Dominée pendant plus d’une heure, l’Equipe nationale d’Algérie a bien failli réussir une remontée spectaculaire face à la Suède, mardi soir, à la Strawberry Arena de Solna.
Battus 4-3, les Verts ont affiché deux visages bien distincts : apathiques en première période, puis enragés et efficaces dans les dernières trente minutes. Une prestation contrastée qui soulève autant d’inquiétudes que d’espoirs à six mois de la CAN.
Une première période cauchemardesque
Pour ce deuxième et dernier match amical du mois de juin, Vladimir Petkovic avait annoncé la veille son intention de renforcer les automatismes en vue des prochaines échéances. Devant un public acquis à leur cause, les Algériens entament le match de manière encourageante, avec un certain équilibre dans le jeu. Mais cette phase de maîtrise est de courte durée. À la 14e minute, Ken Sema profite de la passivité défensive algérienne pour ouvrir la marque à bout portant. Un premier coup dur pour Mandrea, titularisé dans les buts après une longue absence, et déjà mis à mal.
La réaction algérienne est timide mais bien réelle. À la 18e, Rayan Aït-Nouri passe tout près de l’égalisation d’une tête sur corner, bien servi par Benrahma. Juste avant la pause, Boudaoui (42e) et Aouar (44e) tenteront leur chance, sans réussite.
Mais entre ces quelques éclairs, la défense algérienne continue de sombrer. À la 38e, Ken Sema double la mise d’un tir entre les jambes de Mandrea. La Suède mène logiquement 2-0 à la pause, tandis que les Verts rentrent aux vestiaires avec la tête basse et le moral atteint.
Le naufrage continue… avant la révolte
À la reprise, Petkovic décide de ne rien changer. Une décision rapidement sanctionnée : à la 49e, Bensebaïni concède un penalty que Sema transforme pour s’offrir un triplé. Cinq minutes plus tard, Salétros enfonce un peu plus les Algériens en inscrivant un superbe coup franc. À 4-0, le cauchemar semble total. L’Equipe nationale est au bord du naufrage, et une lourde défaite paraît inévitable.
Mais à partir de cet instant, Petkovic opère des changements salvateurs. L’entrée conjointe de Bentaleb, Benzia et Bounedjah redonne de l’allant aux Verts, qui se transforment soudainement.
Une réaction d’orgueil qui change tout
À la 64e minute, Ismaël Bennacer sonne la révolte. Le milieu de terrain de l’OM, critiqué pour sa première période timide, décoche une frappe puissante des 25 mètres qui laisse le gardien suédois sans réaction. Un but qui réveille toute une équipe.
Plus agressive et plus inspirée, l’Algérie pousse et réduit encore la marque à la 71e. Sur un excellent travail de Bentaleb côté gauche, le ballon légèrement dévié atterrit dans les pieds de Yacine Benzia, qui conclut de près. À 4-2, les Verts croient de plus en plus à l’impensable. Bounedjah et Gouiri manquent deux grosses occasions, mais l’Algérie ne lâche rien. À la 87e minute, Gouiri provoque un penalty que Bentaleb transforme avec autorité. À 4-3, l’égalisation est à portée. Dans le temps additionnel, Bounedjah s’élève dans la surface et place une tête puissante qui frôle le poteau. L’égalisation n’était qu’à quelques centimètres (90’+3). Plus rien n’évoluera après, au final, la Suède s’adjuge la victoire 4-3.
M. S.
Strawberry Arena (Stockholm)
Buts :
Suède : Sema (14’, 38’, 49’), Salétros (56’)
Algérie : Bennacer (64’), Benzia (71’), Bentaleb (87’)
Suède : Johansson, Ekdal, Hien, Svensson, Bernhadsson, H. Larsson, Ayari (Zeneli 79’), Salétros, Sema, Nygren (Bolin 80’), J. Larsson
Entr. : John Dahl Tomason
Algérie : Mandrea, Farsi (Atal 79’), Aït- Nouri, Bensebaïni, Mandi, Bennacer (Chaïbi 79’), Boudaoui (Bentaleb 60’) , Aouar (Maza 84’) , Mahrez (Bounedjah 60’), Gouiri, Benrahma (Benzia 60’)
Entr. : Petkovic
Solna. Pelouse impeccable. Affluence moyenne. Arbitrage de Robert Harvey (Irlande). Assisté de Allen Lynch et Darrag Keegan (Irlande).
Avertis :
Suède : D. Svensson (72’), Hien (86’)
Algérie : Mahrez (49’), Gouiri (49’), Bennacer (67’), Bounedjah (73’), Bensebaïni (75’)
