Depuis son arrivée à la tête de la JSK, Josef Zinnbauer a su imposer sa patte. Discret mais méthodique, l’entraîneur allemand a mis en place une dynamique nouvelle centrée sur l’organisation et l’équilibre.
En neuf matchs disputés sous ses ordres, la JSK affiche une progression évidente. Et derrière cette montée en puissance se cache une approche tactique évolutive, pensée au plus près du profil de ses joueurs et des exigences du championnat. Lors de ses premières sorties, Zinnbauer avait jeté son dévolu sur un 4-2-3-1 classique. Un système qui lui permettait de densifier le cœur du jeu tout en offrant de la liberté à son meneur de jeu. Ce choix fut appliqué notamment contre le MCA (défaite), le Paradou (victoire) et le CSC (nul). Trois adversaires au style de jeu bien distinct, face auxquels le technicien voulait d’abord installer des repères. Le double pivot en sentinelle devait sécuriser les transitions tandis que les ailes devaient amener du punch. Mais après ces premiers tests et face à la nécessité de relancer la machine, Zinnbauer a opéré un virage important. Il est passé au 4-4-2, un schéma plus direct, plus tranchant. Ce changement n’a pas tardé à donner ses fruits. Avec cette nouvelle organisation, la JSK a enchaîné quatre matchs sans défaite, dont trois victoires probantes. Le duo offensif a permis de mieux exploiter la profondeur, tandis que les milieux excentrés ont trouvé davantage d’espaces pour s’exprimer. Résultat, l’équipe a gagné en efficacité offensive sans perdre en rigueur défensive.
Fermer les espaces et étoffer le milieu
Ce 4-4-2, à la fois compact et équilibré, semble correspondre aux caractéristiques du groupe. Il valorise les profils offensifs rapides et libère les milieux défensifs d’un certain poids créatif. Mais l’intelligence de Zinnbauer réside aussi dans sa capacité à adapter ses plans. Et face au MCEB, ce n’est pas un détail. L’équipe d’El- Bayadh s’illustre par sa solidité défensive et sa capacité à verrouiller le jeu au milieu. Pour y faire face, le coach de la JSK envisage de revenir à son premier plan, le 4-2-3-1. Ce retour n’est pas un aveu d’échec mais une réponse tactique à un contexte particulier. En renforçant le milieu de terrain, la JSK espère priver le MCEB de temps et d’espaces. L’objectif est clair, confisquer le ballon, créer du déséquilibre dans les couloirs et permettre à Redouane Berkane d’exploiter les brèches. L’attaquant, en forme étincelante depuis plusieurs rencontres, est devenu la principale arme offensive des Jaune et Vert. Percutant, mobile, inspiré, il incarne aujourd’hui le visage offensif de l’équipe. Et dans un 4-2-3-1, il pourrait bénéficier d’un soutien plus structuré dans les phases de transition rapide.
Un plan sur mesure ?
À travers ces choix, Zinnbauer montre qu’il n’est pas enfermé dans un seul plan. Il écoute ses joueurs, observe ses adversaires et ajuste en conséquence. Sa capacité à faire évoluer son équipe selon le profil adverse est une des clés de la bonne dynamique actuelle. La JSK version Zinnbauer n’a, peut-être, pas encore atteint son plein potentiel mais elle avance, match après match, avec une rigueur et une ambition retrouvée. Face au MCEB, le défi sera de taille. Mais avec un système taillé pour verrouiller le milieu et des joueurs en confiance, la JSK peut espérer frapper un grand coup. Une chose est sûre, la JSK jouera ce match avec la ferme intention de le gagner.
Berkane, le véritable atout
Si Zinnbauer envisage de jouer avec un schéma tactique spécialisé, c’est pour renforcer son milieu de terrain et permettre à son attaquant, Redouane Berkane, d’être régulièrement servi. Sa capacité à traduire les occasions fait de lui un véritable atout offensif. Avec six buts en neuf matchs, l’ancien joueur de l’Olympique d’Akbou est tout proche de réaliser son objectif, celui d’inscrire dix buts d’ici la fin de la saison. Le coach Allemand lui fait confiance car il sait pertinemment qu’il est capable de porter l’équipe sur ses épaules.
S. D.
