 2 buts à 1. Une défaite qui avait pour conséquence le départ du coach breton quelques semaines plus tard. Ce dernier n’avait jamais admis les sifflements et les pancartes soulevées par quelques fans ce jour-là et portant l’inscription «Gourcuff dégage !». Depuis cette date, notre équipe nationale est revenue, et de façon définitive, au stade Mustapha Tchaker de Blida, et ce, jusqu’à l’arrivée de la nouvelle équipe dirigeante et le nouveau président de la Fédération algérienne de football, Kheireddine Zetchi.  Ce dernier, avec l’accord de l’ancien entraîneur national, Lucas Alcaraz, ont décidé de changer de domiciliation après les deux rencontres face à la Guinée (amical) et le Togo, un match comptant pour la première journée des éliminatoires de la CAN- 2019. Deux confrontations qui se sont jouées dans un stade pratiquement vide.  

 

Deux ans que l’EN n’avait pas mis les pieds au 5 Juillet, mais Madjer arrive et ose…

Du coup, la décision a été prise de jouer les deux matchs capitaux quant à la qualification pour la Coupe du monde, à savoir la Zambie et le Nigeria à Constantine. Il faut dire que ce fut la première fois que les Verts quittaient Tchaker pour une rencontre officielle, puisque depuis le fameux match contre le Sénégal en 2008, notre équipe nationale avait joué toutes ses rencontres officielles dans la ville des Roses. Un choix qui s’est avéré juste, car malgré la défaite à Lusaka, le stade de Hamlaoui était rempli. Une ambiance de folie qui a surpris même les joueurs, surtout que quelques jours auparavant, l’EN avait perdu en Zambie. Une ambiance qui n’a pas pu empêcher une deuxième défaite consécutive et une première depuis huit ans en officiel à domicile. Mais malgré cela, les supporters répondent encore une fois présent contre le Nigeria, mais malheureusement avec cette fois-ci quelques dépassements, notamment les insultes dont a été victime le gardien Faouzi Chaouchi. C’est donc l’arrivée de Rabah Madjer qui a changé la donne, en décidant de changer de domiciliation encore une fois. L’ancienne gloire du FC Porto décide de revenir au temple de l’EN, le 5 Juillet. «Pourquoi avoir peur du 5 Juillet ?. C’est un stade où l’Algérie a livré de très grands matchs en battant de grandes nations. Nous avons aussi réussi à remporter la Coupe d’Afrique des nations sur ce terrain. Donc moi je suis tout à fait pour l’idée de jouer au 5 Juillet, un stade qui me rappelle de super bons souvenirs», avait fait savoir le coach national avant la confrontation du Nigeria en conférence de presse.

 

Les joueurs très affectés par les insultes dont a été victime Slimani

Mais ce retour à Alger ne s’est pas passé comme tout le monde le souhaitait. Certes, sur le plan du résultat, l’EN a pu gagner sur un score sans appel de 3 buts à 0 contre la République Centrafricaine, mais au niveau de l’ambiance, certains joueurs ont passé une très mauvaise soirée. Il y a eu d’abord le gardien Rahmani, victime d’insultes de toutes parts. Les supporters du Mouloudia ont voulu rendre la pareille à leurs homologues constantinois, et le moins qu’on puisse dire est que le keeper du CSC a eu droit à toutes les injures possibles et imaginaires. Ensuite, c’est Islam Slimani qui fut la cible de certains pseudo supporters. L’attaquant de Leicester a été sifflé au bout de 10’de jeu seulement. Et en plus des sifflets, l’ancien joueur du CRB a été insulté à plusieurs reprises. Mais Rabah Madjer prend la bonne décision de le laisser terminer la rencontre. Une confiance que Slimani lui rend sur le terrain en inscrivant le troisième but après le doublé de Brahimi. Des insultes, des sifflements, mais surtout un stade horriblement vide, auquel ont eu droit les Verts à l’occasion de leur retour à Alger. Un comportement des supporters qui n’a pas été du goût de la majorité des poulains de Rabah Madjer, même si certains d’entre eux souhaitent encore rejouer au 5 Juillet, à l’image de Sofiane Hanni : «Certes, le stade était vide aujourd’hui et on a malheureusement assisté à quelques dépassements (NDLR : entretien réalisé après la rencontre), mais j’espère vraiment qu’on pourra y rejouer un jour, car il est tellement beau», nous avait affirmé le capitaine d’équipe d’Anderlecht. Mais la grande majorité des joueurs de l’EN ne sont plus favorables à un retour au 5 Juillet : «Ce qui s’est passé avec Slimani peut arriver à n’importe qui d’entre nous. Comment peut-on siffler un joueur qui, il y a moins de trois ans a été adulé lorsqu’il a marqué le but contre la Russie, qui nous a qualifiés pour le deuxième tour de la Coupe du monde au Brésil. C’est ce même Slimani qui nous avait sauvé contre la Tanzanie il n’y a pas si longtemps. C’est le quatrième meilleur buteur de tous les temps de l’équipe nationale, avec près de 26 réalisations en 6 ans. On ne peut pas cautionner ce genre de comportement contre des joueurs qui, non seulement ont beaucoup donné à cette équipe nationale, mais qui en plus sont insultés à tort», nous ont fait savoir quelques joueurs de l’EN.

 

Madjer était pourtant favorable à rester à Alger, changera-t-il d’avis ?

D’autres argumentent le fait de ne plus jouer au 5 Juillet par le fait que ça fait mal de jouer dans un stade vide. «On préfère jouer dans un stade de 20 000 spectateurs  plein que de jouer dans un stade de 80 000 spectateurs avec les trois quarts des tribunes vides. Certes, à Constantine il y a eu quelques insultes, mais c’est une minorité, pas  tout le stade. Les fans nous ont quand même applaudis quand on a marqué, l’ambiance était magnifique», nous font savoir d’autres joueurs de l’EN. Ainsi donc, et même si d’après nos informations, Rabah Madjer n’est pas du tout contre l’idée de rester au 5 Juillet, il n’est pas du tout à écarter que ses joueurs et qui ne sont pas des moindres, puisqu’il s’agit dans leur majorité des cadres de l’équipe,  tenteront de le dissuader pour soit jouer dans une autre ville du pays, ou revenir à Tchaker. Une chose est certaine, beaucoup de joueurs de la sélection nationale gardent un très mauvais souvenir de leur dernière sortie au 5 Juillet, et concernant le match du mois de mars, si la FAF décide de le faire jouer en Algérie et non en dehors du pays, il n’aura certainement pas lieu à Alger.

Asma H. A.

  

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