Benzarti : « Le Mouloudia peut dominer le football national et briller en Afrique »

Faouzi Benzarti, ancien sélectionneur de la Tunisie et ex-entraîneur du Mouloudia d'Alger, revient sur son expérience au sein du club algérois et dresse un portrait élogieux de Khaled Ben Yahia, qu'il qualifie de véritable « meneur d’hommes ». Dans cette interview, il livre également son analyse sur les équipes arabes, notamment l’Algérie, la Tunisie, le Maroc et le Soudan, après le tirage au sort. Selon lui, ces équipes passeront sans difficulté le premier tour de la compétition, qui se tiendra en décembre au Maroc.

 

Vous avez quitté la sélection tunisienne en pleine campagne de qualification. Quelles étaient les raisons de cette décision ?

Depuis mon départ, je n’ai jamais pris la parole à ce sujet. C’était une décision difficile mais nécessaire. Les conditions de travail n’étaient pas réunies, malgré une bonne position pour la qualification. Si l’équipe était mal classée, je ne serais jamais parti.

 

Vous avez aussi quitté le Mouloudia d’Alger dans un contexte particulier. Pourquoi ce silence depuis votre départ ?

Oui, même à ce moment-là, je ne voulais pas parler. Mais je peux aujourd’hui affirmer que le Mouloudia a un grand président. Je savais qu’il allait réussir.

 

Qu’est-ce qui n’a pas marché lors de votre passage au MCA ?

À mon époque, l’équipe comptait des joueurs tout juste moyens. Le problème majeur était les infrastructures d’entraînement. Aujourd’hui, avec le camp de Zéralda et le stade de Douéra, les conditions sont bien meilleures. Avant de partir, j’avais dit à Hakim Hadj Redjem qu’un grand club a besoin de grands joueurs. Il a su recruter des éléments de qualité, et le titre de champion n’était pas un coup de chance.

 

Que pensez-vous de Khaled Ben Yahia, l’actuel entraîneur du Doyen ?

C’est un meneur d’hommes que j’ai bien connu à l’Espérance. C’est moi qui lui avais donné le brassard de capitaine. Sa force réside dans sa communication et ses compétences tactiques. Il a inculqué une vraie culture de la gagne au groupe. Avec lui, je suis convaincu que le Mouloudia pourra conserver son titre.

 

Le Mouloudia est souvent loué pour sa solidité défensive. Partagez-vous cet avis ?

Pas vraiment. J’ai vu le match contre les Young Africans, et j’ai vu une équipe de guerriers, malgré des conditions climatiques difficiles. Le football moderne, c’est onze joueurs qui défendent et attaquent ensemble.

 

Quelles sont les clés pour remporter la Ligue des champions ?

C’est une compétition totalement différente. Il faut la jouer chaque saison pour acquérir l’expérience nécessaire. Les moyens humains et financiers doivent être réunis. Atteindre les quarts de finale serait déjà un bon parcours pour le Mouloudia.

 

Qui sont, selon vous, les favoris pour cette édition ?

Al Ahly du Caire et l’Espérance de Tunis restent les deux plus grands prétendants.

 

Le départ de Belaïli du Mouloudia pour l’Espérance a suscité de nombreuses réactions. Qu’en pensez-vous ?

Je ne peux pas juger sans connaître les raisons exactes. Ce que je sais, c’est que Hadj Redjem est très strict sur la discipline. Belaïli est un joueur hors-norme, mais avec du caractère. Un tel joueur peut vous faire gagner un match à lui seul. Je n’ai jamais renvoyé un joueur de ce calibre. Il faut savoir leur parler.

 

Quel joueur vous a le plus marqué lors de votre passage au MCA ?

Je n’aime pas trop parler des individualités,  mais au Mouloudia il y a des bons joueurs comme Benkhemassa et Abdellaoui. Pour moi, Benkhemassa, c’est le poumon de cette équipe.

 

Que pensez-vous du tirage de la CAN ?

Les équipes arabes sont tombées dans des groupes équilibrés. Je ne vois pas de surprises en phase de poules. Les grandes nations devraient passer sans encombre.

 

Quels sont vos projets après votre pause actuelle ?

Depuis mon départ de la sélection, j’ai préféré me reposer. J’ai eu des contacts, mais rien de vraiment intéressant.

 

Un dernier mot pour les supporters algériens et du Mouloudia ?

Je tiens à saluer mes amis algériens. Restez toujours derrière votre équipe. Comme je l’ai déjà dit, l’avenir du football nord-africain, c’est l’Algérie.

  1. Z.

 

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