Flop des joueurs étrangers : La FAF est-elle prête à revoir sa copie et en revenir à trois ?

Publié le : 9 Avril 2025

Le 25 avril dernier, sur ces mêmes colonnes, nous vous proposions un article intitulé ‘’Les clubs réclament cinq étrangers : gare aux conséquences,’’ à travers lequel nous vous exposions les gros risques d’une augmentation du nombre de licences pour joueurs étrangers au niveau des clubs pros (trois à cinq).

La FAF avait donné des signes d’acceptation, confirmés plus tard par le Collège technique puis par le BF, qui a entériné le changement en juillet, en pleine période d’intersaison, apportant donc des retouches aux dispositions du championnat de l’exercice en cours.
Les clubs financés par des entreprises et disposant d’un confort financier important étaient à l’origine de la démarche, avançant comme motif leur volonté de renforcer leur compétitivité dans les compétitions africaines.
Les observateurs estimaient que le marché des transferts en Algérie ne pouvait pas apporter des solutions aux clubs souhaitant performer au niveau africain, et de ce fait, le choix de s’appuyer sur des joueurs étrangers est devenu une nécessité.
La décision avait été approuvée, entrant directement en vigueur, permettant aux clubs algériens de recruter cinq joueurs étrangers en vue de la nouvelle saison. La FAF a toutefois tenu à maintenir certaines conditions : la limite d’âge, qui ne doit pas dépasser 30 ans, l’interdiction de recruter les gardiens de but, cinq matches au moins à l’international pour la recrue, et le dépôt aussi d’une garantie financière au niveau de la FAF. En résumé, leur qualification allait rester conditionnée à l’obtention d’un permis de travail délivré par l’administration compétente.
Les clubs ont adhéré à la démarche, malgré certains soucis liés au paiement des salaires, une situation qui a créé un état de chaos au niveau de la JSK, privée de ses recrues subsahariennes pendant près de deux mois, allant même jusqu’à en libérer quelques-uns, des ruptures de contrats prématurées, qui montrent une parmi les nombreuses failles de la mesure en question.

Failles
Le système de paiement en devise des joueurs étrangers n’est pas le seul obstacle à la réussite de ce passage de trois à cinq éléments. Selon des sources bien informées, la Fédération algérienne de football s'apprête à réviser les règles relatives au recrutement des étrangers. La saison prochaine risque donc de démarrer avec de nouvelles dispositions réglementaires et un retour pressenti vers trois éléments. Cela intervient à la suite des rapports peu encourageants transmis par le président de la Ligue de football professionnel. Ils pointent une faible participation des joueurs étrangers en championnat, estimée à seulement 34 % du temps de jeu total, un chiffre jugé insuffisant au vu des investissements consentis. Cette situation aurait suscité le mécontentement de la FAF, pouvait-on constater à la suite de la récente réunion du BF. Quarante-huit étrangers évoluent dans quatorze des seize équipes de la Ligue (Akbou et le MC El Bayadh ayant dérogé à la règle); ils ont tous déposé des certificats de joueur international, mais six seulement ont pris part au dernier stage de leurs sélections respectives en mars. L’ASO est en tête des clubs qui ont su exploiter leurs licences, avec trois joueurs tous convoqués en sélection, au Botswana, au Bénin et au Togo. Le MCA, avec Zougrana, et l’USMA, avec deux de ses internationaux (l’un du Burundi et l’autre de la Bolivie), font office des trois clubs encore représentés à l’échelle internationale. 

Une trêve révélatrice
La dernière fenêtre internationale a donc révélé le niveau relativement faible des étrangers évoluant dans les clubs algériens. En effet, la grande majorité d’entre eux n’a pas été convoquée par les sélections nationales de leurs pays respectifs, ce qui soulève des questions sur leur statut réel de joueurs internationaux. Cela remet en cause les dispositions quelque peu approximatives émises par la FAF, qui ne trace pas comme il faut les critères à satisfaire.
Quarante-deux sur quarante-huit joueurs n’ont donc pas joué en sélection en mars, une stat qui attire l’attention de la FAF ; elle a compris qu’il va falloir à nouveau brandir l'épée de Damoclès. La sentence sera prononcée lors d’un prochain BF avant la fin de saison. La FAF risque de revoir, à nouveau, ses règlements. Une réduction du nombre de joueurs étrangers autorisés est désormais envisagée. La commission chargée de ce dossier n’écarte pas cette éventualité. Si la décision est prise, les clubs vont devoir dégraisser leurs effectifs, notamment l’ASO Chlef, le Mouloudia d’Alger, l'USM Alger et l’ES Sétif, qui ont fait le plein, suivis du CSC de la JSK et du MCO, une décision qui rendrait le mercato encore plus serré, avec le départ attendu de plusieurs joueurs sous d’autres cieux, à l’image de la destination libyenne qui promet de vider la Ligue 1 dès la fin de l’exercice en cours.

S.M.A.