La direction technique nationale a animé hier matin une conférence de presse au CTN de Sidi Moussa afin d’exposer, enfin, sa stratégie de relance du football national promise par le président Zetchi lors de son installation il y a 7 mois.
Accompagné de son adjoint Ameur Chafik, chargé de la formation, de Benaouda Abdelkrim, directeur du développement et élite, du DEN Boualem Charef et enfin de Chih Azeddine, le responsable du département du football féminin, Saâdane a dressé un état des lieux mais aussi son programme tracé en étroite collaboration avec les présents et même avec le président de la FAF. Il a affirmé qu’en un mois déjà, ils ont pu se réunir avec le patron de la FAF 4 fois ; des réunions qui se sont avérées fructueuses malgré la grosse pression à laquelle ils étaient exposés, mais cela a été positif dans l’ensemble vu le savoir-faire de Zetchi et son expérience dans la formation, puisqu’il nous apprend qu’un programme en bonne et due forme a été tracé, ce qui va permettre enfin le lancement du fameux grand chantier.
Benaouda Abdelkrim a ensuite pris la parole pour faire son exposé en expliquant les differentes étapes de ce grand chantier, notamment la création de 9 ligues régionales. Il a évoqué aussi le projet de construction des centres techniques régionaux, l’une des bases du projet de Zetchi avant même l’installation de cette DTN. Il a présenté aussi le bilan général du nombre de stages FAF, CAF ou FIFA organisés en Algérie, avec le nombre de personnes ayant profité, histoire d’installer le décor. S’ensuivra l’intervention d’Azeddine Chih, qui a parlé du développement de son secteur, le football féminin. Il a loué le mérite de la FIFA qui leur a apporté un soutien important.
Après ces 3 interventions, la parole a été donnée aux différents représentants des médias qui ont posé leurs questions, auxquelles tous les présents ont tenté de répondre tant bien que mal, notamment Saâdane et Charef, les deux meneurs du grand projet technique de la relance pas encore budgétisé, selon le cheikh.
- M. A.
Sélection des binationaux
Saâdane : «Les Français ne se laisseront pas faire»
La FAF via son BF avait créé une sorte de polémique en annonçant des critères de sélection des joueurs binationaux ; cela ne pouvait pas passer inaperçu. La question a été traitée avec le sélectionneur national Rabah Madjer, qui assistait la veille à la réunion. Il avait donc des choses à dire, mais, finalement, Saâdane a préféré relativiser, même si le cas d’Aouar lui a fait dire des choses. Il reconnait que la mission de convaincre les joueurs et de les chiper à la France ne sera plus comme avant : «Le cas Aouar, je pense qu’il est destiné à l’avenir, s’il n’y a pas de 2e cas Fekir, car il faut avancer et progresser pour l’avoir, les Français s’étant bien préparés cette fois-ci pour ne pas se faire doubler. Ils ne vont pas former pour que nous venions leur chiper le fruit mûr ; ils ont pris leurs dispositions surtout pour des éléments de haut niveau, qui sont formés dans le cadre d’un investissement de plusieurs années, plus de 10 ans, aussi bien au niveau des clubs qu’au niveau des EN. Ça ne se passera pas facilement.»
«On va découvrir des jeunes chez nous, j’espère que les clubs vont suivre»
«Nous, on va repartir de la base, à zéro. Malgré la difficulté, on essayera de donner l’exemple, espérant que les clubs vont suivre. C’est ça notre objectif. On va découvrir des jeunes et on les fera travailler.»
«Le renfort viendra des jeunes qui n’ont pas leur place dans les sélections étrangères»
Saâdane n’écarte pas l’idée de recourir au produit étranger. Il reconnaît que les éléments qui seront ciblés seront forcément des ‘’recalés’’ :«Eventuellement, on aura besoin de certains jeunes, qui, il faut le dire, n’ont pas leur place dans des sélections étrangères. Donc, ils choisissent l’Algérie. On fera une banque de données et on verra en fonction de notre projet et de l’évolution des équipes nationales.»
«Beaucoup de U20 se manifestent et veulent jouer pour l’Algérie»
«Il n y a pas de différence entre les joueurs d’ici ou de l’étranger ; c’est ça notre politique actuelle, celle de relancer le football national et travailler à la base. On a des talents, mais comme le football est désorganisé… je vous fais savoir que les jeunes qui se proposent, c’est des U21. On a fait une banque de données, et lorsqu’on fera notre base et qu’on en aura besoin, on fera appel à eux. La porte reste ouverte et elle sera ouverte au moment voulu.»
«Le joueur doit manifester son algerianité»
«Pour parler des critères, je vous ai dit qu’il y a déjà des joueurs qui se sont proposés, donc, ils sont motivés. Comment voulez-vous ramener des joueurs qui n’ont pas cette motivation. Autre chose, le joueur doit manifester son algérianité ; ça me touche de voir des accusations contre des joueurs et dire qu’ils n’ont pas l’envie. Pourquoi alors seraient-ils venus ? Donc, les critères, les vrais seront arrêtés par les techniciens au moment voulu selon des paramètres. Ils vont dans l’intérêt général, avoir une sélection capable de défendre nos couleurs pas plus que ça.»
«Madjer ? Je me concentre sur ma DTN»
Questionné sur la nature de sa relation avec Madjer qui avait déjà déclaré que Saâdane sera très proche de lui dans le staff, il a laissé paraître une gêne vis-à-vis de la question, lui qui n’a pas voulu trop parler de l’EN : «Je suis DTN, je suis concentré sur mon travail. Concernant les relations avec l’entraîneur national, nous avons de très bonnes relations ; je suis à sa disposition lorsqu’il aura besoin de quelque chose.»
«Le staff des U17 a assisté au stage des U21»
«Charef est le coordinateur de toutes les EN, il travaille actuellement avec les U21 ; les coachs des U17 sont avec lui, ils assistent au stage pour épouser la démarche. Charef sera le coordinateur de toutes ces équipes et même celle des U15. On a préparé tous les programmes annuels jusqu’aux moins de 17 ans, après seulement un mois de travail, alors qu’on n’avait pas les dates internationales. Nos staffs travaillent en groupe, ce qui va les différencier, c’est les tranches d’âge», a-t-il expliqué.
«On ne fera pas les erreurs de l’ancienne FAF»
Pour terminer, Saâdane a promis de ne pas refaire les erreurs qui ont été commises par la FAFsous les ordres de Raouraoua, notamment en ce qui concerne la fâcheuse habitude du limogeage du staff des U17 après chaque élimination. Pour Saâdane, le processus doit continuer au moins pendant 4 ans : «La Tunisie, le Maroc et l’Egypte sont en avance, nous on vient de repartir, on essayera de s’accrocher. L’erreur à ne pas faire, c’est l’erreur de l’ancienne FAF : arrêter tout en cas d’élimination des U17 et renvoyer tout le monde. Nous, on va continuer le processus jusqu’à ce qu’on atteigne 20 à 21 ans», a-t-il dit.
- M. A.