Belmadi : «Peu importe le joueur, seules les performances en EN compteront»

Comme nous vous l'avions précisé hier, Djamel Belmadi était à la fois déçu et choqué par la prestation de certains joueurs face au Bénin, notamment lors de la première période.

Hier encore et à l'arrivée des Verts à l'aéroport Houari-Boumediène à Alger, l'entraîneur national a rajouté une couche, à commencer par la manière dont notre équipe nationale a encaissé le premier but. Un Stéphane Sessègon âgé de 34 ans qui s'est régalé en mettant dans le vent  plusieurs joueurs de l'EN et servir de fort belle manière son coéquipier D'Almeida, ce dernier qui ne s'est pas privé pour tromper Raïs Mbolhi : "Comme je l'ai déjà dit, nous sommes passés complètement à côté lors de la première période. A côté par rapport à l'envie et à l'agressivité qui n'y étaient pas. En fait tous les ingrédients qui font qu'on rentre bien dans un match, surtout en Afrique, étaient absents. On a vraiment péché sur l'impact physique. On n'a pas été ambitieux. Une première mi-temps difficile, et on encaisse un but en défendant très mal. Surprenant quand même ce premier but où on se fait éliminer un peu trop facilement. C'est vraiment inadmissible à ce niveau-là", a fait savoir l'entraîneur national.

 

"Pour gagner en Afrique, il faut de la volonté et de la solidité"

Certes, les Verts ont montré un peu plus d'envie en seconde période, mais cela n'a pas suffi pour égaliser malgré le fait que les Ecureuils ont joué pendant près de 45' à 10. « En deuxième période, on rentre avec d'autres intentions en mettant deux attaquants, Ishak Belfodil et Baghdad Bounedjah en l'occurrence. C'était un peu mieux car on prend le jeu à notre compte. On se crée des occasions mais malheureusement on ne les mets pas au fond », a précisé Djamel Belmadi.

Il est vrai que cela fait près de deux années que notre équipe nationale n'a pas gagné le moindre match à l'extérieur, mais on ne s'attendait certainement pas à ce que Mbolhi et ses coéquipiers perdent à Cotonou : "Ne pas gagner en Afrique c'est problématique, car cela fait deux ans et demi qu'on ne réussit pas à le faire. Si mes souvenirs sont bons, depuis la rencontre face aux Seychelles. On a discuté de ça avec les joueurs, je leur ai demandé quelles étaient les raisons pour lesquelles on n'arrivait pas à s'imposer en terre africaine. J'ai considéré que si on arrivait à diagnostiquer le mal, c'est déjà une première étape pour guérir. Ce fut avant le match, mais bon avec tout le folklore qui a eu avant la rencontre, car je précise qu'une fois encore c'était catastrophique comme en Gambie d'ailleurs. Franchement je ne sais pas à quoi sert la CAF sur ce coup-là. Nous avons été très mal traités au Bénin, même si nous n’attendions pas à ce qu'ils nous accueillent à bras ouverts, mais bon, il  y a un minimum. Quand le ballon sort et qu'il ne revient jamais sur le terrain, ça c'est un vrai problème. On ne nous ouvre pas les vestiaires, on ne nous laisse pas voir le terrain, des éléments qu'il faut prendre en compte, mais bon c'est l'Afrique. Il faut être armés pour cela, et c'est plus une affaire psychologique, de volonté et une solidité à avoir quand on évolue à l'extérieur pour justement espérer gagner ou faire un bon résultat », a expliqué l'ancien joueur de l'Olympique de Marseille.   

Et comme un malheur n'arrive jamais seul, et bien au moment où notre équipe nationale perd son premier match lors de ces éliminatoires pour la CAN 2019, et bien le Togo lui réussit à enregistrer son premier succès : « Et bien désormais c'est une course à trois. Les Togolais marquent dans les arrêts de jeu. L'Afrique ça devient difficile car on a pu voir le Maroc qui fait 2 partout aux îles Comores, le Cameroun qui fait match nul face au Malawi. C'est l'Afrique et il faut se bagarrer et batailler car il n'y a plus de petites équipes. Nous sommes bien avertis car le Togo revient. A présent, il va falloir absolument réagir, même si nous sommes toujours premiers de notre groupe. Chaque match aura sa peine et sa difficulté, maintenant on le sait", a-t-il confié.

 

"Voilà pourquoi j'ai fait jouer Belfodil"

Face au Bénin avant-hier, Belmadi a pris la décision de procéder à plusieurs changements ; interrogé à cet effet, il dira : "Si on analyse la rencontre d'une manière différente sachant qu'il y avait trois jours entre les deux rencontres avec un voyage et tout le reste, pour moi il était nécessaire de faire des changements. Pourquoi on a un groupe de 23 joueurs sinon comme Ishak qui marque contre Manchester City. Ce dernier, on ne l'avait pas encore vu jouer. Comment on va expliquer à des joueurs qui sont avec nous, quand on a deux matchs si rapprochés et qui ne jouent pas ? Cela veut dire qu'il n'y a pas de concurrence, et c'est ce qu'on a eu toutes ces dernières années avec des joueurs qui savent déjà qu’ils vont être titulaires. Vous nous avez reproché ça, et moi aujourd'hui je redistribue les cartes et donc certains éléments il faut qu'ils jouent", a avoué l'entraîneur national.

 

"Je ne suis pas là pour renvoyer des joueurs"

Des joueurs qui sont passés à côté encore une fois et qui ont déçu le coach national, à la question de savoir s'ils ne seront plus convoqués, Belmadi dira : "Vous êtes un peu dur en disant cela. Non je ne pense pas à ce genre de trucs. Je ne suis pas là pour renvoyer des joueurs, ou faire en sorte que des éléments ne reviennent plus en équipe nationale. Moi je veux des joueurs avec un autre état d'esprit, et qu'ils sachent que les places ne sont pas acquises de part le nom ou le poste ou même le statut. En équipe nationale on donne la chance et l'opportunité à des internationaux qui jouent dans des grandes équipes et dans des championnats de haut niveau. Ces derniers soit ils vous donnent satisfaction, soit non. Je le dis depuis le départ, les cartes sont redistribuées, chacun aura sa chance de montrer ou pas ses qualités et après mes choix seront dictés par ces performances. Je vous l'ai dit, et moi je dis ce que je fais, et je vais faire ce que je dis", avertit le sélectionneur des Verts. Enfin, questionné sur le bloc défensif mis en place mardi, Belmadi dira : "Ce que j'ai pu voir sur cet aspect lors des trois derniers matchs c'est qu'il y a une nette amélioration. Après Raïs a reçu une frappe synonyme de but. Pendant tout le match, on n'a pas vu Mbolhi, mais par contre on a vu le gardien adverse surtout en deuxième période où nous avons été plus ambitieux mais pas assez réalistes, pas assez tueurs dans la surface. On n'a pas su le faire. Après on dit souvent qu'un équipe qui évolue à 10, souvent les joueurs sont plus motivés. Ça court plus, c'est mieux organisé et ça défend surtout plus, c'était le cas pour les Béninois. Mais ça n'empêche qu'on devait marquer et au moins ramener le point du match au vu de la physionomie de la rencontre", conclut l'entraîneur national.

  1. H. A.

 

 

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