Belfodil : «Je déteste le banc de touche»

Dans une interview exclusive, la première depuis l’arrivée du joueur en Allemagne, Ishak Belfodil a répondu aux questions du site weser-kurier.de. L’international algérien est revenu sur sa vie, ca carrière, sur l’offre chinoise rejetée et sur la possibilité de le voir prolonger son séjour du côté de l’Allemagne.

 

«Mon origine ? Difficile de vous répondre !»

Né en Algérie, Belfodil a reçu son éducation en France, au point de ne plus savoir dire que ses origine sont algériennes, il dit que son père a choisi de les emmener en France pour leur permettre d’avoir une bonne base scolaire. «C'est une question très difficile que vous pourrez poser à beaucoup d'enfants issus de l’immigration et je pense que beaucoup ne pourront pas répondre à cette question. On vivait à Alger, nous avions un très bel appartement, on avait une belle vie, mais je reconnais qu’en étant petit, on ne peut voir la vie que belle. J'avais six ou sept ans quand nous avons quitté l'Algérie. C'était juste avant mon inscription. Mon père avait décidé que nous devions aller en France parce qu'il préférait son système scolaire. Les enfants sont pris en charge de plus près qu'en Algérie, tout est mieux organisé. C'était bon pour moi. Nous avons visité la France avant de la rejoindre définitivement, en visitant des connaissances et des parents de mes parents. Nous avons toujours aimé la vie là-bas.»

 

«L’Islam a été un guide pour moi»

«L'Islam a été pour moi une sorte de guide pour sortir de la banlieue. A l'âge de 15 ans, j'ai commencé à lire le Coran et à prier cinq fois par jour. Beaucoup de gens se demandent comment on prie autant de fois par jour, mais une prière ne dure que cinq minutes, cela ne prend pas une demi-heure par jour. Ce n'est pas beaucoup. La religion et le football m’ont mis sur la bonne voie et m'ont aidé à ne pas avoir de problèmes.»

 

«J’aimerais me stabiliser dans un club, mais la tentation d’aller dans un meilleur club reste là»

«Ce ne serait pas une mauvaise idée de jouer pour un même club pendant longtemps. Mais s'il y a une chance de s'améliorer, alors je plonge ... Si vous recevez une offre d'un club qui est un peu plus attrayant que l'actuel, alors je dis : je dois essayer ça.»

 

«J’aurais aimé jouer en Angleterre»

«Belfodil ne cache pas son admiration pour le championnat anglais qu’il aurait aimé rejoindre, il était a deux doigts d’être transféré à Everton il y a de cela deux ans, mais ça ne s’est pas fait. «J'ai joué pour la deuxième fois à Parme lors de la saison 2014/2015, mais le club a fait faillite. Tous les joueurs ont soudainement été en rupture de contrat. Donc, après trois ans en Italie, j'ai décidé d’essayer quelque chose de nouveau. J'aurais aimé aller en Angleterre. Il y a aussi eu quelques clubs intéressés, mais pas d'offres concrètes. Puis, j'ai reçu l'offre des Emirats et j'ai pensé que ça allait être une expérience intéressante de jouer là-bas. Après un an, je suis reparti et j'ai abandonné l'argent là-bas. Je préférais retourner en Europe.»

 

«Rester à Brème ? Mon agent s’occupe de ça»

A la question de savoir s’il va rester longtemps à Brême, le joueur des Verts rétorque : « Je peux très bien l'imaginer. Je vais bien à Brême et ça s'améliore tous les jours. Mais je ne connais pas les contrats qui existent entre les clubs. Je suis en prêt, il y a une option d'achat, mais je ne sais pas comment les clauses se présentent exactement… J'ai un consultant, il s'occupe de tout. Je n'ai aucune idée s'il y a déjà eu des discussions avec lui.»

 

«Mon ancien coach aux EAU est derrière les contacts en Chine, mais le Werder a dit non»

L’ancien attaquant lyonnais reconnaît avoir reçu une offre chinoise. «Oui, il y avait effectivement une offre de la Chine. Mon ancien entraîneur à Abu Dhabi est en train de former une équipe en Chine, et il m'a dit qu'il pourrait bien m'y utiliser. Il m’a même demandé au Werder. Mais mon club  a dit tout de suite qu'il ne voudrait pas m'abandonner parce que je suis une partie importante de l'équipe. J'étais très heureux à ce sujet.»

 

«Je ne suis pas comme Ozil, je suis un 10 à la française»

Alors Belfodil est-il un 10 ou un meneur ? Le joueur va dans le détail du détail pour sortir avec une explication inédite. «Le problème est que la position des dix en Allemagne est très différente de celle en France. Selon ma définition, les 10 jouent en attaque et en échange avec l'attaquant. Parfois, je joue devant et je cherche un but, et parfois je cours en arrière et je prends les balles. A Brême, les 10 apparemment signifiaient autre chose. Ici tout le monde pense à Mesut Özil. Mais je ne suis pas comme Mesut Özil et je n'ai jamais voulu dire que je devais jouer dans la position d'Özil. Parce que je ne suis pas un 10 à l’allemande, mais plus un 10 à la française.»

 

«J’aime la Bundesliga mais aussi la Serie A, la Premier Lague et la Ligue 1»

«La Bundesliga, la Serie A, la Premier League et la Ligue 1 sont mes quatre ligues préférées. Actuellement, je me sens très bien en Allemagne. Après le début difficile, notre style de jeu a changé, et beaucoup de mes coéquipiers sont devenus de mieux en mieux avec le temps, et mon objectif est de réussir le reste de la saison. J'aime la Bundesliga. Je pourrais bien m’imaginer rester ici encore plus longtemps.»

 

«Le banc, c’est affreux»

Belfodil reconnaît être contre le banc de touche, il dit qu’il tombe malade quand il ne joue pas mais avec le temps, il transforme cette déception en force. «(Rires). J’ai toujours détesté ne pas jouer. C'est affreux pour moi. Mais je ne le montre plus. Par le passé, on pouvait voir que cela me contrariait de très loin, maintenant, j'essaie juste de transformer cela en énergie positive et de tout faire tomber quand je rentre», conclut-il.

  1. M. A.

 

 

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