T. Korichi, l’espion au service de Vahid : «Pour mon pays, j’étais prêt à me déguiser en…»

Pour l'amour du pays, Toufik Kourichi a fait beaucoup de choses et notamment lors de l'époque de Vahid. Il livre quelques anecdotes qui l'ont apparemment marqué mais c'est avec un plaisir qu'il a servi sa patrie.

Vous en avez fini avec l’espionnage…

J’en ai fini avec cette vie-là (rire).

Vous vous êtes déguisé en pompier au match barrage face au Burkina Faso…

Oui, en commandant (voir la photo). Je ne pouvais prendre des notes, alors je parlais dans mon oreillette, j’enregistrais tout.

Vous aviez aussi passé 8 jours dans l’hôtel des Etalons à Ouaga sans vous faire remarquer, comment vous aviez fait ?

Un chapeau de paille, un jean délavé et des claquettes, j’étais le jardinier de l’hôtel.

Et au Maroc avant le match de la Libye ?

Au Maroc, c’était plus difficile parce qu’on m’avait démasqué. Fallait donc que je paye. En plus de passer des journées entières devant, je glissais des billets aux gardiens du stade pour me laisser rester avec eux, en haut dans la tribune de presse.

Vous aviez pris d’autres personnages ?

Oh, si je vous racontais…J’étais prêt à me déguiser en…non, je ne dirai plus rien (rire).

En mendiant, en fou, en femme…

Laisse tomber…

Vahid devait apprécier vos sacrifices…

Je l’ai fait pour mon pays, pas pour Vahid. Mais il me faisait confiance. Il est arrivé même où il me demandait des solutions. Des fois, il convoquait les joueurs pour que je leur fasse un exposé.

Vahid, c’était le meilleur non ?

Ah oui, de très loin. Un jour, il m’a demandé de voir quels sont les joueurs qui étaient facilement énervés. Il donnait de l’importance au moindre détail. Il me posait des questions inattendues et moi, j’avais des réponses à tout. C’est pour cela qu’il m’appréciait et me faisait confiance.

Vous n’aviez pas pensé que c’était dégradant ?

Nooooon, recueillir des informations sur l’adversaire se fait partout dans le monde. Des fois, c’est l’entraîneur lui-même qui allait. Que Vahid m’envoyait était un privilège et un devoir. Ça prouvait aussi qu’il reconnaissait mon expertise et mes compétences.

Aviez-vous déjà échoué ?

Jamais ! Il me demandait des informations, je me débrouillais pour les avoir.

Seriez-vous capable de le faire pour Madjer ?

 Je le ferais pour mon pays.

On termine sur : meilleur entraîneur, joueur pro et joueur local en activité ?

Amrani, Ghoulam et Merbah de la JSS.

Meilleur entraîneur au monde ?

Del Bosque. J’ai assisté à une conférence sur le football qu’il a animée. Il m’a impressionné.

Comment c’est de travailler au NAHD ?

Le président m’a donné carte blanche et tous les moyens nécessaires pour réussir. Que demander de plus ?

Le banc, c’est fini pour vous ?

Je ne sais pas, je pense que je serai plus utile dans ce que je fais. J’ai un grand projet sportif à réaliser ici au NAHD.

Pensez-vous que nos entraîneurs sont à jour ?

Non, ils ne s’intéressent pas aux recyclages. Ils ne viennent même pas à la DTN demander de la documentation.

 

 

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