Les dirigeants et les entraîneurs des clubs de la Ligue 1 Mobilis dont les joueurs ont été convoqués pour un stage de la sélection A’ prévu du 17 au 24 décembre sont en colère contre le sélectionneur national, Rabah Madjer.
Ils estiment que la programmation de ce regroupement est anarchique et n’obéit à aucune logique. Faire appel à des joueurs au lendemain de la clôture de la phase aller constitue une corvée pour des joueurs censés prendre quelques jours de repos pour souffler en cette période de trêve hivernale. Convoquer des joueurs soumis à une grande charge durant 5 mois entre entraînements et matches pour les faire participer à un stage d’une semaine est suicidaire, car il y va de leur santé. Les techniciens du football dans le monde entier sont d’accord pour dire que le joueur a besoin de repos après des efforts consentis durant plusieurs mois. Un footballeur n’est pas une machine, car son corps ne peut afficher la même forme durant plusieurs semaines. C’est pour cela que le repos est obligatoire pour les joueurs afin de leur permettre de recharger les batteries et reprendre la compétition avec un moral au beau fixe.
L’USMA, l’ESS et le CSC, les plus touchés
Dans la liste des 21 joueurs retenus par Madjer, trois équipes comptent le plus grand nombre de joueurs, il s’agit de l’USMA avec 6 joueurs convoqués, l’ESS et le CSC avec 4 joueurs chacun. Ça s’annonce compliqué pour Hamdi, Madoui et Amrani pour arrêter leur programme de préparation hivernale compte tenu de l’absence de leurs internationaux A’ pendant plus de 8 jours. Est-ce qu’ils vont leur accorder un repos par la suite ou bien les intégrer directement à l’entraînement, un vrai casse-tête. Pour l’USMA, c’est vraiment très difficile car tout le monde sait que cette équipe est en train de payer les conséquences d’une programmation infernale, ce qui s’est répercuté sur les joueurs : résultat, une cascade de blessés. L’entraîneur Miloud Hamdi a indiqué à l’issue du dernier match disputé face la JSK que ses joueurs étaient fatigués en raison du cumul des matches dans un temps réduit. «On ne peut pas demander à un joueur plus que sa capacité. Mon équipe n’et pas protégée car la programmation est infernale.» Pour l’ESS et le CSC, c’est pareil surtout lorsqu’on sait que leurs meilleurs éléments ont été convoqués pour le stage des A’.
Et la santé des joueurs ?
Dans tous les championnats du monde, il y a une période de répit dont l’objectif est de permettre aux équipes de faire une coupure et surtout d’accorder un repos bien mérité aux joueurs. En effet, les footballeurs professionnels soumis à un rythme de travail au quotidien intense attendent avec impatience la trêve pour souffler un peu et changer d’air, une façon pour eux de recharger les batteries avant de reprendre le travail. Convoquer des joueurs pendant une trêve peut provoquer des dégâts par la suite, le joueur n’est pas un robot et sa santé doit être préservée. Les exemples sont là où des joueurs ont contracté des blessures compliquées du fait qu’ils étaient soumis à beaucoup d’efforts durant toute une saison sans bénéficier d’un repos. Il y a un seuil à ne pas dépasser.
La DTN spectatrice
Le plus surprenant dans ce dossier est l’absence de réaction de la part de la DTN, structure censée intervenir lorsqu’il y a un problème. La DTN a pour mission de proposer, mettre en œuvre et adapter en permanence la politique qui vise à porter le football national à son plus haut niveau de qualité, de compétitivité et de performance, depuis la base jusqu'aux sélections. Or, le nouveau DTN, Rabah Saâdane, se contente d’un rôle de spectateur pour le moment alors qu’il aurait dû intervenir et faire comprendre au sélectionneur national qu’un stage dans cette période précise n’a pas lieu d’être car le joueur a besoin de repos pour reprendre par la suite ses esprits. Ce manque de coordination entre la DTN et le sélectionneur national est inquiétant, surtout par rapport aux discours prônés par Madjer et son conseiller récemment face aux médias où ils ont promis de redresser la barre en faisant progresser le produit local.
- H.
Benmoussa, Bencherifa, Lakroum des trentenaires chez les A’
Prospection pour les A, dites-vous ?!
PAR SMAÏL M. A.
Le sélectionneur national a donc rendu public samedi soir une liste de 21 joueurs en prévision du stage de l’équipe nationale locale qui commencera le 17 du mois courant.
Au-delà de l’annulation du match initialement prévu le 23 décembre prochain, et ce, de la part des Emiratis eux-mêmes, bien avant l’annonce faite par le site de la FAF, on retient que Madjer a choisi un effectif avec des joueurs tous connus et forcément performants au niveau de leurs clubs, ceci dit la composition de la liste n’est pas exempte de tout reproche, car il faut dire que les observateurs ont eu du mal à comprendre la présence de certains joueurs dans les plans du sélectionneur surtout que ces derniers ne remplissent pas tous les critères recherchés et annoncés par le passé.
Réservoir des A
En effet, après l’élimination des A’ en août dernier contre la Libye après un double match de barrage, la sélection des A’ a été officiellement dissoute, ce jour-là Alcaraz qui avait dépanné la FAF en coachant l’équipe lors des deux parties a vu l’un de ses projets s’écrouler en début de parcours, c’était même l’une des raisons de son départ précipité.
La FAF qui n’a pas souhaité prendre cette élimination au sérieux a préféré relativiser, avant d’annoncer la poursuite du projet de montage d’une équipe locale qui aura pour but de devenir le réservoir de l’EN new-look imaginée conjointement par Madjer et Zetchi, avec un maximum de locaux et des matches en Afrique, un cocktail qui sera, selon eux, le remède de ce mal qui bousille la vie de la sélection depuis quelque temps.
Choix discutables
L’objectif épouse donc celui des A, car dans la philosophie du nouveau staff, A et A’ ne feront qu’une seule équipe, et comme l’EN n’aura aucun grand rendez-vous proche, on sait que la FAF ciblera des jeunes, mais cela n’a pas été respecté par le staff à travers la liste qu’il vient de rendre publique.
La présence des Bencherifa, Lakroum ou encore Benmoussa respectivement âgés de 29, 30 et 31ans intrigue plus d’un, car il faut reconnaître que ce trio est quasiment cuit pour équipe qui prépare son avenir, les amoureux de l’EN étaient content de revoir des noms comme El Mellali, Arous, Djahnit ou encore Benguit et même Bedrane qui vont essayer de prouver tout le bien qu’on pense d’eux, ces joueurs ont tout l’avenir devant eux pour travailler et pourquoi pas rejoindre ou continuer à côtoyer les A dans les prochains rendez-vous, surtout qu’ils ont l’âge requis pour espérer continuer leur ascension, ce n’est pas le cas d’un Benmoussa qui aborde sa 32e année et qui n’aura pas grand-chose à apporter à l’avenir dans un poste ou l’EN a besoin de jeunesse.
Djabou, Chaouchi… les cadres déjà là
On sait tous qu’une sélection est souvent composée d’un mélange de jeunes joueurs et de joueurs chevronnés, certains peuvent donc expliquer la convocation de ce trio par cette excuse, mais lorsqu’on contemple bien la liste, on remarque qu’il y a aussi des éléments tels que Chaouchi, Ziti, ou encore Djabou, ces 3 font partie des meubles de la sélection, et ils ont la carrure requise pour encadrer leurs jeunes partenaires, à quoi sert donc le reste, et le pire c’est que le niveau de certains à l’image de Lakroum est loin d’être convaincant lui qui est pointé du doigt du côté du Chabab et tenu parmi les responsables du malaise du CRB incapable de gagner depuis 11 matches en Ligue 1 !
Baouche, Khacef, Hadouche…
Pour revenir au poste de latéral gauche, Madjer et ses 2 assistants ont donc opté pour l’Usmiste Benmoussa et le Clubiste Bencherifa, certes ces deux-là affichent un visage acceptable cette année, mais cela est-il suffisant pour convoquer un joueur ? Surtout pour une équipe qui cherche un renfort pour ses A, et qui en plus veut rajeunir ses rangs, sur quelle base convoque-t-on des éléments âgés, est-ce pour battre les Emirats ? Sachant que cette équipe qui s’est retirée n’a même pas le niveau de notre sélection locale.
Ce qui est sûr, c’est que des noms sont en train de briller dans le championnat et que Madjer aurait pu cibler et éviter de tomber dans la contradiction.
Des joueurs comme Baouche, latéral gauche de l’OM invité par Alcaraz lors d’un des stages précédents, ou encore Khacef auteur d’une belle entrée victorieuse contre le CRB avec le NAHD, sans oublier Hadouche qui brille de mille feux en latéral gauche à l’ESS lui qui est un ailier gauche de formation, ayant même fait toutes les sélections depuis l’âge de 14 ans, sont là à prouver chaque fin de semaine leur talent, ceux-ci sont seulement des exemples dans un poste où on reste encore accroché à l’espoir de voir Ghoulam se rétablir pour pousser un ouf de soulagement.
Madjer qui a commencé avec un plan virtuel acceptable est en train de chavirer en plein navigation, ce n’est pas trop tard mais certaines erreurs on ferait mieux de les éviter, si on veut faire autrement que ses prédécesseurs.
- M. A.