L’USMH a changé presque tout son effectif, mais cela ne l’a pas empêché d’être leader après quatre journées, comment l’expliquez-vous ?
J’ai joué au sein de ce club, j’y ai travaillé avec sa catégorie espoirs, je connais donc bien comment on opère. Comme l’a relevé le coach Boualem Charef, les joueurs en Algérie se valent tous, actuellement. Il n’y a plus d’éléments doués, talentueux comme avant. Alors, il suffit de savoir les orienter pour réaliser quelque chose avec eux. De plus, El Harrach fait appel à de jeunes joueurs assoiffés, venant des petits clubs et avides de se faire une place au sein de l’élite. De cette manière, le coach n’éprouve pas beaucoup de difficultés pour diriger son groupe et en tirer le meilleur. Il se contente d’appliquer sa méthode de travail et, au final, on voit que ses joueurs n’ont rien à envier à ceux du MCA, du CRB ou de l’USMA.
C’est aussi simple que ça ?
Oui. En plus, ces jeunes joueurs bossent avec beaucoup de sérieux. Quand il s’agit de travailler trois ou quatre heures par jour, ils ne rechignent pas à l’effort. Ils ne se plaignent jamais. Quand l’un d’eux se sent fatigué, on l’aide à se régénérer à travers les moyens de récupération dont dispose le club : massages, vitamines, sans omettre la sieste qui fait énormément de bien. C’est cette recette qui fait la réussite actuelle de l’USMH. Aussi, le club n’a pas de vedettes, il n’a donc pas beaucoup de dépenses financières. En revanche, le matériel pédagogique et les terrains sont disponibles.
Comment expliquer l’échec de Charef au MCA où il avait plus de moyens ?
Ce n’est pas la même chose. A l’USMH, Charef a la possibilité de travailler dans la sérénité, on ne lui réclame pas des résultats à chaque journée, il peut bosser en paix pendant deux ou trois mois. Il fait appel à des jeunes inconnus au bataillon, entourés par quelques chevronnés tels Younes, Aït-Ouameur et Bouguèche, et on le laisse travailler. Au Mouloudia, c’est l’affaire de 20 joueurs vedettes. Quand le coach serre les vis, son président vient le desserrer, les supporters interviennent, les remplaçants se plaignent, Charef ne pouvait pas tenir face à toutes ces contraintes.
Qu’aurait-il fallu faire ?
Il aurait fallu lui accorder du temps et le laisser agir tranquillement. Au bout de trois ou quatre ans, on récolterait les fruits de son labeur. L’avantage à El Harrach, c’est que les gens n’ont pas la pression du résultat immédiat, c’est un club formateur qui se contente de remporter quelque chose tous les cinq ou six ans, voire sept. Comme l’était l’AJ Auxerre, jadis.
Pensez-vous que l’USMH peut aspirer à un titre, cette saison ?
Je ne peux pas l’affirmer avec certitude, mais le club peut lutter sans complexe avec ses rivaux parce que, comme je l’ai déjà dit, le niveau est le même. En plus, ils peuvent compter sur un public en or au stade de Lavigerie. Avec un tel soutien, les joueurs deviennent comme des lions. Cela dit, les joueurs ne sont pas à l’abri ; en enchaînant les victoires, ils peuvent croire qu’ils sont déjà arrivés, comme les soucis d’argent peuvent les freiner aussi.
Donnez-nous un peu de vos nouvelles ?
Je suis titulaire de la licence CAF C, j’exerce au niveau régional, mais j’attends qu’on nous fasse signe pour passer l’examen et obtenir la licence CAF, qui me permettrait de faire mon métier d’entraîneur à l’étage supérieur. Vous me donnez l’occasion de lancer un appel pour qu’on accélère le processus, comme promis.
H. D.