La soirée de mardi restera gravée à jamais dans la mémoire des 40 000 supporters présents au stade Hocine- Aït-Ahmed, et pour cause : le score était là, le jeu aussi, l’ambiance dans les gradins a embelli le reste. En résumé, c’était le match parfait qui a certainement fait rêver le coach, de surcroît contre un adversaire direct à la qualification.
Avant la partie, on avait évoqué les changements que le Bosniaque pouvait opérer. Il faut dire que le match de Zorgane au Botswana, celui de Benzia et les imprévus enregistrés sur le côté droit de la défense allaient jeter leur ombre sur les choix du coach, mais comme les choix n’étaient pas très nombreux, au vu de la cascade de blessures qui a frappé la sélection, tous les indicateurs montraient une titularisation de Kendouci, alors que celle de Chaïbi a été surprenante au vu des statistiques et des antécédents qui ne renforçaient pas les chances du joueur de se retrouver dans les plans, que dire de Hadjam le latéral gauche, aligné exceptionnellement à droite.
Pour revenir au schéma tactique, Petkovic n’a pas innové. Il a misé à nouveau sur un 4-3-3 très offensif, avec un milieu très remuant et porté vers l’attaque. Des consignes strictes ont été données, et cela a été visible dès le début à savoir : presser très haut et priver l’adversaire de construire, voire même à y penser. Une stratégie payante, qui a permis à l’EN de marquer le fameux but libérateur après seulement 7 minutes de jeu. Avec deux latéraux très offensifs aussi, il fallait que les milieux défensifs fassent très attention. Le repli se faisait très rapidement, Kendouci s’est très bien acquitté de cette tâche. On l’a vu à maintes reprises faire les allers et retours entre la défense et l’attaque, aidé par Boudaoui, plus offensif grâce à un rôle de relayeur.
La titularisation de Chaïbi a été une surprise pour les observateurs, que dire du poste que lui a choisi le coach. Petkovic n’a pas mis le joueur dans les conditions idéales pour briller, lui qui possède des statistiques intéressantes sur le côté gauche, mais le schéma, l’encombrement déjà existant sur le côté gauche, ainsi que la position qui lui a été attribuée en pointe de la pyramide l’ont bloqué, l’empêchant de fournir le rendement qu’on attendait de lui. Les nombreux changements opérés en cours du match ont montré une face cachée de notre sélection, de ce qui se fait derrière les murs du CTN, une flexibilité déconcertante dans le positionnement. Petkovic, qui a choisi de débuter avec Hadjam à droite, qui a aligné Benrahma à droite et Belaïli en avant-centre, a aussi décalé Aït-Nouri au milieu, où il a terminé la partie comme milieu défensif. Les Verts ont même laissé tomber leur 4-3-3 pour revenir à leur défense à 3 en fin de rencontre, avec le déplacement de Kendouci vers l’axe de la défense, poussant Mandi plus vers la droite et Bensebaïni sur son côté gauche. Une vraie partie de jeu d’échecs, notent les observateurs, et un bouillon tactique plaisant à suivre. Certes, le score a aidé Petkovic à le mettre en pratique, sans oublier le niveau pas très reluisant de l’adversaire, mais ça a permis d’asphyxier le jeu des Mozambicains, moins entreprenants que d’habitude en contres.
S. M. A.