Depuis plus d’une année, la Commission fédérale d’arbitrage (CFA), sous la houlette de son directeur technique national de l’arbitrage, Mehdi Abid-Charef, a entrepris une profonde réforme visant à rajeunir le corps arbitral algérien.
Une stratégie audacieuse, parfois critiquée mais résolument assumée, qui commence aujourd’hui à produire des résultats concrets sur le terrain. Le pari de la jeunesse, longtemps considéré comme risqué dans un domaine aussi exigeant que l’arbitrage de haut niveau, semble désormais bien engagé. Plusieurs jeunes arbitres, lancés en Ligue 1, Ligue 2 et aux niveaux Inter-régions, sont en train de s’affirmer, affichant non seulement de réelles compétences techniques mais aussi une personnalité et une autorité qui rassurent joueurs, entraîneurs et observateurs. Parmi les révélations de cette saison, on cite souvent le nom de Boudjemâa Tahar, jeune arbitre de 27 ans, qui a officié avec brio lors de deux rencontres particulièrement sensibles : JSK-JSS et MCA-USMA. Sa gestion maîtrisée, son calme face à la pression et sa lecture du jeu démontrent qu’un nouveau souffle est en train de gagner l’arbitrage algérien. Mais Boudjemâa n’est pas un cas isolé. Des noms comme Dehar, Tayeb Bouderbal, Ghouti, Harkat ou Benyabka émergent également, et s’inscrivent dans une dynamique ascendante. Bien entendu, ces jeunes arbitres doivent encore travailler certains aspects, affiner leur sens du placement, renforcer leur communication sur le terrain ou perfectionner leur interprétation des situations litigieuses. Mais le potentiel est là, solide, et l’encadrement mis en place leur permet d’évoluer dans un environnement structuré et exigeant. Ce processus de renouvellement ne s’est pas fait au hasard. Il s’appuie sur une vision stratégique claire, bâtie autour d’objectifs à court, moyen et long terme, conformément aux orientations du président de la FAF, Walid Sadi, et aux recommandations des membres du Bureau fédéral. Mehdi Abid-Charef, fort de son expérience internationale en tant qu’ancien arbitre FIFA et homme de terrain respecté, a su mobiliser autour de lui des compétences reconnues. Parmi elles, le formateur et instructeur Lamine Benaïssa, figure discrète mais pilier essentiel du dispositif, joue un rôle central dans la formation et l’accompagnement des jeunes referees. L’accent a été mis sur la formation continue.
Séminaires nationaux et internationaux
Les arbitres bénéficient régulièrement de séminaires nationaux et internationaux, dont plusieurs organisés en partenariat avec la FIFA. Ces formations, axées à la fois sur la technique, la psychologie, les lois du jeu et les outils technologiques (comme la VAR), permettent à ces jeunes officiels de développer une approche plus professionnelle de leur métier. Deux séminaires FIFA de haut niveau, auxquels ont participé plusieurs de ces nouveaux arbitres, ont été particulièrement bénéfiques, tant pour l’enrichissement des connaissances que pour le réseautage international. La promotion inter-ligues, souvent négligée par le passé, fait aujourd’hui l’objet d’un suivi méthodique et rigoureux. Les jeunes issus de cette filière sont étroitement encadrés, évalués et accompagnés à chaque étape de leur progression. Ils représentent le vivier sur lequel reposera l’arbitrage de demain. Le choix de leur offrir des opportunités concrètes de diriger des matchs de haut niveau s’inscrit dans une logique de responsabilisation et de confiance. Dans un contexte où l’arbitrage reste souvent au centre des polémiques et des critiques, la démarche d’Abid-Charef apparaît courageuse. Il ne s’agit pas seulement de rajeunir pour rajeunir, mais de bâtir une nouvelle génération d’arbitres compétents, respectés et capables de faire face aux exigences du football moderne, tant sur le plan national qu’international. Les résultats sont là : le niveau général tend à s’élever, la CFA gagne en crédibilité, et l’image de l’arbitrage algérien commence lentement mais sûrement à se redorer. Le chemin est encore long, certes, et les défis nombreux. Mais l’impulsion est donnée, la dynamique est lancée, et Mehdi Abid-Charef, contre vents et marées, est en passe de réussir son pari.
K.H.