Amrouche : «L’Afsud, on peut l’avoir à l’usure»

Publié le : 8 Décembre 2015

Adel Amrouche, l’ancien sélectionneur du Kenya, suit avec attention les prestations de nos U23 au Sénégal, lors de la CAN qui s’y tient. Il nous donne avis éclairé sur leurs chances d’aller à Rio.

Comment jugez-vous le parcours de l’EN U23 lors du premier tour de la CAN qui se tient au Sénégal ?

Quand on joue un tournoi, le plus important est d’atteindre l’objectif fixé. L’Algérie visait d’abord la qualification au second tour, c’est dans la poche, c’est un premier acquis. L’équipe n’a pas perdu le moindre match, elle a débuté par un nul contre l’Egypte en remontant le score, faisant d’une qualité indéniable : l’endurance mentale. Ils ont fait comme leurs aînés, qui parviennent à revenir dans le score quand ils sont menés face aux grandes équipes. Le sélectionneur national a pu mettre en place une composante très équilibrée, évoluant en 4-2-3-1 puis en 4-1-4-1 et enfin en 4-3-3, dans une stratégie flexible.

Que dites-vous de l’équipe ?

Le gardien de but Salhi réalise des matches dignes d’un portier professionnel, il semble promis à un avenir radieux. On trouve de tout au sein de la ligne défensive. Les joueurs savent sortir le ballon à partir de l’axe pour commencer la construction du jeu, il y a aussi la grande capacité des latéraux à commencer les offensives de derrière ; on a d’ailleurs vu plusieurs fois Benghit et Ferhani à l’œuvre à ce propos. Abdellaoui et Kenniche donnent de la stabilité et de l’assurance par leur sens de placement, de couverture, d’anticipation et de relance.

Et le milieu ?

On a vu une ligne médiane avec beaucoup de maturité, mais qui prend des risques en gardant la balle dans des endroits qui peuvent constituer un danger en cas de perte du ballon. La seule chose qu’on peut vraiment lui reprocher est la vitesse d’exécution qui n’était pas rapide au premier match, elle a été corrigée ensuite. On n’a pas vu les joueurs tirer souvent de loin, alors qu’ils en ont la qualité, comme Chita, Benkhemmassa et Draoui.

La ligne d’attaque ?

Ferhat et Meziane jouent un peu repliés, ils sont pratiquement à hauteur des hommes du milieu, c’est sans doute pour aspirer l’adversaire et pouvoir le surprendre en contres et prendre le dessus en un contre un où ils sont généralement gagnants. Amokrane est un peu isolé, mais il a une grande générosité dans le jeu, par ses mouvements incessants.

Parlez-nous de l’Afrique du Sud, l’adversaire des Verts en demi-finale.

C’est une équipe très homogène, avec des qualités mais aussi beaucoup de défauts. Elle est très technique, des déplacements intelligents sur le terrain avec une grande vitesse d’exécution. L’Afsud est dangereuse dans les balles arrêtées, surtout par le biais de son capitaine gaucher, Kegan Dolly, qui a fait souffrir la Tunisie. Le gardien Jody Ferbruary a certaines lacunes techniques dans ses prises de balle. Si vous l’avez remarqué, le vent souffle beaucoup au Sénégal, cela peut le désavantager, on peut donc en profiter. C’est un adversaire qu’on peut avoir à l’usure, en restant concentré et en utilisant ses lacunes dans la phase de reconversion défensive. Il faut jouer en bloc, avec des couvertures mutuelles, en serrant les lignes, patienter et attendre le bon moment pour sortir vite le ballon en direction de leur but.

H. D.