Maïza : «Bendris n'était pas le problème de l’ESS»

Publié le : 25 Janvier 2025

 

Dans cet entretien, l’ancien libéro de charme de l’ESS aborde avec nous plusieurs sujets d’actualité. De la situation de son ex-club, de la participation des équipes locales aux joutes continentales, de l'Équipe nationale de football, des anciens internationaux et des joueurs étrangers qui ont rejoint le championnat local. Il s’est exprimé volontiers à nos questions.

 

Tout d’abord, quelles sont vos nouvelles, Adel ?

Actuellement, je suis sans club. J’avais pris en main l’équipe de Hamra Annaba avec laquelle j’ai réussi deux accessions. Toutefois, le manque de moyens et de considération m’a obligé à jeter l’éponge. C’est dommage qu’on laisse des équipes comme Hamra Annaba qui ont donné beaucoup de joueurs ayant fait les beaux jours des grands clubs par le passé.

 

Parlons de l’actualité si vous le permettez. Vous suivez sûrement le championnat de Ligue 1 Mobilis. Quelle est votre appréciation sur la première partie de la saison ?

C’est vrai qu’il reste des matchs en retard pour les équipes qui sont en train de participer aux compétitions africaines. Cependant, je dirais que la logique est respectée dans l’ensemble. Il y a deux clubs qui émergent du lot pour moi. C’est le CSC et l’USMA. Deux équipes qui ont montré des bonnes choses depuis l’entame de cet exercice que ce soit en championnat ou en Coupe de la CAF. Je dois dire également que les résultats de ces équipes ne sont pas le fruit du hasard. C’est grâce à la stabilité qui existe aussi bien au niveau de l’administration que technique. On ne peut pas cacher par exemple la touche de Nabil Maâloul à l’USMA et celle de Kheireddine Madoui chez le JSK.

 

L’ESS, votre ancienne équipe, est en difficulté depuis l’entame de cet exercice avec le départ du coach Rédha Bendris tout récemment. Un avis ?

Je ne vous cache pas que j’ai pratiquement regardé tous les matches de l’ESS depuis le début de la saison. Je dirais que par rapport aux autres clubs qui ont des effectifs plus étoffés, la performance réalisée n’est qu’une juste logique. Pour ce qui est du départ de Bendris, j’aurais pu tout imaginer, sauf une sortie de cette manière. Non, il y a mille et une façons de demander à un entraîneur de partir mais pour voir des supporters venir l’interrompre, alors qu’il parlait à la presse, c’est inadmissible ! Et puis, je vais vous dire quelque chose, en Algérie, un entraîneur ne doit jamais travailler dans sa wilaya, sinon il risque de vivre ce qu’a vécu Bendris et d’autres coaches. En somme, le problème de l’ESS n’est pas Bendris. C’est l’effectif dont il dispose qui est limité.

 

Vous voulez dire qu’il n’y a pas de la qualité ?

Je pense qu’il faudra recruter cinq joueurs d’expérience comme Djahnit. Des éléments qui peuvent encadrer les jeunes et leur montrer la voie à suivre. C’est d’ailleurs ce que j’ai dit à Abdelkrim Bira alors que l’ESS avait joué quatre ou cinq matches. J’ai eu une discussion amicale avec lui et je lui ai dit que l’équipe a besoin de cinq joueurs comme Djahnit. Des joueurs qui peuvent assumer et résister à la pression. On ne peut pas parler de projet avec un club comme l’ESS qui s’est habitué aux titres et qui a des supporters trop exigeants. J’ai passé plus de trois saisons à Sétif. J’ai côtoyé de très près les fans. Ils n’aiment pas qu’on dise que l’ESS perd.

 

Trois clubs algériens sont qualifiés pour les quarts de finale des compétitions africaines en l’occurrence le MCA, le CSC et l’USMA. Votre commentaire ?

C’est une bonne chose pour le football algérien. Sincèrement, je suis content pour nos représentants. A ce stade de la compétition, le chemin s’ouvre vers le trophée pour n’importe quelle équipe. Je pense que nos trois clubs ont un bon coup à jouer. Je souhaite qu’ils saisissent cette occasion. Ils n’ont rien à envier aux autres prétendent du continent, ils doivent croire en leurs moyens. Il reste encore un mois avant le déroulement des quarts de finale. D’ici là, ils seront mieux compétitifs. Tout ce que je souhaite, c’est voir qu'un de ces clubs soit sacré champion d’Afrique. Ça donnera plus de crédit à notre football lequel il ne faut pas le cacher ne cesse de régresser…

 

C'est-à-dire…

On voit bien que ces dernières années on ne produit plus de bons joueurs par rapport à notre époque. Pourtant maintenant, il y a tous les moyens. Des grands stades, des sociétés qui prennent en charge la gestion des clubs, la communication et bien d’autres  aspects qu’on n’a pas il y a quelques années. En parallèle, on ramène des joueurs étrangers qui n’ont rien apporté au football local. Moi, j’étais toujours contre l’idée de recruter des joueurs étrangers. La preuve, malgré les gros moyens financiers investis sur plusieurs éléments qui sont venus de l’étranger que ce soit les africains ou les anciens internationaux comme Delort et Boudebouz. Je pense que ces derniers ont par exemple besoin de plus de temps pour s'adapter à leur nouvel environnement. Ils jouaient dans le haut niveau et du jour au lendemain, ils se retrouvent avec leur équipe à Magra, à Béchar et d’autres villes intérieures du pays. Ce n’est pas facile pour eux qu’ils jouent de la même façon où ils étaient avant.

 

Et Slimani…

Slimani, c’est un cas différent. C’est vrai qu’il connaît le CRB et le championnat algérien mais je pense qu’il s’est un peu précipité en décidant de revenir. Vous voyez qu’il est déjà parti. Il n’a pas pu supporter toute la pression qui pesait sur ses épaules au moment où son équipe était engagée en Ligue des champions d’Afrique avec un effectif qui n’avait pas sincèrement l’étoffe d’aller plus loin.

 

Pour finir, chez l'EN voit bien que beaucoup a changé depuis l’intronisation du coach Vladimir Petrovic. Qu’avez-vous à nous dire sur ce point ?

Oui. Il y a un rajeunissement qui est en train de se faire. Il y a des jeunes talents qui vont sûrement nous donner satisfaction à l’avenir. L’équipe progresse d’un match à un autre. Avec le temps, elle sera plus aguerrie et fera parler d’elle. Tout ceci est grâce à la nouvelle stratégie du coach Petrovic. Un entraîneur qui ne parle pas trop mais qui est en train de faire un travail colossal. Moi personnellement, je suis subjugué par la façon dont il gère cette équipe. On voit déjà sa touche à chaque match. Ceci ne remet pas en cause ce qu’a fait son prédécesseur Djamel Belmadi. Ce qu’a fait cette dernière personne ne peut l’effacer. Il a réussi à faire des choses ce que beaucoup d’entraîneurs qui sont passés par les Verts n’ont pas pu le faire.

  1. R.