Algérie-Burkina, c’est aussi un face-à- face tactique entre deux coaches
Belmadi prêt à en découdre et lance sa guerre psychologique :
«Je sais comment va jouer Malo »
Le grand jour est arrivé pour l’EN, l’Algérie termine aujourd’hui la phase des groupes des éliminatoires de la Coupe du monde avec, comme prévu, le choc contre le Burkina Faso.
La rencontre sera un tout petit peu moins difficile après le nul concédé par les Etalons à domicile contre le Niger. Mais Belmadi ne veut pas que ses joueurs donnent de l’importance à ce résultat ; pour lui, seule la victoire compte, car celle-ci va lui permettre, comme promis, de répondre à Malo, le coach burkinabé qui a choisi d’allumer la rencontre avec une série de déclarations incendiaires. Le coach Belmadi a refusé de polémiquer, mais compte répondre sur le terrain. Ce qui fait de ce face-à-face l’attraction de ce match.
L’échange tactique sur le terrain sera donc suivi par les observateurs. Belmadi, qui semble bien maîtriser son sujet, a décortiqué le jeu du Burkina qu’il trouve d’ailleurs différent de celui du Niger : «Ce sont deux styles complètement différents. Sur le dispositif tactique, le Niger joue avec une défense à 5 en bloc bas et contre-attaques. Le Burkina, je vais en parler pour la première fois, joue à 4 derrière, avec l’idée de ressortir le ballon de derrière, de construire. Ce sont deux styles complètement différents. On appréhende, c’est sûr. On joue ce genre d’équipe avec des directives tactiques différentes.» Et de poursuivre : « Après, chaque match a sa vérité, mais c’est sûr qu’ils jouent contre nous avec l’envie de gagner. Même en gagnant le Niger, la donne n’aurait pas changé ; la défaite les aurait quasiment achevés. Quant à nous, on sait que pour jouer les barrages, on doit gagner ce match. On a étudié le jeu du Burkina pour éviter les mauvaises surprises. En tout cas, le résultat du match nous montrera si on a bien étudié le jeu de l’adversaire ou pas», a-t-il montré la voie, mais ce n’est pas tout.
« Eux ne sont sûrs que de la présence de Mahrez»
Comme à la veille du match du Sénégal, lors du premier tour de la CAN en Egypte, Belmadi s’est permis de dévoiler le onze de départ de son adversaire. En outre, il a défié Malo en affirmant que ce dernier ne connaît pas qui va jouer : « Je suis quasi certain qu’il ne connaît pas l’équipe qui va démarrer le match, moi, je connais son équipe, vous voulez que je vous donne son onze ? Alors, comme gardien, il mettra Koffi, il n’a pas joué le dernier match, il est resté en club, et là il a rejoint l’équipe, il va jouer. A droite, il mettra Kaboré, Dayou, Tapsoba, Yago à gauche, il mettra un milieu qui bouge un peu avec 1 ou 2 ou 3 avec Guira, Dabo, Sangaré. Après à droite, il pourrait faire jouer Sanogo et Bayala ; à gauche, il y aura Bandé et, devant, comme ils perdent leurs avant-centres Lassina et Koyaté, on ne sait pas qui il va mettre, c’est sûrement un jeune», a-t-il attaqué son vis-à-vis. Il ne s’arrêtera pas là toutefois : «Eux ne savent pas qui va jouer, par contre, ils savent que Mahrez va jouer, je le confirme, il va jouer. Ils savent qu’il y aura un des 2 attaquants, et ce n’est pas Amoura qui va jouer ; ce genre de choses, ils les connaissent.»
Belmadi a failli s’emporter contre un confrère qui lui demandait lequel des deux attaquants entre Slimani et Bounedjah allait jouer : «Après, vous allez dire que je suis méchant avec vous les journalistes. C’est vous qui cherchez cela ! N’oubliez pas que l’adversaire écoute tout», explique-t-il.
En résumé, Belmadi a tout verrouillé et n’a communiqué que sur l’adversaire, histoire de perturber ses plans. Il lance ainsi sa propre guerre psychologique contre Malo. Cissé, le coach du Sénégal, en sait quelque chose en attendant l’explication sur le terrain et le rôle qu’auront les joueurs.
S. M. A.