Le 4 juillet 2018, la presse nationale et internationale a repris une interview d’un site électronique dans laquelle Rabah Madjer aurait, entre autres, dit : «Mon limogeage est d’ordre politique.» L’ex-sélectionneur des Verts nie tout. Il a pris attache avec nous pour tirer les choses au clair.
«Mon limogeage est d’ordre politique», auriez-vous déclaré, peut-on y revenir ?
D’abord, sachez que j’ai été surpris de voir les journaux algériens reprendre une déclaration qui n’est pas mienne et que je n’ai jamais faite. C’est un site électronique qui prétend avoir réalisé une interview avec moi. Je me demande comment il a fait puisque je n’ai entretenu aucun de ses journalistes, ni au téléphone ni de visu. Vous m’offrez aujourd’hui l’opportunité de démentir tout ça, globalement et dans le détail. Je ne suis pas responsable des déclarations rapportées par ce site électronique, que je ne connais pas et à qui je n’ai accordé aucune interview.
Il n’y aurait donc rien de vrai dans tout ce qui a été rapporté, n’est-ce pas ?
C’est simple, depuis mon départ de mon poste de sélectionneur national je n’ai accordé aucun entretien, que ce soit à la presse nationale ou internationale. C’est la première fois, depuis, que je consens à faire des déclarations et c’est essentiellement pour faire un démenti par rapport à des déclarations très graves qui m’ont été attribuées.
Qu’est-ce qui vous a le plus affecté ?
Tout ce qui dit à mon sujet et qui ne contient pas une once de vérité. On a osé me faire dire que mon limogeage était d’ordre politique, qu’on payait 2 000 dinars le supporter afin de m’insulter à partir des tribunes, que les services de sécurité sont en train de faire une enquête là-dessus, que les pouvoirs publics ont décidé de m’évincer à cause de l’instabilité sociale… Il n’y a rien de vrai dans tout ça ! J’ai été vraiment scandalisé par tout ce qui a été rapporté.
Mais pourquoi avez-vous mis tout ce temps pour apporter un démenti ?
C’est encore simple. D’abord, depuis mon départ de la sélection, je me suis interdit de lire les journaux ou de regarder ce qui se dit sur moi à la télévision. Ensuite, il faut savoir que lorsque la fameuse interview a été reprise, le 4 juillet 2018 précisément, j’ai quitté le pays le jour même pour aller passer des vacances avec ma famille.
Et comment avez-vous eu vent de la chose ?
Je suis rentré en Algérie lundi dernier. C’est un ami qui, aujourd’hui (Ndlr, entretien réalisé dans la soirée de vendredi passé), m’a fait part de l’existence de cette interview fictive. Je suis tombé des nues. Dès qu’il m’en a parlé, j’ai pris lecture de tout, puis je t’ai appelé pour apporter le démenti que je fais présentement. Je jure que depuis mon départ de la sélection, je n’ai fait aucune déclaration, ni en Algérie ni ailleurs. La seule fois que j’accorde une interview, depuis, c’est maintenant et c’est avec toi que je le fais. Je ne suis donc aucunement responsable de ce qui a été rapporté avant cela, je le démens fermement.
Peut-on connaître, aujourd’hui, votre avis sur votre limogeage ?
Je n’ai pas de commentaire à faire, j’ai toujours été bon joueur. La décision a été prise, je la respecte tout en souhaitant bonne chance à notre équipe nationale.
Vous n’avez pas réclamé de l’argent en guise de dédommagement…
Non, pas du tout. Il y a un contrat qui est clair et net, mais je n’ai pas fait valoir les clauses qu’il contient. Bien au contraire. Il y a eu une réunion qui a regroupé M. Zetchi, mes collaborateurs et moi, cela a duré une quinzaine de minutes. On a eu une discussion amicale et on est sortis sans aucun problème. On s’est séparés à l’amiable. La décision a été prise, on l’a respectée, voilà tout.
- D.