Madjer : «Je veux gagner la CAN 2019»

 

On connaissait le Madjer du FC Porto, mais à Valence, club où l’actuel coach des Verts est passé durant sa carrière, on ne l’oublie pas pour autant.

Le sélectionneur des Verts très demandé par les médias européens depuis son arrivée aux commandes de la sélection, a cette fois-ci changé de direction. Après le Portugal et surtout la France, c’est dans les médias espagnols qu’il a décidé de s’exprimer. Sollicité par Superdeporte, le très connu journal valencian, il a répondu à ses questions, histoire de faire encore une fois un bilan de ses six premiers mois avec l’EN.

 

« L’EN a perdu sa personnalité et bientôt nous serons une sélection solide»

D’emblée, celui qui a porté 14 fois le maillot de Valence en inscrivant 4 buts a donné une idée générale sur la situation actuelle en sélection. Le bilan des 6 mois est d’après lui positif ; il promet que dans pas longtemps, il aura sous la main une sélection solide : « Il est vrai que nous allons manquer la Coupe du monde à cause des résultats que tout le monde connaît. Je ne dirai pas que nous étions une équipe nationale détruite, mais un groupe qui avait perdu sa personnalité et sa confiance en sa propre valeur. Notre travail n'a pas été facile, nous essayons de travailler quotidiennement pour changer la situation et rétablir lentement la confiance des joueurs. En cinq matches, nous avons tout gagné sauf la défaite face à l'Iran, un mondialiste qui peut surprendre en Russie. Notre prochain match officiel aura lieu en septembre ; nous serons une sélection solide et avec plus de foi en soi. En attendant, nous jouerons deux matches, l'un contre un adversaire africain et l'autre contre le Portugal en juin à Lisbonne. Je pense que les opportunités que nous avons données aux footballeurs locaux de la Ligue algérienne, qui s'améliorent, sont positives. Bien sûr, nous choisirons les meilleurs joueurs d'Europe, mais nous n'oublierons pas le talent des gars d’ici », a-t-il déclaré.

 

« Je rêve d’une 2e étoile sur notre maillot »

Pour ce qui est de ses objectifs, Madjer affiche clairement son intention de jouer pour gagner la prochaine CAN ;  il a déjà participé au premier sacre en tant que joueur il veut maintenant le faire comme entraîneur : « A court terme, mon souhait est de mettre une deuxième étoile sur le maillot de l'équipe algérienne. J'ai offert une coupe d'Afrique à mon pays en tant que joueur et maintenant je rêve d'offrir une autre étoile en tant qu'entraîneur en 2019, dans la CAN qui sera jouée au Cameroun.»

 

« Dites que je suis le premier Algérien à avoir porté le maillot du FC Valence »

Décidément, Madjer sera poursuivi là où il va par l’ombre de Soso Feghouli, l’un des joueurs qu’il a décidé d’écarter, du moins pour le moment. Etant donné que 3 joueurs algériens ont déjà porté par le passé le maillot valencian, à savoir Feghouli, Saïb et Madjer, le nom de l’actuel joueur de Galatasaray ne pouvait qu’être associé à l’interview.

Appelé à raconter son court passage interrompu par une grave blessure, Madjer s’exécute, mais n’oublie pas de mentionner qu’il n’est pas le 3e Algérien à jouer à Valence, mais le 1er. Le hasard a voulu que les deux autres, à savoir Saïb et Feghouli, sont les seuls qui osent ou ont osé le critiquer : « Au fait, vous m’avez cité en dernier lieu parmi les 3 ; or je ne suis pas le troisième, je suis le premier Algérien à jouer avec le Valencia CF (il sourit).»

 

« J’aurais dû me soigner et rester plus longtemps à Valence»

Le coach national affiche sa fierté d’avoir porté le maillot du FCV.

Il raconte comment son parcours s’est arrêté rapidement, il regrette cela, il n’oublie pas d’afficher aussi sa fierté d’avoir joué avec certains joueurs et surtout sous la coupe d’Alfredo di Stefano, l’une des légendes vivantes du Real : « Le fait d'avoir défendu le maillot de Valence me rend très fier. Le public de cette équipe est un vrai trésor surtout à Mestalla, mais je n'ai pas eu beaucoup de chance car je me suis sérieusement blessé à la jambe gauche et je n'ai pas pu rendre aux fans leur confiance et l'affection qu’ils m’ont manifestée. Honnêtement, j'aurais aimé mieux soigner ma blessure et rester un peu plus longtemps. Je suis arrivé en forme et la blessure a tout détruit ; pourtant j’avais rencontré le vice-président qui m’a proposé un contrat de 3 ans. L’offre de Porto était certes plus intéressante, mais la décision de partir n’était pas seulement la mienne.»

 

« Di Stefano m’a marqué »

Madjer continue à raconter ses souvenirs, une attitude loin d’être innocente lui qui est fustigé de toutes parts ces derniers temps: « Les souvenirs sont très bons, tous excellents. C’est une belle ville. Parmi les joueurs dont je me souviens d'une manière particulière, Quique Sánchez Flores et Voro  et le numéro 10 ; nous étions des amis très proches car il me parlait en français, il s’agit de Javier Subirats, il m’a aidé à être dans le groupe, à m'adapter. La personne qui m'a marqué à Valence était, sans aucun doute, Alfredo Di Stéfano, un grand entraîneur et un homme magnifique. Quand je parle d'Alfredo, j’ai la chair de poule, un grand gentleman.»

 

« Cruyff me voulait aux côtés de Van Basten à l’Ajax»

Quand Madjer a rejoint Valence, ce dernier venait de revenir en Liga, il raconte les conditions de son transfert : «L’équipe venait de faire le retour à la première division après une année dans l'enfer de la 2e Division. Pour ma part, après quatre ans à Porto, je voulais vivre une autre expérience. Un grand club est grand par son histoire, son palmarès, pour le potentiel de ses fans, sa popularité. Un ou deux ans auparavant, j'avais aussi des contacts avec l'Ajax de Cruyff, lui-même était venu à Porto pour me parler parce qu'il voulait construire un duo avec moi et Van Basten ; ça ne s’est pas concrétisé. Je ne regrette pas d'être allé à Valence, il venait de réussir son accession et depuis, il n'est jamais retombé.

 

« Messi est un joueur unique, mais le Barça continuera à exister après lui »

Le driver des Fennecs a commenté le championnat espagnol et la domination totale du Barça. Pour lui, Messi y est forcément pour quelque chose ; il le décrit comme étant un joueur unique, mais il trouve que le Barça sera toujours le Barça même après lui. Il n’oublie pas d’évoquer la récente défaite contre la Roma en C1 : «L’équipe continuera à exister, mais personne ne peut nier la domination de Leo Messi. Tout ce que ce joueur apporte à Barcelone. Le Barça profite toujours des crises de Madrid et vice-versa. Quand l'un faiblit, l'autre est habituellement le champion, mais Messi est un joueur unique, il peut changer le cours d'un jeu. Ceci dit, les Italiens de l’AS Rome méritent ce qu'ils ont fait pour avoir joué le retour des quarts de finale avec une grande volonté et avec du cœur. Maintenant qu’ils ne sont plus en Ligue des champions, il y a moins de doutes que le Barça remportera la Liga. C'est un titre mérité, même si je voulais une ligue avec d'autres champions différents de Madrid et du Barça comme cela était le cas par le passé avec l’Atlético ou Valence.»

 

« Je n’aime pas qu’on s’immisce dans mon travail, les choix de Lopetegui sont à respecter »

A la question de savoir les joueurs qu’il aime bien dans les rangs de l’équipe valenciane, Madjer fait son choix ; il évoque aussi la Roja, les choix de Lopetegui et appelle les médias à respecter ses choix : «Pour moi mon préféré c’est Dani Parejo, surtout. Il a le même style de jeu que moi.» Pour ce qui est de Rodrigo Moreno qu’on annonce proche de jouer le Mondial : « Je l'aime bien, c’est un grand attaquant parce qu'il fait beaucoup de choses. Mais je suis un entraîneur et je respecte mon confrère Lopetegui, qui dirige l'une des équipes nationales les plus puissantes au monde. Il va choisir les meilleurs. Comme je n'aime pas qu’on m’immisce dans mon travail et mes choix, je ne serai pas le conseiller de tout le monde ; coacher l'équipe espagnole est très difficile. Ce sont tous de grands footballeurs et pour ceux qui n'y seront pas, ce sera un peu injuste. C'est la loi du sport », conclut-il

  1. M. A.

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