Taïder : «Notre objectif est d’aller au Mondial 2014»

Publié le : 29 Août 2013

Dans une interview accordée à France Football, l’international algérien de l’Inter de Milan, Saphir Taïder, a parlé de son choix de porter le maillot des Verts, de ses débuts, de ses ambitions avec l’équipe nationale et de son départ de Grenoble pour le championnat d’Italie. En optant pour les Fennecs après une longue période d’hésitation, Taïder rêve de participer au Mondial-2014 qui aura lieu au Brésil. Il le dit ouvertement, d’ailleurs, dans les colonnes de France Football.

 

Par N. Boumali

«On a un objectif, avec la génération qu’on a, c’est de se qualifier au Mondial-2014 au Brésil, donc à nous de tout faire pour y aller.»   

«Sans les autres joueurs, je ne peux rien faire»

Auteur de deux buts en deux matches de la phase des poules des éliminatoires pour le Mondial, Taïder a été pour beaucoup dans la qualification des Verts au match barrage. «Pour ma première rencontre contre le Bénin (3-1), je marque et je fais une passe décisive. Après, il y a un but contre le Rwanda qui nous qualifie pour le barrage à la Coupe du monde. Mais sans les dix autres joueurs, et même sans tout le groupe, je ne peux rien faire. Et une carrière internationale, c’est dix ans et pas quelques matches.»     

«J’ai rendu ma maman énormément heureuse en jouant pour les Verts»

Sur son choix de porter le maillot de la sélection algérienne, alors que son frère Nabil a choisi celle de la Tunisie, Saphir confie : «J’ai rendu ma maman (algérienne) énormément heureuse en faisant le choix de jouer avec la sélection algérienne. Mon papa (tunisien) était également heureux, car il est aussi algérien dans son cœur.»

«Mon choix est footballistique, mais il est aussi guidé par la ferveur du public»    

Plusieurs paramètres ont pesé dans la décision de Taïder de défendre le maillot de l’Algérie. Tout jeune déjà, il était fasciné par l’engouement que suscitait la sélection algérienne auprès de son public. Il y a aussi le challenge sportif. «C’est un choix footballistique, mais c’est un choix guidé aussi par la ferveur du public. L’engouement qu’il y a autour de cette sélection, ça m’a toujours fasciné, depuis tout petit déjà, quand je regardais les matches en famille. Après, ça reste du foot, et je n’oublierai jamais que j’ai en moi du sang tunisien et algérien.»  

«Mazzari m’a dit que je dois continuer sur ma lancée»

Recruté par l’Inter de Milan sur insistance de son coach Walter Mazzari, Taïder a confié à France Football ce que lui a dit son coach à son arrivée à l’Inter. «Le coach Mazzari, on le connaît, il a fait les beaux jours de Naples. C’est un grand coach qui est très aimé en Italie. Il m’a simplement dit qu’il me connaissait avec mes deux saisons en Serie A, qu’il fallait que je continue sur ma lancée, que j’étais venu ici pour apprendre et progresser. Et que le travail paierait.»

«La Juventus est favorite pour le scudetto, mais il ne faut pas oublier l’Inter»

Interrogé sur la Juventus, double championne en titre, l’international algérien de l’Inter de Milan déclare : «Oui, c’est sûr que la Juventus est favorite pour le scudetto. La Juventus est une grande équipe, avec de très grands champions. Elle reste sur deux titres. Donc, forcément, ils sont les favoris. Mais il ne faut pas oublier que l’Inter est un grand club qui a tout gagné. Le coach nous demande de travailler, de mouiller le maillot et de donner le maximum sur le terrain. Et avec le travail, tout est réalisable.»

«J’ai réalisé une ascension fulgurante en 2 ans»

En deux ans, la carrière de l’international a pris une ascension fulgurante. Passé de Grenoble en Ligue 2 à Bologne avant de signer cette saison à l’Inter de Milan, Taïder avoue qu’il a beaucoup travaillé pour arriver là où il est actuellement. «On peut dire que c’est une ascension fulgurante quand on regarde comme ça. Ça, c’est le résultat, mais derrière tout ça, il y a beaucoup d’heures de travail, beaucoup de remises en question. Il y a énormément de sacrifices. Partir jeune à l’étranger, ce n’est pas donné à tout le monde. (Il insiste) C’est énormément de sacrifices. Je sais d’où je viens, je n’oublierai pas d’où je viens, et pour arriver où je suis, j’ai beaucoup travaillé.»

«Mes débuts avec Bologne n’étaient pas faciles»  

Taïder n’a pas oublié ses débuts avec Bologne durant l’été 2011. «Ah oui, je me rappelle de mon arrivée à Bologne. Ce n’était pas facile. Je ne comprenais pas la langue. Je n’avais pas de famille, pas d’amis, ici. J’étais le plus jeune de l’effectif. Il y avait beaucoup de joueurs expérimentés et ce n’était pas évident de se faire un espace. Mais avec le travail, petit à petit, on gravit les échelons, on arrive à se faire une place, à jouer et à faire une saison complète. C’est pour ça que je suis aujourd’hui à l’Inter. La Serie A est un gros championnat et mon objectif a toujours été de jouer dans un grand club. J’avais un objectif en tête en venant à Bologne, je savais pourquoi je venais : faire du foot et rien d’autre. Je me suis mis ça dans la tête et, tous les jours à l’entraînement, je me donnais à fond.»

«L’Italie n’est pas faite pour les jeunes, mais ça ne m’a pas fait peur»   

Estimant que le championnat italien n’est pas celui où les jeunes peuvent le plus s’exprimer, Taïder affirme que cela ne lui pas fait peur. «Certains joueurs n’osent pas s’en aller et préfèrent rester en France pour s’aguerrir. J’ai pris des risques, parce qu’on en a vu des jeunes joueurs partir à l’étranger et se bruler les ailes. Rien ne m’a fait peur. C’est dans ma nature, j’ai toujours envie d’aller plus loin. Dans le football, il n’y a qu’une vérité, celle du terrain. C’est là que ça parle, il n’y a pas de secret. Le travail paie. Chacun a son petit bonhomme de chemin à effectuer. Pour moi, ça s’est plutôt bien passé, mais ça aurait pu aussi mal se passer. Mais je vous le dis, ça n’a pas été facile. Le championnat italien n’est pas celui où les jeunes peuvent le plus s’exprimer.»

«Djorkaeff, c’est Djorkaeff, moi, c’est Saphir Taïder»

Il n’y a pas que Taïder qui est passé par Grenoble avant d’atterrir à l’Inter. Avant lui, Youri Djorkaeff avait fait le même chemin. «Youri Djorkaeff, on ne m’a pas parlé, mais il est connu ici. Youri Djorkaeff, c’est Youri Djorkaeff, moi je suis Saphir Taïder. Et j’ai énormément de travail à effectuer. Arriver dans un grand club n’est pas une finalité. Bien au contraire, il s’agit maintenant de repousser encore mes limites pour aller plus loin.»

N. B.