Il est difficile de ne pas reconnaître un rapport de cause à effet au retour en force de la JS Kabylie durant la deuxième moitié de saison à l’arrivée du technicien allemand, Josef Zinnbauer.
Il va toujours sans dire que ce dernier a trouvé déjà le club en haut du tableau à son arrivée, cet hiver, ce qui est vrai dans l’absolu, et dire le contraire serait en quelque sorte balayer d’un revers de main le passage d’Abdelhak Benchikha, mais force est de constater que l’Allemand a complètement bouleversé la JSK jusqu’à son mode de fonctionnement au quotidien. Il ne serait, d’ailleurs, pas outrageant de dire qu’il a transformé une deux-chevaux guimbarde en une voiture de Formule 1 qui fonce aujourd’hui à toute allure dans cette dernière ligne droite de la course au titre. Certains le disent, peut-être, avec beaucoup de réserve, mais les Canaris sont à chances égales avec le MC Alger, le champion en titre, et le CR Belouizdad, les deux autres candidats au sacre. Et s’il est vrai qu’en termes de résultats techniques, la JSK a connu également une période faste sous Benchikha, c’est sur le plan des -et non de la-mentalités que le gros de la révolution s’est opéré. L’homme a apporté une autre idée du football. Un métissage de rigueur, de passion et de spectacle. Une identité qui ne s’est pas construite du jour au lendemain. C’est au prix d’un inlassable travail au quotidien que la mayonnaise a fini par prendre. Surtout qu’en amont, l’Allemand a aussi bousculé les habitudes. Fini la récrée ! Les joueurs passent plus de temps ensemble. Il instaure des traditions au sein du groupe, comme le petit-déjeuner au stade. Au fil du temps, les habitudes s’ancrent et les liens se resserrent. Et comme l’Algérien est foncièrement doué, il suffisait de lui montrer la voie et son talent fait le reste. La méthode Zinnpower, c’est tout ça. La force de persuasion par le travail. C’est pourquoi, le titre ci-dessus n’est pas seulement le résultat d’un jeu de mot rédactionnel qui voudrait que la forme l’emporte sur le fond. L’Allemand a reconstruit par les fondations. Aidé par la trêve, il refait la préparation physique et faute d’avoir pu bénéficier d’un plus gros renfort qualitatif durant le mercato, il s’est efforcé à travailler avec les éléments qu’il a sous la main. Quelques semaines plus tard et quelques métissages technico-tactiques par-ci par là, les premiers résultats tombent. En neuf matches, il a aligné cinq victoires et trois nuls. Comme quoi, il n’y a que le travail qui paye. Et comme dirait l’autre, un amateur est un artiste qui travaille pour pouvoir peindre. Les coéquipiers de Boudjemâa ont bien travaillé et le tableau qu’ils nous ont peint face au CRB était magnifique !
A.A.