Le président de la Fédération algérienne de football, Djahid Zefizef, s'est fait sévèrement battre aux élections du renouvellement partiel du comité exécutif de la Confédération africaine de football par le représentant de la fédération libyenne, Abelhakim Al Shelmani.
trop pour le représentant du football algérien, au vu des apparences et des assurances qu'il dégageait avant de se rendre en Côte d'Ivoire, mais une fois sur place, l'ancien manager de la sélection a compris qu'il était très en retard, et que le travail était déjà fait au profit de son concurrent. Le jour J arrive, on est jeudi matin, le congrès commence avec une heure de retard, prévu initialement à 10h, c'est à 11h heure algérienne que les travaux de cette AG de la CAF ont commencé en présence du Premier ministre ivoirien, délégué par le chef de l'Etat local à assister en son nom, d'une manière honorifique à cet événement, sauvé in-extremis par son pays. Motsepe prend les commandes, il dirige la séance, il essaye tant bien que mal de contredire ceux qui l'accusent de ne rien faire et que tout est ficelé par son SG suissocongolais, tout cela devant la présence, devenue habituelle depuis quelque temps, de l'autre Suisse, Gianni Infantino, qui est arrivé la veille pour voir de près son chantier.. Les discours des invités d'honneur se suivent, et dans la salle, Zefizef à sa place avec Debichi et son adjoint Arab, le visage crispé, attendent le moment M, il faut dire que les signes de stress se lisaient sur leurs visages, ils n'étaient pas du tout à l'aise, comme un élève insatisfait des réponses livrées dans sa feuille d'examen, il faut dire que le trio, qui a pourtant posé ses valises très tôt le matin du 10 juillet à Abidjan, a vu et entendu des choses qui ne l'ont pas rassuré, et tout s'est très vite enchainé pour eux, au point de se retrouve dépassés par les événements.
RÉACTION TARDIVE
La CAF a donc débarqué à Abidjan, mais ce qu'on ne doit pas oublier, c'est que quelques jours auparavant, le Comex et plusieurs présidents de fédérations africaines étaient tous du côté de Rabat, où une réunion du Comex a eu lieu, la FRMF qui a organisé la CAN des U23 a même invité les présidents des 54 fédérations a assister à la finale entre le Maroc et l'Egypte. Cette virée marocaine et ce regroupement étaient déjà le début de la fin du rêve de Zefizef, car Shelmani et ses soutiens y étaient et ont fait le forcing pour faire pencher la balance de son côté, mais ce n'est pas tout. Zefizef et ses accompagnateurs croyaient donc bien faire en arrivant à Abidjan 3 jours avant le scrutin, mais ils se sont vite rendus compte que le train était en train de partir. Les mouvements au sein du Palm Club Hôtel & Robert's hôtel, lieu de résidence des membres de l'AG concernés par ce vote, le lobbying au profit du candidat libyen avait déjà bien avancé, et ça s'est poursuivi jusqu'à une heure tardive jeudi soir. Timidement et sans réelle conviction, Zefizef tentait de sauver les meubles, au moment ou une vraie ruche était en train de s'activer pour garantir au Libyen un max' de voix, tout était bon pour convaincre les votants, le même mode opératoire que toujours, des cadeaux, des promesses, on a vu tout cela en marge de l'élection de Raouraoua en 2011 au bureau exécutif de la FIFA, et rien n'a changé, sauf peut-être les rôles, le candidat algérien s'est fait dévorer, racontent des témoins, par l'équipe présente sur place pour lui faire subir ainsi qu'à notre pays, cette nouvelle défaite cuisante.
ISOLOIR
Les jeux étaient donc faits comme en 2019 et la victoire arrachée contre Bahloul, Shelmani n'a presque rien fait pour gagner mais a réussi à gagner, grâce à l'aide précieuse de Lekjaâ, puisque c'est le lobby dirigé par ce dernier qui a fait campagne pour le Libyen, pas pour ses compétences, lui qui est déjà contesté dans son pays, mais pour que l'Algérie ne retrouve par le Comex qu'elle a quitté en 2017. Le décor était donc planté et la défaite s'est dessinée bien avant ce congrès, le reste n'était autre qu'un scénario à mettre en scène, l'urne transparente installée, des candidats appelés 2 par 2, et un endroit qu'il fallait rejoindre pour cocher les 3 cases disponibles, suite à la suppression du vote de la région Wafu B après le retrait du candidat burkinabè au profit de son concurrent togolais. D'ailleurs, cet isoloir-là n'en était pas un, un endroit découvert où il suffisait de mettre en place un photographe avec un zoom pour connaitre la nature du vote de chacun des membres de l'AG, c'est dire que le lobby avait toutes les cartes en main pour faire pression. Zefizef s'est présenté pour voter juste après le Sud- Africain Danny Jordan, il s'emmêle les pinceaux devant l'urne, elle est là et Jordan venait de voter, mais le représentant algérien, visiblement très stressé, est obligé de demander de l'aide, gêné par un couvercle qui est resté là devant l'urne, la suite est connue, le dépouillement a eu lieu devant l'assistance, et à aucun moment, on a senti que Zefizef était proche de son concurrent du jour, l'écart était énorme depuis le début, de quoi fermer davantage les visages des représentants algériens. La sentence est donc tombée bien avant la fin du dépouillement, l'écart était tellement grand que la commission électorale pouvait arrêter l'opération. A vrai dire, Zefizef aurait mieux fait de se retirer, il savait pertinemment qu'il n'avait pas garanti les voix qu'il fallait, certains lui ont assuré quelques unes, avec l'aide de Motsepe, notamment dans sa région, mais difficile d'assurer toutes les voix, une seule s'est d'ailleurs abstenue, il s'agirait vraisemblablement de celle de la Tunisie, de par sa situation géographique.
2 ANS POUR REBONDIR
L'Algérie a donc échoué à sa 3e tentative de revenir au comité exécutif de la CAF, l'échec est celui de Zefizef en tant que président, mais le mal est plus profond, notre pays n'a pas pu assurer un soutien suffisant pour le candidat algérien, installé, pour rappel, depuis une année seulement. Aujourd'hui, des voix qui étaient jusqu'ici saturées, se sont soudainement élevées pour réclamer le départ de Zefizef, sachant qu'aucune solution de rechange valable ne se profile à l'horizon, une réflexion doit être engagée pour arrêter un programme a moyen terme, car très vite, un nouveau scrutin va être disponible, Wadie Al Jary le candidat tunisien remettra en jeu son mandat en 2025, 2 ans donc sont dans les cordes des décideurs pour remettre de l'ordre et réfléchir enfin à l'intérêt du football algérien. Le prochain candidat, si candidat il y aura, doit être le bon et doit avoir l'habilité de dégager d'un coup de baguette magique, les forces du mal qui veulent écarter notre pays de la CAF, le changement à la tête de la FAF semble inévitable.
- M. A.