La sélection algérienne a composté hier son billet pour la CAN 2019 en allant s’imposer de fort belle manière à Lomé sur le score de 4-1 contre le Togo pour le compte de la 5^e journée des éliminatoires de la coupe d’Afrique des nations.

Les Verts ont su se montrer efficaces et lucides, réussissant  une première période à la hauteur où ils ont mené par 3-0. Evoluant dans un système tactique en 4-3-3, les Algériens ont vite pris le match en main dès l’entame de la rencontre grâce à un jeu alerte porté vers l’avant. Sentant les Togolais fébriles et mal en point, les Verts se sont rués vers l’attaque pour essayer de déstabiliser la défense adverse. La mobilité des attaquants algériens a obligé les Togolais de revenir en arrière et de laisser beaucoup  d’espaces. La rapidité de Belaïli et de Mahrez a fait mal à la défense togolaise complètement dépassée. La première incursion de Bounedjah à la 5’ a failli faire mouche. Cette première alerte va donner confiance aux Algériens qui vont exercer un pressing constant sur une défense togolaise naïve et fébrile. L’ouverture du score pour l’Algérie  est venue à la 14’ par l’intermédiaire de Riyad Mahrez qui a su exploiter une double erreur de la défense togolaise pour lober sa balle qui a secoué les filets du portier adverse malgré l’intervention d’un défenseur togolais qui a voulu de la main empêcher la balle de rentrer. Ce premier but va donner des ailes aux Algériens qui vont complètement dominer leurs adversaires incapables de suivre le rythme imposé par les Verts. On jouait la 27’ lorsque le défenseur Niçois, Youcef Attal, au terme d’un exploit individuel  va doubler la mise d’une manière formidable. En effet le latéral droit algérien au prix d’une course de 100 m provoque  la défense adverse, élimine  deux défenseurs avant de surprendre le portier togolais d’une frappe  limpide du pied droit. Assommés par cette seconde réalisation, les Eperviers vont encaisser un 3^e but signé Mahrez. L’attaquant de Manchester City qui a bénéficié d’une passe lumineuse de Feghouli ne laisse aucune chance au gardien  togolais.

 

Gestion intelligente de la seconde mi-temps

En seconde période, la sélection algérienne a reculé un peu laissant    l’initiative aux Togolais qui se sont rués vers l’attaque pour essayer de réduire la marque mais la défense algérienne vigilante et bien concentrée parviendra à repousser les assauts des locaux.  Mais à la 54’ un corner  bien tiré par Dossevi,  Lawa de la tête surprend Mbolhi et réduit le score. Malgré cette réalisation togolaise, les Algériens vont rester concentrés et surtout bien organisés fermant bien les espaces et jouant bien l’arme du contre. Les changements opérés par Belmadi ont permis à la sélection algérienne de bien maîtriser son sujet et de maintenir leur avantage. Malgré le forcing des Eperviers,  les Verts vont imposer leur jeu et réussiront dans le temps additionnel à aggraver la marque par l’intermédiaire de Bounedjah scellant définitivement le sort des Togolais.

1. H.

 

Stade municipal de Lomé

Buts :

Algérie : Mahrez 14’ et 29’, Attal 27’ Bounedjah (90’ +2)

Togo : Lawa 54’

 

 

Togo

Basse

Koulon

Ouro Akoriko

Gbegnon

Lawson

(Mlapa 84’)

Atchou

Atakora

Lawa

Ayite

Dossevi

Adebayor

(Denkey 79’)

 Ent. : Le Roy

 

Algérie

Mbolhi

Tahrat

Benlamri

Bensebaïni

(Abdellaoui 46’)

Atal

Chita

Benzia

(Taïder 69’)

Feghouli

Mahrez

Belaïli

(Ounas 80’)

Bounedjah

Ent. : Belmadi

 

Affluence nombreuse, temps clément, pelouse acceptable, arbitrage de M. Devies Ogenche Omweno assisté par MM. Gilbert Cheruiyot et Tony Mudanyi Kidiya (Kenya).

 

 

Averts :

Algérie : Attal 27’, Belaïli 61’

Togo : Ouro 14’, Lawa 18’

Accusé à tort par un journaliste togolais à cause de l’expression «gagner et jouer en Afrique»

Le reproche qui a fait perdre à Belmadi ses nerfs

 

Après l’utilisation de l’expression «gagner en Afrique» par le coach des Verts lors de la conférence de presse, un journaliste togolais mal inspiré a eu le courage de reprocher à Belmadi le recours à ces mots d’autant plus que l’Algérie, toujours d’après lui, fait partie de l’Afrique. Une remarque qui a mis le coach de l’EN dans tous ses états en répondant par : «D’abord, je vais vous répondre lorsque vous cesserez de parler, ce n’est pas un monologue, déjà le ton que vous employez pour un journaliste c’est ça qui est choquant, il faut savoir poser des questions, car il y a des questions et des agressions verbales, et ça c’est une agression, ça c’est la première des choses, la seconde c’est qu’on ne comprend même pas ce que vous dites, car quand on dit lorsqu’on vient jouer en Afrique, l’Algérie y compris, il est où le problème ? C’est le quoi le souci ? C’est peut-être la défaite, si c’est ça faites comme vos confrères,  pas e agressant l’entraîneur, désolé, question suivante», a-t-il remis à sa place ce journaliste qui s’est tu sur le coup, Belmadi l’a même vu rigoler juste après cette réponse, il n’a pas manqué de le mentionner : «Sacré comédien, il est en train de rigoler maintenant.»

 

Le coach interrompt la conférence à cause du bruit

Belmadi a essayé tant bien que mal à détendre l’atmosphère avec le journaliste qui l’a attaqué, avant que le coach ne s’énerve de nouveau lorsqu’il a décidé de se retirer jugeant qu’il y avait trop de bruit dans la salle.

 

Le retour de l’EN retardé

Etant prévu initialement hier en fin de soirée, le retour des Verts a été retardé à ce matin à cause de l’indisponibilité de quelques services à l’aéroport dans la nuit, cela ne dérangera pas trop les joueurs pros étant donné que la date FIFA ne prendra fin que demain.

 

 

Tout en affirmant que l’équipe est encore perfectible

Feghouli : «C’est un match référence»

«Je pense qu’on est encore perfectibles, l’équipe est en phase de progression, c’est vrai que pour nous ce match à l’extérieur comptait beaucoup, c’est un match en quelque sorte référence du point de vue du résultat, après bien sûr qu’on peut mieux faire, après bien sûr qu’il y a eu un changement d’état d’esprit, il faut féliciter le staff technique, qui travaille pour nous mettre dans les meilleures conditions et nous fournir les meilleures infos, là aujourd’hui on n’a pas été surpris par l’adversaire, on a joué avec le cœur, on a été efficaces, on a joué avec le cœur, donc je félicite tout le monde.»

 

«Je suis très fier de notre façon de jouer»

«Dans le football, le plus difficile c’est de confirmer et se remettre en questions, il y a un match contre la Gambie à domicile, il va falloir faire mieux et se corriger, car, comme je l’ai dit, on est encore perfectible, mais félicitons tout le monde, le staff, les joueurs qui ont joué et ceux qui n’ont pas joué, ils ont eu un super état d’esprit, je suis très fier de notre façon de jouer, on dédie cette victoire pour tout le peuple algérien.»

1. S.

Bensebaïni sort blessé

Le défenseur algérien Ramy Bensebaïni a été obligé de quitter le terrain à la fin du premier half en raison d’une blessure à l’épaule. Le joueur de Rennes qui a évolué comme latéral gauche a été touché violemment en première mi-temps par un joueur togolais. Il a été remplacé au début du second half par le défenseur du FC Sion, Ayoub Abdellaoui.

 

 

Une dizaine de supporters algériens au stade

Environ une dizaine de supporters algériens ont soutenu les Verts à fond dans cette rencontre. Ils ont fêté comme il se doit les buts algériens.

 

Le public togolais réclame le départ de Le Roy  

A la fin du premier half  et comme leur équipe était menée à la pause par 3 -0 le public togolais a réclamé le départ de leur sélectionneur Claude Le Roy. Ils ont été furieux contre les choix du technicien français.

 

La pelouse synthétique n’a pas dérangé les Algériens

L’état de la pelouse synthétique du stade municipal de Lomé n’a pas  pénalisé les joueurs algériens dont la plupart ont l’habitude de jouer sur une pelouse pareille.

 

Beau duel Benlamri-Adebayor

Le duel entre le défenseur central algérien et l’attaquant togolais Adebayor a été âpre et musclé mais disputé dans un fair-play total. La lutte entre les deux joueurs a été intéressante surtout sur les balles aériennes. 

 

Benzia  blessé au genou

Le milieu de terrain offensif Yassine Benzia qui a fourni une belle prestation où il a beaucoup couru sur le terrain a du céder sa place à la 68’ à son coéquipier Taïder en raison d’une blessure au genou droit.

 

Mahrez, super star au Togo

Sur une belle action individuelle de Mahrez  qui a dribblé deux défenseurs avant de faire tomber un troisième le public togolais s’est levé comme un seul homme pour ovationner l’attaquant de Manchester City. A la fin du match, on l’a harcelé pour le maillot, dans l’hôtel, ce fut pareil.  

Le jeu et les joueurs :

Mbolhi 7 : un Raïs comme d’habitude

Sa présence à elle seule suffisait pour rassurer les troupes, le Raïs a tenu sa place malgré la blessure, il n’a pas été trop inquiété et a encaissé sur une balle arrêtée anodine, il n’y était pour rien.

Attal 8, le Rocky Balboa algérien

Un œil au beurre noire, une morphologie pas du tout impressionnante, mais avec un cœur de lion. Youcef Attal, Rocky, s’est battu sur chaque balle, n’a pas hésité à aller au charbon et la cerise sur le gâteau, un but de toute beauté après une chevauchée spectaculaire.  Défensivement, Attal n’a pas été au point en seconde période.

Bensebaïni 8, meilleur à gauche que dans l’axe

Dans un poste inédit, Bensebaïni a fait une super mi-temps. Agressif, adroit et bien en place il a tenu son rôle et a fait oublier qu’il était axial de formation. Il a même été meilleur que lorsqu’il évolue dans l’axe.

Benlamri 9, cœur de lion

Ce fut du grand Benlamri. Il nous a rappelé ce que c’était un axial à l’algérienne. Agressif, combatif ne laissant aucun centimètre ou occasion à son vis-à-vis, qui était hier Adebayor. Benlamri a battu Emmanuel dans son jeu, le physique, la malice et le métier. Bravo soldat.  

Tahrat 7,5, égal à lui-même

Même si Benlamri ne lui a pas laissé grand-chose à faire, Tahrat a colmaté les brêches, il a été lui aussi concentré de bout en bout, ce qu’on lui reproche à lui tout comme à Benlamri c’est leur relance, il y a des actions où il pouvait aisément donner proprement à son équipier et éviter de lancer n’importe comment.

Chita 7, pas mal pour une première  

Le jeu direct ne l’a pas trop aidé, lui qui aime le jeu à terre et balle au pied, mais il s’est adapté et a joué le jeu. Il a fait le sale boulot, le travail ; ingrat, il a pressé Dossevi, récupéré beaucoup de ballons, mais n’a pas trop participé au jeu.

Feghouli 8, le Soldat a répondu présent

On le préfére à droite, mais même en relayeur, il a été bon. La sélection n’a pas posé le jeu, et Feghouli, comme Chita, s’est adapté. On retient toujours l’état d’esprit irréprochable de ce joueur qui a contaminé toute l’équipe. Il a offert une passe décisive à Mahrez à la 33’ et a été sur tous les bons coups des Verts.

Benzia 6, out

Le jeu direct des Verts ne l’a pas trop aidé. Lui qui aime toucher le ballon et jouer dans les espaces n’a pas été dans son élément, il serait mieux sur une autre pelouse et dans d’autres conditions.  

Mahrez 9, répond aux jaloux

Auteur d’un doublé sur une pelouse synthétique, Mahrez a offert la victoire aux Verts en première période. Il a  saisi les deux premières occasions et mis son équipe à l’abri. Critiqué par les anciens et les spécialistes qui font le parallèle entre le Mahrez du club et celui e la sélection, on pourra dire qu’il a répondu, comme il se doit et sur le terrain à ses détracteurs, aux jaloux.

Belaïli 7, peut beaucoup beaucoup mieux faire

Il donne le ton dès la 5^e minute lorsqu’il avait offert un caviar à Bounedjah, on pensait que ça allait être son match, mais malheureusement pour lui, il a été victime lui aussi du système de jeu de Belmadi, jeu direct et pressing haut. Néanmoins, l’état d’esprit de Belaïli est à féliciter, il a défendu comme jamais il ne l’a fait. Il n’a pas été égoïste, il a été discipliné sur et en dehors du terrain.

Bounedjah, la nouvelle star des Fennecs

Il est en train de devenir la star de l’EN. Bounedjah que Belmadi aime beaucoup a inscrit le but de la journée. Un petit pont, une pichenette, ce fut magnifique. On lui reprochera son égoïsme à la 11^e minute de jeu lorsqu’il l’a joué en solo au lieu de donner à Mahrez bien démarqué

Abdellaoui 7,5 a fait son match

Remplaçant Bensebaïni blessé, Abdellaoui a fait son match. Il n’a commis aucune erreur. Il a très bien tenu son rôle.

Ounas 7,5, la star de la prochaine CAN

Même s’il ne joue pas régulièrement, Ounas sera dans un avenir très proche indiscutable en sélection. On prévoit même qu’il sera la star de la prochaine CAN tellement son talent est évident.  

 

Belmadi : 9, bon choix du onze, tactique adéquate et coaching parfait

Feghouli l’a dit en conférence. «On remercie le staff qui nous a donné les bonne infos, on n’a pas été surpris sur le terrain…», a-t-il dit. En effet, Belmadi s’est adapté, il a choisi un onze inédit mais qui ait sis parfaitement à l’adversaire et aux conditions du match. Il a réussi à donner une nouvelle ère et un nouvel état d’esprit au groupe où locaux et expatriés tirent dans le même sens. Sur le match, on peut dire que la sélection nationale a bien joué le jeu. Pressing haut en première période qui a poussé les défenseurs à la faute et empêché le Togo à développer son jeu. Le jeu direct a aussi permis aux Verts d’être efficaces, rapides et lui a évité une possession stérile. Une fois les Verts ont marqué 3 buts, il a demandé à ses capés de reculer et de jouer en contre pour marquer plus de buts, mais Bounedjah, Belaïli et Mahrez n’ont pas profité des espaces et des occasions… lorsqu’on a encaissé un but, il a fait sortir Benzia, légèrement blessé et l’a remplacé par un milieu défensif, Taïder, en l’occurrence, et demandé à Feghouli de monter d’un cran pour jouer derrière les attaquants, mais avec toujours la même tache défensive. Depuis, le Togo a cessé de dominer et c’est comme ça aussi qu’est venu le 4^e but des Fennecs. Le changement d’Ounas à la place de Belaïli était prévu. Youcef était lessivé, il n’avait pas l’habitude de défendre ainsi… Pour ce qui est d’Abdellaoui, ce fut forcé, Abdellaoui étant blessé. Hors du jeu, on dira qu’on a adoré comment Belmadi s’est défendu face aux agressions verbales des journalistes togolais. Belmadi ne s’est pas laissé faire, il a été offensif, mais toujours calme et bien éduqué. Il a été parfait, bravo coach !