Ignoré par la Confédération asiatique, écarté par la Saudi Pro League : Riyad Mahrez vit une fin de saison paradoxale, entre excellence sur le terrain et reconnaissance institutionnelle absente.
Malgré une campagne aboutie avec Al-Ahli, l'international algérien ne figure pas dans la liste des cinq joueurs retenus pour le titre de meilleur joueur de la saison 2024/2025, une décision qui interroge autant qu’elle suscite de l’incompréhension. Après avoir été snobé en avril dernier par la Confédération asiatique de football, qui lui a préféré Roberto Firmino, pour le titre de meilleur joueur de la Ligue des champions asiatique, Mahrez subit un second camouflet. Cette fois, c’est le compte officiel de la Roshn Pro League qui l’ignore, lui préférant notamment Roger Ibañez, défenseur d’Al-Ahli, comme représentant du club dans la liste des nommés. Une sélection où l’on retrouve également Karim Benzema, Cristiano Ronaldo, Salem Al-Dawsari et Christian Guanca. Pourtant, Mahrez n’a pas été un figurant. Titulaire indiscutable chez les «Vert et Blanc», il a disputé 30 matchs de championnat, inscrivant 8 buts et délivrant 10 passes décisives, auxquels s’ajoutent ses performances continentales, avec un rôle clé dans la conquête du titre asiatique par Al-Ahli. Toutes compétitions confondues, il a été impliqué dans 36 buts, un chiffre qui place l’ancien de Manchester City parmi les joueurs les plus décisifs du royaume.
Manchester City n’a jamais vraiment tourné la page
Cette mise à l’écart prend d’autant plus de relief lorsqu’on mesure l’impact de Mahrez… par son absence. Depuis son départ à l’été 2023, Manchester City peine à combler le vide laissé par le gaucher algérien. Si Erling Haaland continue d’empiler les buts, les ailes des Citizens n'ont plus le même tranchant. Les statistiques sont sans appel : Jack Grealish : 6 buts, 8 passes décisives sur deux saisons, Jérémy Doku : 13 buts, 20 passes en deux saisons, Bernardo Silva : 15 buts, 15 passes, Savinho : 2 buts, 12 passes en 2024/2025. En comparaison, Mahrez avait terminé ses deux dernières saisons à City avec 24 buts et 9 passes (2021/22), puis 15 buts et 13 passes (2022/23), souvent sans être titulaire régulier. Un rendement que ni Pep Guardiola avec ses recrues n’a su égaler depuis.
Manque de reconnaissance
Le constat est clair : Mahrez paie peut-être son statut, son style ou même son profil discret. Moins médiatique que d’autres stars du championnat saoudien, moins charismatique dans le ‘’storytelling’’ local, ou peut-être victime de son statut d’international ALGERIEN, il semble être le grand oublié du narratif officiel, malgré les chiffres et les trophées.
À 34 ans, l’ailier des Verts ne montre pourtant aucun signe de déclin. Engagé jusqu’en 2027 avec Al-Ahli, il a récemment promis de poursuivre son aventure avec le club après la victoire en Champions League asiatique. Ambitieux, il vise désormais le titre national, manqué de peu cette saison, et rêve d’un doublé, l’an prochain.
Une CAN en ligne de mire
En attendant, Mahrez rejoindra la sélection nationale en juin pour préparer les rencontres face au Rwanda et la Suède, avant de viser un dernier grand défi continental : la Coupe d’Afrique des Nations 2025 au Maroc. Son leadership reste précieux aux yeux des supporters, même si Vladimir Petkovic explore de nouvelles pistes, à l’image de Bouanani, de retour en force et pressenti pour occuper un rôle plus important. L’histoire de Mahrez est celle d’un joueur sous-estimé par ses pairs, mais souvent indispensable à ses équipes. Et s’il ne figure pas dans les listes officielles, il reste, dans les faits, l’un des meilleurs ambassadeurs du football algérien en 2025.
S.M.A.