Ali Rial : «Mon conflit avec Belkalem : un grand mensonge»

Publié le : 30 Mars 2014

A sa quatrième année à la JSK, Ali Rial est devenu incontournable, inamovible même. Défenseur central au rôle moteur, capitaine courage aux qualités innombrables, Rial collectionne les qualificatifs et les éloges. Si le footballeur est un professionnel jusqu’au bout des ongles, l’homme est serein, d’une lucidité remarquable. Rial sait où il va comme il sait très bien d’où il vient. S’il donne l’air d’être quelqu’un de très réservé, Ali Rial est pourtant un homme qui communique très bien. Très ouvert, jovial, il n’éludera aucune question poussant même jusqu’à nous demander à la fin s’il n’y avait pas d’autres questions à lui poser, lui qui ne s’exprime que rarement dans la presse.

 

«J’ai d’excellentes relations avec Hannachi, oui, et après ? Est-ce là une tare ? Un défaut ?»

-«Benchikha, que Dieu te pardonne»  

 

Entretien réalisé par Mustapha Ouaïl

-Actualité oblige, on commence par cette demi-finale gagnée contre Aïn Fakroun. Un commentaire…

- Ce fut une victoire amplement méritée, mais ô combien difficile à acquérir face à un adversaire qui était venu pour défendre crânement ses chances. Nous savons tous que le CRBAF est une équipe accrocheuse très difficile à manœuvrer hors de ses bases qui se regroupe bien derrière. Mais bon, ça s’est bien pour nous et est c’est tant mieux. La JSK jouera donc sa dixième finale, maintenant il faut regarder devant et bien préparer la suite.

- Vous venez d’un club qui évolue dans les divisions inférieures, le CR Zemmouri, vous avez fait du chemin depuis, n’est-ce pas ?

- Si, bien sûr, ma trajectoire est somme toute assez éloquente, en ce sens où, je viens, justement, d’un club de division inférieure. Pour tout vous dire, je suis satisfait de mon parcours, du chemin accompli jusque-là.

- A vos débuts, à Zemmouri, vous vous attendiez à faire tout ce chemin ?

- Je dirais, oui. Oui, dans la mesure que je suis quelqu’un d’ambitieux. En débutant très jeune dans le football, je rêvais comme tous les jeunes de mon âge de faire une grande carrière. D‘ailleurs, ce qui nous amène à choisir ce sport ce sont les grands joueurs, les stars qui font de grosses carrières. En étant jeunes, nous rêvions de faire de même. Je me souviens d’avoir toujours rêvé de jouer en équipe nationale, aujourd’hui, je peux dire que je suis heureux d’être arrivé quand même à porter le maillot vert de mon pays, et j’en sui très fier.

- Au bout de trois saisons à l’USMA, vous quittez le club pour aller signer à la JSK. Qu’est-ce qui s’était passé à l’époque ?

- Absolument rien de grave, je vous l’assure d’emblée. Peut-être un malentendu entre le président Saïd Allik et moi, sans plus. Mais je vous le redis encore une fois, il ne s’est rien passé entre moi et l’USMA, je suis parti. On va dire que c’est un peu le destin qui l’aura voulu, voilà c’est tout. Sinon, j’ai laissé ma place très propre à l’USMA. J’entretiens d’excellents rapports avec l’ex-président, Saïd Allik, que je remercie au passage.

- Toujours est-il, vous ne dites pas ce qui s’était passé…

- Je ne peux pas vous dire des choses qui ne se sont pas passées quand même. Comme je vous dis, que ce sont des choses qui arrivent dans la vie d’un footballeur, voire de tout sportif. Il ne s’est rien passé, voilà pourquoi je ne vous dis rien. Le destin, le mektoub a voulu que mon histoire avec l’USMA prenne fin au bout de trois saisons, et bien après trois bonnes années, pleines d’émotions, de bons souvenirs, des moments inoubliables, j’ai dû quitter le club pour aller à la JSK.

- Vous aviez d’autres contacts que celui de la JSK à l’époque…

- Oui, bien sûr, il y avait beaucoup de clubs et parmi eux, l’Entente de Sétif. Mais mon choix s’était porté sur la JSK parce que le président Hannachi s’était montré le plus convaincant. Les négociations avec le président Hannachi ont été les plus franches, les plus sérieuses, j’ai fini par accepter son offre. Voil), la suite vous la connaissez.

- Justement, en parlant de Hannachi, d’aucuns affirment que vous avez des relations privilégiées avec lui, au point d’affirmer que vous faites des affaires ensemble. Que répondez-vous à cela ?

- Mensonges, ce ne sont que de purs mensonges. Monsieur Hannachi est le président du club, à ce titre il a tout mon respect. J’ai d’excellentes relations avec lui, oui, et après ? Est-ce là une tare ? Un défaut ? Oui, j’ai d’excellentes relations avec le président de mon club, cela constitue-t-il un quelconque délit de ma part ? Non, bien sûr. Les gens racontent n’importe quoi, mais alors du n’importe quoi de chez n’importe quoi. A quels desseins ? Je l’ignore. Peut-être cela les dérange-t-il de me voir en bons termes avec mon président ? Peut-être trouve-t-il un quelconque intérêt à ce que les relations entre le président et son capitaine soient malsaines ? Je n’en sais rien. Seulement, il faut que les gens sachent que ma seule relation avec le président Hannachi est celle d’un joueur, capitaine de l’équipe de son état, à son président. Le président Hannachi me fait confiance parce qu’il sait que je fais passer l’intérêt de la JSK avant toute autre considération. De cet état de fait sont nés une confiance et un respect mutuel qui, je vois là, dérange quelque part. Celui qui a un problème, un différend à régler avec le président Hannachi, moi je ne l’oblige pas à l’aimer. Comme on ne doit pas m’obliger, moi ou n’importe quel autre joueur, de détester le président, parce que ces gens-là ont des problèmes avec lui. Voilà ce que j’ai à dire à ce sujet. Les gens racontent n’importe quoi sans mesurer la portée de leurs mensonges, que Dieu leur pardonne.

- Ca vous fait mal d’entendre dire cela…

- Oui, bien entendu, parce qu’il s’agit là de calomnies. Des choses qui n’ont jamais existé, des mensonges colportés juste pour vous nuire, forcément que cela fait mal. Mais même si cela fait mal, moi je ne m’arrête jamais à ces ragots, je m’en remets à Dieu.

- On a évoqué aussi un différend entre vous et Essaïd Belkalem à propos du brassard, qu’en est-il au juste de cette histoire de capitanat ?

- Encore une histoire montée de toutes pièces pour me nuire et par ricochet nuire à la JSK. Essaïd est un frère pour moi, je n’ai jamais eu le moindre problème avec lui et encore moins au sujet du brassard de capitaine. D’ailleurs, sachez à ce sujet que la première fois quand on m’avait désigné capitaine de l’équipe, j’ai dû en parler au président pour lui dire que dans l’équipe il y avait de plus anciens joueurs que moi dans l’équipe et que celui-ci leur revenait de fait. Mais Hannachi sachant que j’ai été plébiscité par le vestiaire m’avait demandé de le porter et de faire fi des humeurs des uns et des autres. Je vous assure, entre Belkalem et moi il n’y a jamais eu le moindre problème à ce sujet, la preuve nous avons fait chambre commune lors de la CAN, nous sommes très bons amis, nous nous respectons l’un autre. Certaines parties, et excusez-moi de vous le dire, la presse à enflé une polémique qui n’a jamais existé. Cela avait eu pour conséquence de créer un pseudo-climat malsain dans le groupe, alors qu’en fait il n’y avait rien de tout cela.

- Mais il y a eu à un certain moment une tension entre vous et les supporters de la JSK…

- Les supporters aiment leur équipe et croient ce qu’ils lisent dans la presse. Certains ont cru qu’il y avait un problème dans le groupe, un problème nommé Rial. C’est pour cela que je vous disais que la presse a enflé une polémique qui n’a jamais existé. On a fomenté une histoire de problème dans le groupe, on fait tout un boucan tout autour et les supporters y ont cru. Voila !

- A l’arrivée de Benlamri, d’aucuns avaient prédit votre départ en évoquant une paire d’arrières centraux composé de Belkalem et Benlamri. Ce sont des ragots aussi…

- Pas plus que tout les autres, oui… Peut-être que tous les entraîneurs qui se sont succédé à la barre de l’équipe je les ai payés pour que je joue (Il rit un bon coup). Mais qu’est-ce qu’on n’a pas encore dit ? Sachez à ce sujet que depuis quatre saisons que je suis à la JSK, je n’ai raté que trois ou quatre matches tout au plus. Ceci pour vous dire que je suis un professionnel qui joue pour son équipe sans jamais faire le moindre calcul. Je mouille mon maillot et advienne que pourra. Les ragots et autres racontars ne me feront jamais dévier de mes principes, ni de mes convictions.

- Revenons maintenant à l’EN, pour parler d’abord du CHAN. Benchikha a préféré prendre d’autres joueurs à votre poste. Un commentaire…

- Effectivement, oui. Voyez-vous, je n’ai jamais voulu évoquer cet épisode, mais puisque vous en parler aujourd’hui et bien je vous dis que j’ai été lésé. A l’époque, Benchikha qui avait été interrogé sur le sujet avait dit que je n’étais pas sérieux, que je lui répondais à chaque fois qu’il faisait une remarque. Mon commentaire est le suivant : «Que Dieu lui pardonne». Moi j’ai pardonné, tout en sachant que j’ai été lésé et qu’il avait menti à mon sujet. Jamais, au grand jamais je lui ai dit quoi que ce soit. Benchikha a voulu prendre d’autres joueurs ? Grand bien lui fasse, qu’il les prenne, mais qu’il raconte des histoires à mon sujet, là… Il a fauté. Sur le coup, cela m’avait fait mais mal, mais par la suite j’ai dû prendre sur moi-même en me disant que c’est le football et qu’il est ainsi fait.

- Le sélectionneur national a vu trois matches de la JSK en trois semaines. Il reste donc l’espoir de faire partie des 23 qui iront au Brésil. Vous y croyez vous ?

 - Sans en faire une obsession, oui j’y crois. Comme je viens de vous le dire, je suis un professionnel et en tant que tel, je n’ai pas le droit de baisser les bras. Si le sélectionneur estime que j’ai une place dans son équipe et qu’il me fasse appel, je suis prêt à rendre service à l’équipe de mon pays. Maintenant s’il juge que  son équipe se fera sans moi, je n’en fait pas une maladie. Je respecte son choix, sachant qu’il est le seul comptable devant les résultats de l’équipe.

M. O.

 

Bio express

Ali Rial est né le 26 mars 1980 à Zemmouri. Il a fait ses débuts dans le club de sa ville natale dans la catégorie minimes. Très vite, ce longiline attaquant est repéré par ses entraîneurs qui le surclassent. Cadet, il est déjà en équipe première, à 16 ans et quelques poussières il joue son premier match en senior. C’est le début d’une très belle histoire. Rial fait son apprentissage à Zemmouri dans un championnat très physique où il est difficile à un jeune de se montre, ce qui n’est pas son cas. Lui, il brille saison après saison. C’est donc tout naturellement qu’il opte pour la JS Bordj Menaïel qui évolue un palier au-dessus. A Seulement vingt ans, Ali Rial compte déjà quelques précieuses années d’expérience, il retourne à Zemmouri pour quelques années avant de faire un passage au NARB Réghaïa. Une année lui a suffi pour se faire remarquer, lui, l’attaquant reconverti au poste d’arrière central. Il signe à l’USMA et y passe trois saisons avant d’opter pour la JSK, club avec lequel il effectue sa quatrième année. Au passage, Rial compte plusieurs convocations en équipe nationale et une sélection.