Au bout d’une épopée extraordinaire et d’un parcours quasi parfait, l’équipe nationale algérienne a réussi l’impensable, en allant décrocher son second titre africain sur les terres égyptiennes, lors d’une CAN qui restera gravée à jamais dans les esprits de tous les Algériens.
Les Verts ont été, et de loin, la meilleure équipe de ce tournoi qui aura duré quasiment un mois. 29 jours pleins d’émotions pour le public algérien, fier de ses champions qui auront fait honneur au maillot et au drapeau qu’ils défendaient. Retour sur les 12 moments forts d’une CAN historique, mais surtout fructueuse, où personne n’a donné cher de la peau de notre EN, qui a finalement déjoué tous les pronostics pour aller chercher la fameuse seconde étoile.
1- Bounedjah ouvre le bal face au Kenya
On le savait pertinemment, l’entame de la compétition était important, et face à une formation kényanne certes à la portée de nos Verts, les coéquipiers d’Ismaïl Bennacer, élu pour l’occasion homme du match, n’ont pas tremblé. Un début de match parfait, une domination totale et une équipe parfaitement bien organisée, qui finira par trouver la brèche dans le camp kényan juste après la demi-heure de jeu, grâce notamment à une chevauchée d’Atal qui obtiendra un penalty, lequel sera transformé victorieusement par Bounedjah (34’). C’était là la première mèche algérienne durant cette CAN, un premier but signé Bounedjah qui va ouvrir le bal pour une victoire finale face aux Kényans, sur le score de deux buts à zéro.
2- l’Algérie bat le Sénégal et lance un premier avertissement
On le savait pertinemment, ce match face au Sénégal, favori faut-il le rappeler pour le sacre final, était le premier test grandeur nature pour les Verts. Un test, face à une formation sénégalaise qui enregistrait pour l’occasion le retour de sa star Sadio Mané, suspendue lors du premier match face à la Tanzanie, et qui faisait ses débuts lors de cette CAN. En dehors du résultat qui a fait sensation, avec cette victoire des Verts sur le score d’un but à zéro, grâce à une réalisation de’Youcef Belaïli, c’est plus la manière qui a ébloui la planète football. Une prestation XXL de la part de la bande à Belmadi, une organisation parfaite, un pressing haut qui a étouffé l’adversaire et une victoire plus que méritée. C’était là le premier avertissement lancé par l’Algérie aux différents prétendants.
3- Ounas fait le spectacle et éblouit le Caire
Le troisième match des Verts était moins attendu, mais la curiosité des observateurs était animée par le fait que le coach Belmadi avait pris le risque de chambouler totalement son équipe, en effectuant pas moins de 9 changements par rapport au onze victorieux face au Sénégal. Une équipe-bis, certes déjà qualifiée, face à une formation de Tanzanie qui n’a rien d’un foudre de guerre. On s’attendait certes à une victoire des Verts, mais certainement pas à la manière éblouissante avec laquelle cette victoire a été arrachée, avec notamment un Adam Ounas qui a fait le spectacle, avec deux buts et une passe décisive. Une victoire qui a permis aux Verts de conquérir définitivement l’Afrique et éblouir le Caire.
4- Démonstration de force face à la Guinée, l’Afrique est définitivement avertie
Qualifiés sans peine pour les huitièmes de finale, les Verts avaient comme adversaire la Guinée d’un certain Paul Put. Une rencontre où les capés de Djamel Belmadi partaient certes favoris, mais la confirmation était de mise, face à une formation guinéenne capable du meilleur comme du pire. Les coéquipiers d’un Ryad Mahrez en feu n’ont finalement fait qu’une bouchée des coéquipiers du chevronné Alhassane Bangoura, pour une victoire assez tranquille sur le score de trois buts à zéro, grâce notamment à des réalisations de Belaïli, Mahrez et Ounas. C’était là une véritable démonstration de force de la part des Verts. L’Afrique est définitivement avertie, les Algériens ont bien les armes pour aller au bout.
5- La blessure d’Youcef Atal
Le premier coup de mou pour les Verts, après un début de CAN plus que parfait, est cette blessure contractée par le jeune latéral droit algérien Youcef Atal, qui suite à un duel assez musclé avec l’Ivoirien Kanon va mal retomber sur son épaule droite. Dans le feu de l’action, personne n’imaginait que c’était déjà la fin de la CAN pour le jeune Aiglon de l’OGC Nice, d’autant plus que ses coéquipiers étaient préoccupés de protester contre la décision de l’arbitre, où le penalty semblait évident, mais pas pour l’Ethiopien Tessema, qui a désigné pour sa part le poteau de corner. Souffrant de douleurs atroces, Atal se fera remplacer à la demi-heure de jeu par Mehdi Zeffane. L’Algérie a certes perdu Atal, mais le Rennais va réussir une partie correcte, muselant comme il se doit, le très dangereux Max Alain Gradel.
6- Bounedjah rate un penalty et fond en larmes
C’est l’un des moments les plus stressants et le plus émouvant dans cette CAN algérienne. Bien bougés par une très bonne équipe ivoirienne, les Verts débuteront la seconde période de la meilleures des maniéres, puisque parfaitement lancé par Zeffane, Bounedjah se présente seul face au portier Ivoirien, qui ne trouvera pas d’autres solutions que de faucher l’enfant d’El-Bahia. Le penalty est accordé aux Verts, Bounedjah se présente pour se faire justice lui-même, mais son tir est beaucoup trop appuyé, touchant la transversale avant de s’envoler dans les décors. C’était le tournant du match, encore plus dans l’esprit de Bounedjah, qui va porter ce fardeau jusqu’à la fin de la partie. En larmes quasiment depuis son ratage, encore plus après l’égalisation ivoirienne, Bounedjah a ému toute la planète football, lui qui a culpabilisé jusqu’au bout et ce penalty raté par Serey Dié.
7- Une séance de tirs au but épique et émouvante
Ce fut sans nul doute l’un des moments forts de cette CAN 2019, pas seulement pour les Algériens, mais aussi pour tous ceux qui ont pu suivre cette compétition africaine. La séance des tirs au but entre l’Algérie et la Côte d’Ivoire aura été l’un des moments les plus épiques et les plus émouvants de cette CAN. Un Youcef Atal souffrant sur le banc et en pleurs, un Belmadi qui réconforte son poulain, tout en suivant les tirs au but avec les nerfs gonflés à bloc. Un Bounedjah qui ne cessait pas de pleurer, de peur d’être pointé comme étant le bouc émissaire d’une éventuelle élimination, un public en feu qui avait du mal à retenir ses émotions et une fin bien heureuse pour des Verts qui nous auront fait vivre des moments bien intenses en émotions, avec une joie indescriptible et beaucoup de larmes.
8- Ighalo et la VAR remettent les pendules à l’heure
Face à une formation nigériane qui aura montré une vraie force de caractère en 1/8 de finale face au Cameroun et en ¼ face à l’Afrique du Sud, les Algériens réussiront une première période presque parfaite, où le score d’un but à zéro en faveur des Verts au bout des 45 premières minutes n’était clairement pas cher payé pour les poulains de Gernot Rohr. Moins incisifs et surtout émoussés physiquement après le match épique livré face à la Côte d’ivoire en quart, les Algériens vont laisser les clés du jeu à un adversaire nigérian pas vraiment dangereux. Mais un coup du sort est venu faire basculer le match, avec cette main, involontaire certes, mais quelque peu décollée du corps de Mandi, à la suite d’une frappe d’Etebo qui semblait d’ailleurs hors cadre. Faisant appel à la VAR, l’arbitre de la partie M. Gassama, et au bout de quelques secondes de grand suspense, va finalement accorder un penalty très sévère aux Nigérians qui égaliseront, grâce à Ighalo et à la VAR.
9- 95’ Mahrez allume la mèche
C’est sans aucun doute l’un des moments les plus magiques que les Algériens ont pu vivre lors de cette CAN, on jouait la 95e minute de jeu, le score de parité semblait sanctionner cette belle affiche entre l’Algérie et le Nigeria, en dépit d’une supériorité assez claire des Verts. Dernier ballon du match, et ce coup franc à 20 mètres des bois du portier nigérian Akpeyi, Belaïli et Mahrez sont devant le ballon, c’est l’ultime chance pour les Verts pour éviter les prolongations. Le capitaine algérien va prendre ses responsabilité, et d’un tir foudroyant venu d’ailleurs va envoyer les Verts en finale de la coupe d’Afrique des nations pour la 3e fois de son histoire. Un but extraordinaire, qui restera sans nul doute comme l’un des buts les plus importants dans l’histoire du football algérien.
10- 79 secondes de jeu, l’Algérie est déjà devant
On s’attendait certes à une finale difficile, face à des Sénégalais revanchards après la défaite du premier tour, mais personne ne s’attendait au scénario extraordinaire de cette finale. Moins de 80 secondes de jeu, et l’Algérie était déjà devant au tableau d’affichage, à la faveur d’une frappe malencontreusement déviée par Salif Sané, le remplaçant de Khalidou Koulibaly, la star du football sénégalais suspendue lors de cette finale, à la suite d’une frappe de Bounedjah. Le cuir prend une trajectoire oblique, prenant à défaut le gardien sénégalais Alfred Gomis, ainsi que tous les présents au Stade international du Caire qui ne croyaient pas leurs yeux, le cuir était bien au fond des filets à la 79e seconde de la partie, et l’Algérie venait là d’inscrire l’unique but de la finale.
11- La VAR sourit enfin aux Verts
On le savait avant même le début de cette CAN, la VAR sera opérationnelle durant cette compétition à partir des quarts de finale. L’Algérie qui a subi une décision défavorable à la suite du recours de M. Gassama à la VAR lors de la demi-finale va cette fois-ci en bénéficier lors de cette finale. En effet, et alors que l’on jouait l’heure de jeu, un centre anodin sur le côté droit va percuter le bras de Guedioura. Le Camerounais Alioum qui dirigeait cette rencontre ne va pas hésiter un seul instant pour désigner le point de penalty, alors que la main de Guedioura semblait dans sa position normale bien collée au corps. Faisant appel à la VAR pour valider ou annuler sa décision, M. Alioum va finalement prendre la bonne décision, ou plutôt celle attendue par 42 millions d’Algériens qui suivaient cette rencontre, et qui durant les quelques secondes qui ont mené le referee du match vers le petit écran ont sans nul doute vécu un moment de stress haletant. La décision d’annuler le penalty a été fêtée partout dans le monde par les Algériens comme un but, la coupe d’Afrique nous tendait les bras.
12- 21h55 l’Algérie est sur le toit de l’Afrique
Les derniers instants de cette finale seront des plus haletants pour les Algériens, face à des Sénégalais qui vont tenter le tout pour le tout. Avec un Mbolhi des grands jours, les Verts avaient besoin d’un ultime coup de pouce du bon Dieu pour dérocher le graal, avec ce coup franc à 23 mètres des bois algériens. Une ultime tentative qui rappelait aux Algériens le fameux coup de maître victorieux de Mahrez en demi-finales face au Nigeria, mais c’était dans l’autre sens. Un coup franc qui sera joué en deux temps, chose qui va permettre au mur algérien de repousser le cuir, avant le coup de sifflet final libérateur, il était 21h55, l’Algérie est sur le toit de l’Afrique et devient champion d’Afrique pour la seconde fois de son histoire.
M.A.