EN : Belaili a compris sur le tard

Ces dernières années, Youcef Belaili s’est distingué par son instabilité ; entre 2019 et 2022, il a connu trois clubs, à savoir Al Ahly Djeddah, Qatar SC et le Stade Brestois 29. Pourtant, avec une bonne gestion de  carrière, il aurait dû connaître le haut niveau européen, il y a bien longtemps. Faute de bons conseillers, il n’a compris que sur le tard que pour tout joueur ambitieux, une carrière en Europe compte beaucoup. Dommage !

 

Manque de confiance de la part de Brest

Libre en fin de saison, Youcef Belaili a prolongé pour une saison supplémentaire son bail avec le Stade Brestois 29. Un dénouement prévisible pour plusieurs raisons. D’abord, après avoir fini la saison en beauté avec un but d’anthologie marqué à Monaco, qui lui a permis de décrocher le prix du meilleur buteur de L1, il s’était fixé le défi de montrer qu’il a les capacités de s’imposer dans un club européen afin de prouver à ses détracteurs, qui estiment qu’il est fait pour jouer dans les championnats du Golfe où la porte fut refermée définitivement après sa récente déclaration polémique «l’argent des Qataris me manque » et sa volte-face aux Saoudiens d’Al Taawon au mercato hivernal. Blacklisté par les clubs du Golfe, ne suscitant pas l’intérêt des clubs européens, il n’avait donc sous la main que la proposition du Stade Brestois 29, qui ne lui offre qu’un contrat de courte durée (1 an). Un choix que certains trouvent incompréhensible car, généralement, on prolonge d’une année un joueur qui est assez âgé. Or, Belaïli n’a que 30 ans. Déjà, le premier contrat, le club breton l’a fait signer pour seulement 6 mois, en dépit de ce qu’il a montré à la fin de saison plus particulièrement. On s’attendait à un contrat de longue durée. En clair, le Stade Brestois 29 ne lui fait pas confiance apparemment, car en lui proposant une seule année de contrat, le club breton ne veut pas prendre le risque de le faire signer pour une longue durée de peur que sa deuxième saison au club ne soit décevante. C’est l’explication qu’il faut donner à la position des dirigeants du Stade Brestois 29 à propos du renouvellement de contrat de notre international.

 

A 19 ans, il a raté l’OM

Cependant, pour espérer faire une bonne carrière, il fallait rejoindre le vieux continent très tôt, car les clubs européens n’investissent jamais sur un joueur dépassant les 25 ans. Ils estiment que c’est trop tard pour lui inculquer la mentalité européenne, la rigueur tactique et le sérieux dans le travail et en dehors du terrain. Pourtant, en 2011 à la sortie d’une première saison en L1 avec le MCO, Youcef Belaili avait la possibilité de signer à l’Olympique Marseille. En effet, un technicien algérien résidant en France l’avait recommandé aux recruteurs de l’OM qui était disposé à lui faire signer un contrat de réserviste. Une idée à laquelle le père de Belaili adhère. Toutefois, alors que tout a été préparé pour le transférer à l’OM, à la dernière minute, le clan Belaili se ravise et rejette cette proposition. S’il avait rejoint à 19 ans l’OM, nul doute que sa carrière aurait certainement  pris une autre dimension. Il continuera pendant plusieurs années après à faire de mauvais choix de carrière, même s’il a rejoint le SCO Angers à 25 ans, estimant qu’il n’était pas encore prêt pour jouer dans un championnat aussi intense. Stéphane Moulin, l’entraîneur du SCO, lui demandera de redoubler d’efforts et que, tôt ou tard, il aura la chance de jouer et prouver son talent. Il finit par claquer la porte et signer en 2018 à l’Espérance de Tunis, un grand club du continent africain. S’il avait fait preuve de patience au SCO, on imagine que son heure de gloire serait venue après. Il n’a compris qu’une fois l’âge de 30 ans que rien ne vaut une carrière en Europe. En bref, il a fait le parcours contraire alors qu’à cet âge-là, les joueurs privilégient le Golfe pour assurer leurs vieux jours. Faute d’un bon conseiller, il faut le rappeler, il a rejoint le Stade Brestois 29 en divisant par 6 le salaire qu’il percevait au Qatar SC ; plus de place aux regrets, c’est derrière. Gageons qu’avec une bonne préparation cette intersaison avec le club breton, il va réaliser une grande saison et pourquoi pas rattraper le temps. C’est tout le mal que l’on souhaite à l’enfant terrible du football algérien.

  1. S.

 

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