C’est dans un entretien exclusif dans l’émission Ghir Footha diffusée hier soir que le désormais ancien joueur d’Angers a choisi de donner sa version des faits. Youcef Belaïli qui était proche à la fois de l’USMA et du MCA a finalement choisi de revenir en Tunisie. Dans cette interview, il explique pourquoi il n’a pas opté pour l’un des clubs algérois préférant partir en Tunisie. Belaïli nous fait savoir aussi dans quelles conditions il a posé avec le maillot du MCA et s’il était prêt à jouer au sein du club de Soustara. Interview.
Avant tout, pourquoi avoir pris la décision de rentrer en Algérie, alors que beaucoup de joueurs rêvent d’un contrat en Ligue 1 française ?
Après ma suspension de deux années, j’ai signé à Angers et j’avais pris la décision de revenir en force en faisant preuve d’un grand sérieux aux entraînements. J’ai tout donné afin que je puisse revenir à la compétition, mais au final je n’ai pas joué. J’avoue que j’ai trouvé beaucoup de difficultés…
Quel genre de soucis ?
Je suis arrivé à la conclusion que je n’allais pas jouer à Angers. J’ai même discuté avec l’entraîneur et je lui ai demandé pourquoi il ne me faisait pas jouer ? Il m’a répondu que j’étais un pur technicien et que mon profil ne convenait pas avec le style de jeu du club basé principalement sur le volet défensif. Suite à cela j’ai décidé de partir, même si le président avait un tout autre avis…
Vous voulez dire que le boss d’Angers en la qualité de M. Saïd Chabane était contre votre départ, c’est ça ?
Il m’a dit que du moment que j’étais payé il fallait que je reste. J’ai dit non. Je lui ai fait savoir que je ne pouvais pas rester à Angers sans la perspective de jouer, même si j’étais payé. J’ai dit que je voulais partir là où je pouvais jouer.
Ne pensez-vous pas que si vous aviez fait preuve d’un peu plus de patience vous auriez peut-être joué ?
Non, non, pas du tout. Ce qui m’a en plus motivé dans mon choix, c’est le fait que l’équipe ait été éliminée des deux coupes et joue la relégation cette saison, pas de challenge intéressant. Je me suis donc dit qu’il était préférable de partir à l’Espérance de Tunis, un club qui joue le titre de champion en Tunisie mais est aussi concerné par la Ligue des champions africaine et la Ligue des champions arabe.
Il y avait l’Espérance de Tunis qui était intéressée, mais aussi et surtout le MCA et l’USMA, racontez-nous ce qui s’est passé…
En effet, il y avait trois clubs qui me voulaient et le président Chabane m’a dit qu’il souhaitait me prêter à un club algérien J’ai répondu non et que je voulais avoir mes papiers et choisir moi-même l’équipe avec laquelle je voulais jouer…
Déjà qu’en est-il des contacts avec le MCA, car nous avons lu et entendu les versions de Chabane et de Kamel Kaci-Saïd, mais jamais la vôtre…
Une nuit, l’entraîneur est venu me dire que j’allais jouer le mercredi, le président lui m’affirmait que j’allais être aligné le dimanche, et j’ai tout de suite compris qu’ils me menaient en bateau, et j’ai décidé de partir. Le président est venu me dire qu’il voulait me prêter à l’USMA, j’ai encore une fois répondu non…
Pourquoi ?
Pour la même raison invoquée ci-dessus, à savoir que je ne voulais pas être prêté. J’ai même été jusqu’à lui proposer ma libération contre l’argent que j’avais encaissé à Angers et que je gardais sur mon compte en France, il m’a dit ok et nous nous sommes entendus comme ça. Suite à cela, je me suis rendu à Alger, Kamel Kaci- Saïd est venu me voir au même titre que Rebbouh Haddad et je leur ai expliqués la même chose quant au fait que je voulais partir d’Angers de manière définitive. En fait, j’ai dit le club qui achètera ma libération je jouerai chez lui…
Et que s’est-il passé après ?
Le jour où j’ai ramené le chèque au président Chabane pour lui remettre son argent, Kaci-Saïd qui s’était déplacé en France l’a appelé, mais le boss d’Angers a répondu non, et qu’il ne pouvait dire oui à une offre dérisoire du MCA me concernant.
Mais le président de l’USMA avait fait une offre d’un millions d’euros à Chabane justement…
Et bien ça je ne l’ai su qu’après que le dernier délai des transferts s’était écoulé, car Saïd Chabane n’était pas venu à son bureau pour me faire part de cette offre. Ce n’est que le lendemain qu’il m’a fait part de cette offre des Rouge et Noir. Il m’a dit regarde l’offre que tu viens de me faire perdre et là, j’ai expliqué qu’il m’aurait pu m’en parler en temps voulu.
Si Chabane avait accepté de vous vendre à l’USMA seriez-vous revenu dans ce club ?
Bien sûr que je serais revenu. Personnellement, je n’ai de problème avec aucun club, moi mon seul souci c’était le temps de jeu, je voulais à tout prix retrouver la compétition.
Est-ce vrai que vous avez pleuré lorsque le transfert au MCA ne s’était pas fait ?
En fait, j’ai versé des larmes parce que je me suis senti vraiment lésé à Angers, car j’étais bien meilleur que beaucoup d’autres joueurs, mais malgré cela je ne jouais pas. J’ai aussi beaucoup travaillé depuis ma venue, et au final j’étais toujours écarté. En plus, on avait conclu que si je rendais l’argent encaissé à ma venue il me laisserait partir, mais ensuite il a changé d’avis, et c’est tout ça qui a fait que je craque et je pleure. En fait, j’ai pleuré parce que je voyais que mon avenir n’avait pas d’issue.
Donc, ce qu’on a pu entendre sur le fait que vous refusiez de revenir jouer à l’USMA est faux…
Bien au contraire, j’aime beaucoup les supporters de l’USMA, eux ils ne savent pas ce qui s’était passé. Je serais revenu, oui. Encore une fois, moi quand Chabane m’a parlé d’un prêt à l’USMA j’ai dit non, car je voulais qu’on rachète mon contrat et ne plus revenir à Angers. Je préciserais aussi que quand Kaci-Saïd m’avait appelé, il m’avait fait savoir qu’il avait tout conclu avec le boss d’Angers, mais en fait ce n’était pas le cas.
Et c’est vrai que le MCA vous a proposé un salaire de 600 millions de centimes/mois…
C’est archifaux, on a même dit 800 millions de centimes. Tout ça, ce ne sont que des rumeurs.
Puisque vous n’avez pas signé au MCA, pourquoi avoir posé avec le maillot du club ?
En fait, Kamel Kaci-Saïd est venu chez moi, je l’ai invité à passer la nuit, un président que j’aime beaucoup et qui a fait de son mieux afin que je signe au Mouloudia. Nous étions donc à la maison, et il m’a donné le maillot afin que je le remette à Saïd Chabane ainsi qu’un survêtement, d’autant plus que le mercato était terminé. Il m’a demandé si on pouvait prendre une photo souvenir, et je l’ai fait…
Donc, ce n’est pas une photo prise à Alger…
Non, non, pas du tout, c’était chez nous en France.
Revenons à l’Espérance, vous avez signé un contrat de 2 ans et demi c’est ça. Quels sont vos objectifs ?
Tout à fait, un contrat de 2 ans et demi. J’avoue que même lorsque j’étais à l’USMA et lorsque j’ai signé à Angers les dirigeants de l’ESS qui m’estiment beaucoup ont toujours voulu que je revienne. Et l’une des raisons qui ont fait aussi que je veuille revenir à l’Espérance c’est de jouer le maximum de matchs afin d’espérer une place en équipe nationale.
Vous avez commis une bêtise qui vous a coûté 2 ans de suspension, peut-on dire que avez retenu la leçon ?
C’est une erreur de jeunesse et il est certain que je ne referai plus jamais une telle bêtise. J’ai mûri depuis car maintenant j’ai 25 ans et je n’ai qu’un seul et unique objectif, retrouver mon niveau d’avant et aller le plus loin possible.
Un dernier mot, peut-être ?
J’espère que je ferai honneur à tous les Algériens et je ferai en sorte de leur apporter beaucoup de joie et je salue tout le monde. J’espère remporter la Ligue des champions africaine et revenir en force en équipe nationale.
Asma H. A.