L’Assemblée populaire de la wilaya de Béjaïa compte revoir à la baisse la prochaine subvention octroyée aux clubs de la région. Pour faire face à la pandémie qui sévit dans le pays, les moyens financiers dont dispose l’APW de Béjaïa vont être redirigés vers la lutte contre le coronavirus.
Une décision qui fera certainement des remous chez les responsables des Vert et Noir qui estiment que cela ne doit pas être fait au détriment des clubs locomotifs, surtout que ces derniers souffrent énormément sur le plan financier. Le président de l’Assemblée populaire de la wilaya de Béjaia s’est exprimé ce samedi dans ce sens, estimant que le budget alloué aux associations à caractère sportif et culturel va subir les conséquences de cette crise sanitaire. Une annonce qui tombe comme un coup de massue sur la tête des responsables des clubs de toute la wilaya de Béjaia quand on sait que, y a quelques semaines, ces mêmes clubs se sont réunis, lors d’une conférence de presse, pour dénoncer le retard du versement des subventions cette fois-ci de la part de l’APC de Béjaïa. Ainsi, les problèmes continuent de s’accumuler pour les clubs de la wilaya de Béjaïa, qui doivent se débrouiller pour trouver les ressources financières nécessaires pour cette fin de saison.
Les dirigeants appelés à trouver l’argent ailleurs
La décision prise par les responsables locaux poussera sans doute les dirigeants du Mouloudia de Béjaia à aller chercher l’argent ailleurs pour tenter de finir la saison dans de bonnes conditions. Il faut dire que le problème des subventions au niveau de Béjaïa se pose souvent ces derniers mois. Les retards du versement des subventions mettent souvent les dirigeants des clubs de la wilaya de Béjaïa, et surtout du MOB, dans l’embarras. Suite à la décision prise par l’APW de Béjaïa, le président Bennaï Arab et ses collaborateurs seront dans l’obligation de solliciter d’autres sources afin d’essayer de remplacer ce manque à gagner qui va sans aucun doute se répercuter sur les finances du club. Avec une baisse de 50% du montant de la subvention de l’APW, la situation risque de devenir compliquée, surtout quand on sait que les clubs vivent généralement des aides de l’Etat, notamment celles de l’APC, l’APW et le MJS et que l’aide des sponsors ou des actionnaires devient de plus en plus rare en raison des conflits qui minent le club.
Remettre de l’ordre dans la maison
L’une des principales missions des dirigeants pour cette fin de saison sera de remettre de l’ordre dans la maison des Vert et Noir. En effet, le club le plus populaire de la région est en train de vivre une situation de crise sans précédent au niveau de sa direction. Le fait que le CSA reprend le club dans des conditions difficiles n’est pas une solution à long terme dans la mesure où le club est toujours inscrit en tant que société par actions au niveau des instances. Les conflits qui ont éclaté à la fin de la saison dernière ont fait que le MO Béjaia a beaucoup perdu après le retrait de trois actionnaires importants. Sadji, Ikhlef et Boudieb ont décidé de remettre leurs actions au profit du club sportif amateur. Un engagement fait par écrit auprès d’un notaire. Ce départ s’est ajouté à d’autres difficultés au club qui n’a pas pu relever la tête. Ces trois actionnaires ont laissé un grand vide, surtout que le président Adrar à l’époque avait tout fait afin de les convaincre de rester, sans succès. La gestion de la saison avec seulement l’argent de l’Etat a montré ses limites, alors que le MO Béjaia était dans un passé récent convoité par les sponsors. Les donnes ont changé et les amoureux du club, notamment les forces vives du club de la capitale des Hammadites, doivent tout mettre en œuvre afin d’essayer de remettre de l’ordre dans la maison en renforçant, bien évidemment, le club professionnel par des personnes en mesure de mettre la main à la poche dès que le club a besoin de liquidités.
Les supporters souhaitent l’ouverture du capital
Pour les amoureux des Vert et Noir, le club ne peut pas continuer à fonctionner de cette façon. Eux qui sont très remontés contre les résultats sportifs de leur équipe estiment que cela est essentiellement dû aux problèmes que rencontre leur club fétiche au niveau de la société par actions. Le retrait récent d’une partie des actionnaires a renforcé leur conviction quant à la nécessité d’ouvrir le capital du club afin de permettre à des personnes dévouées ou ayant les moyens financiers de venir en aide au club. Le MO Béjaia a beaucoup souffert des conflits internes, qui ont conduit le club phare de la wilaya de Béjaia à cette situation. Alors que le MOB jouait les premiers rôles dans le championnat de Ligue 1 pendant plusieurs saisons, avec notamment une finale en coupe de la CAF, il se retrouve désormais à se battre pour se maintenir en Ligue 2. Cette situation est inacceptable pour les supporters qui, depuis quelques mois, essayent de comprendre les raisons qui ont conduit le club à vivre ces moments très difficiles. Seule l’ouverture du capital sauvera la société qui est en faillite d’ailleurs. Permettre à des investisseurs d’apporter du sang frais sauvera sûrement le club.
Le CSA, le garde-fou
Actuellement à la SSPA MOB, le club sportif amateur est l’actionnaire principal. Après le retrait à la fin de la saison dernière des trois actionnaires Sadji, Ikhlef et Boudieb, ainsi que celui d’Adrar durant l’intersaison, l’actionnaire majoritaire du MOB est ainsi le club sportif amateur. L’assemblée générale du CSA MOB est composée essentiellement d’anciens joueurs et d’anciens dirigeants. Ces garde-fous du club sont dévoués au club bénévolement et même lors des années difficiles. Cette assemblée va devoir aussi jouer son rôle en cette fin de saison tout en étant prévoyante afin de ne pas permettre au club de connaître, encore une fois, le même sort que l’actuelle saison. Le président Bennai va remettre son mandat en jeu à la fin du cycle olympique, et c’est aux membres de statuer. Néanmoins, les membres de cette assemblée doivent prendre conscience de l’importance d’offrir un climat sain pour permettre au club d’entamer la saison prochaine sur de bonnes bases. Le club amateur étant le principal actionnaire, la balle est dans le camp des membres de l’assemblée générale qui doivent prendre leurs devants, tout en évitant de mettre le MOB en difficulté avant l’entame du prochain exercice. En attendant, le club doit tout mettre en œuvre pour éviter le spectre de la relégation qui le guette cette saison.
- M.