Alors qu’il n’avait que 24 ans, l’ancien attaquant international qui évoluait alors à l’ASMO a été victime d’une double fracture tibia-péroné, une blessure semblable à celle que vient de subir Ahmed Kendouci. Dans cet entretien, l’ancien attaquant passé par le MCA notamment, nous relate les étapes qu’il a passées avant de revenir plus fort après sur le terrain.
Ahmed Kendouci a été gravement blessé ce samedi dans un match de championnat en Egypte, votre réaction ?
Vous dites qu’il s’est blessé dans un match de championnat, il aurait pu connaitre la même chose pendant une séance d’entrainement. En tant que supporter de l’Equipe nationale, on est tous affectés par ce qui vient d’arriver à Ahmed Kendouci. On espère qu’il se relèvera rapidement et retrouvera les terrains, pour ça, il n’y a aucun doute.
Pourquoi ?
Parce que la médecine a évolué, désormais il y a de nouvelles techniques de chirurgie, et cela fera certainement gagner du temps à Kendouci. Moi, lorsque j’ai été victime de la même blessure (en mai 2002), j’ai d’abord commis une erreur, en évitant de passer sur le billard, je me contentais que de séances de rééducation, trois années, alors que je jouais en Allemagne, plus précisément à Coblence, j’ai une nouvelle été victime de la même blessure, j’ai été alors contraint de me faire opérer en Allemagne. Toutefois, je dois préciser que pour moi, j’avais uniquement le péroné cassé et pas le tibia. Pour Ahmed Kendouci, c’est une rupture totale, d’après ce que je sais. L’international français Djibril Cissé a été victime de la même blessure à quelques jours du Mondial 2006, cela ne l’a pas empêché de revenir plus fort après.
Justement, pour revenir plus fort après, quels conseils donnerez-vous à Kendouci ?
Il faut qu’il soit d’abord mentalement très fort et courageux. Pourquoi j’insiste sur ce point, parce que le plus dur, c’est la phase de rééducation et non pas l’opération chirurgicale. Depuis samedi, il bénéficie d’un énorme élan de solidarité, ça va l’aider à surmonter cette dure épreuve.
La rééducation est la phase la plus dure ?
Ah oui, ça fait très mal mais c’est un passage obligé pour un joueur opéré. A Coblence, je restais toute la journée au centre d’entrainement après mon opération en 2025, avec de longues séances de rééducation le matin et l’après-midi. Cette blessure a aussi stoppé ma carrière en Equipe nationale. Kendouci devrait, d’après mes informations, faire sa rééducation à Aspetar, à Doha. Il ne se sentira pas isolé, ce qui est une bonne chose pour son moral. Aussi, je dois ajouter une chose…
… Quoi ?
Il faut qu’il soit astreint à un régime alimentaire strict, car les athlètes lorsqu’ils ne s’entrainent pas prennent du poids rapidement et ce sera plus compliqué après pour se décharger des kilos supplémentaires. Le staff médical qui s’occupera de lui va certainement lui donner des consignes pour éviter à prendre du poids, dois-je l’imaginer.
D’après son agent, il reprendra au plus tard dans quatre mois, ces prévisions sont-elles justes ?
Ça dépend. S’il est actif et consent à faire des sacrifices pendant la rééducation fonctionnelle, pourquoi pas.
Et pour la CAN 2025 prévue en décembre ?
Ce sera, à mon avis, juste, juste ! Une fois avoir achevé la rééducation, il va falloir pour lui travailler sur le volet psychologique, qui est toute une autre étape.
C'est-à-dire ?
Quand on revient d’une opération chirurgicale, on a cette appréhension de rechuter. Souvent les médecins préconisent une psychothérapie afin de dissiper toutes les appréhensions. Car on ne va pas au choc et on évite le contact avec l’adversaire, mais une fois après, ça va disparaitre. Toutefois il y a une solution à ça. Avant de reprendre la compétition, on peut jouer des matchs avec les jeunes catégories, où on est plus à l’aise, le temps de retrouver la confiance et pouvoir jouer avec les seniors sans cette crainte de rechuter. Chose que je souhaite à Ahmed Kendouci qui est un joueur plein d’avenir.
M.S.