Rabah Madjer a clôturé son premier stage des locaux avant-hier sans disputer la moindre rencontre.
Le coach national, qui a dû l’écourter, a préparé le terrain pour un autre regroupement dès le début du mois prochain avec cette fois-ci un match en bonne et due forme contre le Rwanda. Il aura lieu en Tunisie le 10 janvier prochain. D’ici là, le staff technique national fera le bilan de ce premier stage ; il n’a eu sous sa coupe que 15 des 21 joueurs présélectionnés. De nouvelles têtes vont peut-être faire surface dès la parution de la prochaine liste. Madjer, Ighil et Menad vont essayer d’être proches des 2 dates, ou plutôt de la prochaine : les 1/32 de finale de la coupe prévue à la fin de ce mois, et ce, pour arrêter la liste du prochain stage. La reprise du championnat, le 5 janvier, ne pourra pas être prise en considération, étant toute proche du début du stage. Ce qui est sûr, Madjer va se baser sur l’activité des joueurs et leurs aptitudes. Il faut dire qu’on a eu un petit aperçu sur les critères qu’il a suivis lors du stage des A en novembre, même s’il n’en a pas été toujours fidèle surtout lorsqu’il s’agit de certains cas dont il a décidé d’en faire une affaire personnelle.
Le bras de fer engagé, mais pas pour longtemps
En effet, s’il y a un joueur qui semble avoir bénéficié du soutien du sélectionneur jusqu’ici, c’est bien le portier international Faouzi Chaouchi. L’enfant de Bordj Menaïel ne joue pas avec son club depuis déjà 9 matches, mais cela ne semble pas déranger Madjer, du moins pas avant ce stage qui devait se terminer avec une rencontre contre les Emirats. Le coach national a décidé de retenir 2 éléments dans la cage, à savoir Chaouchi et Salhi, confirmant son admiration pour le gardien mouloudéen, relégué depuis la 6e journée au rang de remplaçant pour des raisons multiples. Le staff technique de l’EN, qui avait voté pour une convocation de son concurrent, à savoir Farid Chaâl, a essuyé un niet catégorique de la part de Madjer qui a décidé de prendre Chaouchi. Il faut dire que Madjer n’a pas caché son mécontentement vis-à-vis la décision du staff du MCA de le reléguer pendant longtemps au rang de remplaçant, jugeant même cela comme un bras de fer, mais il s’est entêté quand même à le retenir pour le stage de novembre dernier, allumant une première mèche avec Bouras, l’entraîneur des gardiens. Il croyait que cela allait aider le keeper à rejouer au MCA, mais celui-ci a continué à être marginalisé. Madjer a même crié au coup monté, accusant le staff du MCA de travailler contre les intérêts de l’EN, mais cela n’a rien changé. Il a décidé alors de continuer à le convoquer, mais la patience à des limites.
Cas Mbolhi bis
Madjer a donc soutenu Chaouchi à fond, mais ce soutien risque de prendre fin, car la pression est de plus en plus grande et l’on commence déjà à comparer le cas Chaouchi à cela de Mbolhi, lequel a bénéficié pendant des années d’un traitement de faveur avec plusieurs coachs même lorsqu’il était sans club. Le hic est qu’il a été écarté récemment au moment peut-être où il avait besoin de soutien, et par le même coach qui convoque un gardien resté très loin des terrains. Madjer, qui a mené sa bataille et qui a défendu crânement son portier après le stage de novembre surtout après la sale soirée passée par Faouzi à Constantine, a compris qu’il fallait revenir à la raison. Il eu une discussion avec son gardien lors du dernier stage au CTN et ils ont débattu de sa situation au MCA. Madjer s’est même montré pressant, en demandant à son gardien d’essayer de jouer s’il veut continuer de figurer dans les plans de l’EN. «Je voudrais bien te donner ta chance, mais, pour continuer avec l’EN, il faut faire un effort dans ton club ; il faut jouer», lui a-t-il lancé.
Chaouchi désorienté
Un message capté 5/5 par Chaouchi qui lui fera savoir qu’il était blessé et qu’il ne pouvait pas dicter un tel choix à son entraîneur. Comment peut-il agir ? Il faut dire que le staff technique du MCA, à sa tête Casoni, semble avoir validé le choix de Chaâl, de quoi mettre Madjer et même Chaouchi dans l’embarras. Le premier a compris qu’avec un staff, à sa tête un Français, il lui était impossible d’intervenir dans les choix, alors que Chaouchi n’est qu’un simple salarié, impuissant devant des décisions techniques de ses supérieurs. Ce qui est sûr, c’est que les prochaines sorties du MCA vont être suivies de très près par le coach national ; il souhaiterait voir enfin son portier chouchou revenir à la compétition. Premier élément de réponse dès le week-end prochain et les 1/32 de finale de la coupe. Le match contre le WAT pourrait déjà nous être utile, car si Chaouchi est aligné, cela rassurerait le staff de la sélection et garantirait au moins la présence du héros d’Oum Dourmane à Tunis contre le Rwanda en attendant de faire mieux et mériter les matches internationaux du mois de mars.
- M. A.
Touché à l’orteil, puis au dos
Les 2 blessures contraignantes du portier mouloudéen
Si pour Madjer l’absence de son gardien mouloudéen préféré relève d’un complot contre l’EN, il n’en demeure pas moins que, dans la réalité, il n’en est rien, puisque le gardien a connu un début de saison difficile, non pas à cause d’une méforme, mais plutôt à cause d’un manque de chance et des blessures qui lui ont barré la voie de l’ascension. On sait tous que dans notre championnat ils ne sont pas 36 000 portiers à se bousculer pour une place en sélection ; il est même très difficile de trouver un gardien avec des caractéristiques recherchées par le staff technique national. Faouzi Chaouchi, aux yeux de Madjer, fait partie des meilleurs, car, en plus d’être bon techniquement, il le trouve sûr de lui, et cela est suffisant pour qu’il postule à une place en équipe nationale. Le problème, c’est que ce dernier ne joue pas et ça dure depuis octobre. Cela fait donc 9 matches que Châal garde la cage sans la moindre apparition de Chaouchi, et ce n’est sans doute pas dû à un acharnement contre lui. Le gardien, qui a connu deux moments difficiles en début de saison à Constantine et face à Médéa avec un petit match et une galerie mouloudéenne hostile à Bologhine, a vu sa situation se compliquer après s’être blessé à l’orteil, une blessure qui l’a éloigné des terrains. C’est même avec cette blessure qu’il a rejoint l’EN en stage pour jouer d’entrée contre le Nigeria. Son retour en club allait se faire dans les meilleures conditions mais c’était compter sans un blocage au niveau du dos qui lui a fait rater plusieurs jours de travail ; il finira par reprendre juste avant le derby de l’USMH, soit à l’avant-dernière journée et le match de Béchar. Le staff technique du MCA a jugé qu’il n’était pas prêt ; il est même appelé à travailler son ‘’renforcement musculaire’’ afin d’éviter ce genre de blessures. En somme, s’il ne jouait pas, ce n’est ni la faute à Casoni, ni celle de Nouioua, son coach direct au MCA, encore moins à l’acharnement du club de KSK contre Madjer et l’EN. Il s’agit juste d’une succession de bobos physiques que Chaâl a bien su exploiter. Le retour de Faouzi sur le devant de la scène a donc besoin d’un coup de pouce du destin ou d’une décision courageuse du staff technique du MCA dans le but d’aider l’EN. Vont-ils oser le faire aux dépens de Chaâl ?
- M. A.
Le MCA prêt à redistribuer les cartes
Vu tout ce qui s’est dit jusque-là sur le cas Chaouchi, on peut dire que la solution ne peut être qu’entre les mains du staff technique du MCA. Madjer, qui demande ouvertement à son gardien de jouer s’il veut figurer à nouveau dans ses plans, peut être comparé à un chantage ; un message que le coach a glissé implicitement aux responsables techniques du Mouloudia dans la discrétion, à travers lequel il les met devant le fait accompli : où Chaouchi joue et obtient la chance de récupérer sa cage, et là tout rentrera dans l’ordre, où il est gardé à l’écart, là, il va perdre sa place en sélection. Ce qui risque de faire du grabuge surtout pour le moral du gardien, même si, au niveau du staff du MCA comme celui de l’EN, on est plutôt élogieux vis-à-vis de la maturité acquise par l’ancien gardien de la JSBM depuis quelque temps. Pour connaître l’écho qu’a eu ce message du côté du MCA, nous avons enquêté. Il paraît que les propos de Madjer ne sont pas allés dans l’oreille d’un sourd. Il y aurait en effet une nette envie de réhabiliter le gardien, surtout que la trêve permettra au staff de travailler dans un stage à Aïn Benian à partir d’aujourd’hui. Il s’agit d’une occasion de relancer la concurrence et de redistribuer les cartes. Cela ne garantira bien évidemment pas une place de titulaire à Chaouchi, loin de là, mais dans un face-à-face Chaouchi-Chaâl et dans les conditions actuelles surtout après les propos de Madjer, on imagine mal Chaouchi qui se laisse faire. Le staff technique mouloudéen ne ferme pas la porte, la balle semble dans le camp du Chaouchi. Tout porte à croire qu’il saura la saisir, sauf si une 3e blessure vient gâcher ses plans. Attendons pour voir.
- M. A.