Comme on le sait, la Fédération algérienne de football est en train de passer à un nouveau système de gestion, ce qui se passe au niveau de la sélection avec le changement radical opéré en est la parfaite illustration.
Le cheval de bataille de l’ancien Bureau Fédéral en ce qui concerne la gestion de l’EN c’est de profiter du produit de l’école française, depuis le début du XXIe siècle on a assisté à un défilé de joueurs avec qui on a profité pour aller jouer 2 Coupes du monde, mais comme chaque chose a une fin, la magie que permettaient ces derniers n’a plus autant d’efficacité, cela épouse parfaitement les plans du bureau du nouveau président Kheireddine Zetchi mais aussi du nouveau sélectionneur Rabah Madjer qui a décidé d’investir dans le produit local. Certes, Madjer a promis de ne pas marginaliser le produit des championnats étrangers, en laissant toujours une place pour ces ‘’pros’’ formés outre-mer, mais cela ne veut nullement dire que la FAF ira à leur rencontre et se cassera la tête pour les avoir comme cela se faisait auparavant.
Piste abandonnée
Parmi les jeunes pépites qui s’illustrent cette année dans les championnats européens, on retient le nom de Houssam Aouar, l’attaquant lyonnais brille de mille feux avec son club, et comme cela se faisait avant, ça a commencé à spéculer concernant son choix de sélection, cela est intervenu à un moment délicat car le joueur est retenu chez les Bleus en espoir, ce n’est pas tout, son président, Jean-Michel Aulas, voudrait le voir jouer pour l’équipe de France, et cela rend la mission de la FAF de le convaincre très délicate. Sollicité par la presse française sur un éventuel choix de sélection, le joueur a laissé la porte ouverte mais affirme qu’il n’a pas encore réfléchi à la question, il se concentre plutôt sur son club, où il tente de s’imposer après avoir intégré le groupe professionnel tout récemment. Ceci dit et au même moment, du côté de la FAF et après un long mutisme, la décision est tombée : la fédé’ ne tentera de convaincre aucun joueur y compris Aouar, cela veut dire qu’elle ne fera plus l’effort que faisait l’ancienne FAF en allant négocier avec les intéressés et prendre le risque de subir une douche froide comme celle essuyée par Raouraoua avec Fekir, pour l’actuel bureau, c’est au joueur désirant porter le maillot national de se manifester, après quoi, peut-être il sera suivi et pourquoi pas convoqué chez les A.
On fuit la pression
La FAF privilégierait donc des joueurs tel un Kerrouche qui est en train de briller au PFC comme milieu, qu’Aouar, cela ouvre la voie aux Français de garantir définitivement cet élément. La décision de la FAF, et pour plusieurs observateurs, est une sorte de fuite des responsabilités, un éloignement de la pression qui entoure ce genre de négociations, d’autant plus que le risque de perdre de telles batailles est grand. A peine 6 mois écoulés depuis le début de sa mission, Zetchi veut s’épargner plus de pression lui qui est déjà critiqué de toutes parts, il sait donc qu’il est attendu au tournant, surtout qu’on juge qu’il est déjà en retard par rapport à son chantier annoncé et ses projets, il a donc décidé d’éviter un champ parfaitement maîtrisé par son prédécesseur au risque de subir la foudre de la comparaison, et c’est le jeune Aouar qui sera sacrifié visiblement en attendant peut-être d’autres jeunes pépites, car la nouvelle FAF avec son manque d’expérience n’a en plus pas d’arguments pour pouvoir peser sur une balance surtout si l’on a la France comme contrepoids, et puis il faut reconnaître qu’entrer en bataille directe avec la FFF pour un début n’est jamais souhaité, la défaite est quasi garantie, d’où peut-être cette décision de ne plus cibler l’inaccessible.
Locaux
En tout cas pour la FAF ou pour Madjer, la perte attendue de Houssam Aouar ne devrait pas faire beaucoup de dégâts, d’autant plus que les éléments recensés dans le camp de l’EN est déjà important, le souci des Verts n’est pas en attaque, c’est peut-être l’une des raisons de ce retrait dès le premier round pour ce qui est de la bataille autour du jeune attaquant lyonnais, d’ailleurs même la décision de compter sur le produit du cru, c'est-à-dire des joueurs issus du championnat local a certainement pesé dans la balance, Madjer devra donc chercher ici même des joueurs, et s’il doit renforcer avec des binationaux, il devra cibler les éléments répondant à certains critères dont le fameux penchant pour le pays des ancêtres.
S.M.A