Débordement des supporters : l’ennemi n°1 des Verts

Publié le : 10 Octobre 2012

Tous les techniciens du football vous le diront, le football, c’est 50% de paramètres que l’on maîtrise et 50% de paramètres qu’on ne maîtrise pas.
Pour remporter un match de football, il faut faire le plein des paramètres que l’ont maîtrise et essayer de glaner un petit 10% des paramètres que l’on ne maîtrise pas.
Les paramètres que l’on maîtrise sont la convocation des joueurs, la bonne organisation du stage, la bonne préparation du match sur le plan technico-tactique, médical et organisationnel, le meilleur terrain possible et la gestion psychologique de la rencontre. 
Les paramètres que l’on ne maîtrise pas, étant la météo, une blessure de dernière minute ou encore la perte du match sur tapis vert à cause d’une faute administrative ou d’un évènement externe, comme une panne de courant par exemple. Tous ces paramètres là en général, du côté de la FAF et du staff de l’EN, on maîtrise bien, et ce, depuis la dernière campagne éliminatoire qui nous avait conduit en Coupe du monde. Il y a cependant un paramètre qui donne beaucoup de soucis à la Fédération, au sélectionneur national, aux organisateurs du match et au service de sécurité, à savoir les grosses échauffourées venant du public, qui pourraient annihiler tous les efforts consentis par la bande à Vahid depuis plus d’un an maintenant et nous éliminer d’une CAN qui nous tend les bras.

Le public algérien a été choqué par le match aller
Même si tout le monde a en tête le lynchage de Rafik Djebbour par quatre joueurs libyens et que le public algérien a été choqué par l’attitude peu chevaleresque de certains «chevaliers de la Méditerranée» au match aller à Casablanca, l’heure ne doit pas être à la vengeance, bien au contraire. 
Il s’agira de ne pas s’abaisser au niveau de ce qui s’est passé au match aller et d’être au contraire exemplaires pour montrer aux Libyens et aux nombreux médias étrangers qui couvriront le match que le peuple algérien est un peuple civilisé, amoureux du football et qui soutient son équipe nationale de la première à la dernière seconde du match pour la pousser jusqu’à la CAN-2013 en Afrique du Sud, comme il l’a fait il y a trois ans à Oumdourmane. La plus grosse sanction pour les quelques fauteurs de troubles, présents dans cette équipe libyenne et qui ne représentent pas leur peuple, sera de leur barrer la route de cette CAN-2013 qui, sur l’ensemble des éliminatoires, nous revient de droit.

Les Libyens vont jouer le tapis vert à fond
L’équipe libyenne et son staff l’ont compris dès les premières minutes du match aller, l’Algérie leur est supérieure physiquement, techniquement et physiquement. D’où leur tactique très rugueuse et agressive du match aller avec des fautes extrêmement dangereuses qui rappelaient celles qui se produisent dans certains matches de coupe d’Algérie, opposant un club du haut de tableau de la Ligue 1 à un club de quatrième division. Leur tactique ayant payé à l’aller, puisqu’ils n’ont perdu que 1-0, alliée à la bagarre de fin de match, qui a enlevé Djebbour de la feuille de match, les Libyens savent que leur seul moyen d’aller à la CAN, c’est d’enfoncer le clou en jouant le pourrissement. Le but de la Libye sera d’énerver les joueurs algériens en jouant comme à Casablanca et surtout tenter d’énerver le public algérien, de nature très sanguin, et qui a été très échaudé par le match aller. Les Libyens rêvent d’une agression ou d’un envahissement de terrain ou d’un fumigène qui pourrait s’échouer malencontreusement sur le terrain pour remporter le match 3-0 sur tapis vert, se dédouaner de leur attitude du match aller et s’envoler pour l’Afrique du Sud à notre nez et à notre barbe.

La CAF observera les tribunes à la loupe
Le public algérien est connu dans le monde entier pour être un public très chaud et un public de football. Après les évènements de Casablanca et la mauvaise publicité que les médias internationaux ont fait au football africain, la CAF a décidé d’appliquer à Tchaker la tolérance zéro. La FAF a averti que tout débordement en tribune, tout fumigène allumé et tout envahissement de terrain entraînera une défaite sur tapis vert de l’équipe nationale (3-0) et qualifiera donc la Libye. Il ne faudra pas compter sur la clémence des instances africaines qui auront à cœur de faire un exemple, et il faudra faire en sorte que l’exemple, ça ne soit pas l’Algérie.

Créer un incident, c’est rendre service à la Libye
Il faut bien comprendre une chose, c’est que toute échauffourée qualifiera la Libye. Même si certaines personnes voudraient se venger du match aller, arguant du fait de répondre aux Libyens avec violence, ou seraient désireuses dans un bas projet «hooligan» à se manifester d’une manière peu glorieuse dimanche à Tchaker, ils obtiendront l’inverse de ce qu’ils recherchaient, à savoir soutenir les Verts, puisque leur attitude qualifiera directement l’adversaire.

Seul le fair-play total qualifiera les Verts
Les supporters de l’équipe nationale devront rééditer en tribune dimanche ce qu’ils avaient réussi en juin 2012, à Tchaker, face à l’Egypte. Un soutien total de A à Z envers l’EN dans un fair-play total de l’arrivée à la sortie du stade. Cette attitude, qui avait coupé les jambes de la bande à Abou Trika et donné des ailes aux Verts, qui, pas favoris du tout, l’avaient emporté 3-1. Et pourtant, il y avait de nombreux officiers FIFA qui scrutaient les tribunes et qui étaient prêts à sanctionner tout débordement ce jour-là.                 
   M. B.