À six mois du coup d’envoi de la CAN 2025 au Maroc, une incertitude majeure continue de planer sur l’équipe nationale algérienne : qui gardera la cage des Verts ? Depuis le retrait progressif de Raïs M’Bolhi, véritable monument de la sélection, aucun successeur n’a su s’imposer avec évidence. La question du gardien numéro un demeure l’un des derniers chantiers ouverts du sélectionneur Vladimir Petkovic, à un moment où les automatismes devraient déjà être consolidés.
Entre un Mandrea en perte de crédit, un Guendouz toujours dans le groupe mais jamais indiscutable, un Benbot utilisé par intermittences et un Oukidja souvent mis de côté malgré ses prestations assez stables en club, la hiérarchie reste floue. Le nom de Rayan Yesli, portier de 2,03 m évoluant au Canada, commence même à circuler avec insistance. Le joueur, né à Tizi Ouzou et formé outre-Atlantique, se dit prêt à endosser ce rôle laissé vacant. De quoi relancer la concurrence à quelques mois du grand rendez-vous continental. Dans ce mini-dossier, nous poserons les bonnes questions :
Alexandre Oukidja mérite-t-il enfin une vraie chance en A ?
Rayan Yesli peut-il incarner l’avenir dès maintenant ?
Autant de pistes de réflexion pour comprendre pourquoi, en 2025, le poste de gardien reste toujours un angle mort du projet Petkovic. À 6 mois du rendez-vous africain.
«Je veux jouer la CAN et la Coupe du monde»
Alors que Vladimir Petkovic explore différentes pistes pour sécuriser sa cage, une option expérimentée refait surface : Alexandre Oukidja. Le portier de 36 ans, champion d’Afrique 2019 et l’un des rares survivants de cette épopée mémorable encore en activité, n’a jamais vraiment eu sa chance en sélection en raison de la présence indéboulonnable de Raïs M’Bolhi. Mais depuis le départ de ce dernier, Oukidja a cru à un destin inversé. S’il avait pris sa retraite internationale il y a peu, il est sorti du silence et s’est de nouveau déclaré disponible, voyant le flou s’installer dans les bois algériens. «Je veux jouer la CAN et la Coupe du monde», a-t-il récemment affirmé en marge d’un événement marketing, une déclaration limpide qui relance le débat. Avec les carences réelles et l’instabilité chronique du poste, peut-on se permettre d’écarter un gardien d’expérience, motivé et encore performant ? Oukidja vient d’achever sept saisons pleines au FC Metz, avec 211 matchs disputés, 66 clean-sheets, trois montées en Ligue 1 et une place de troisième gardien le plus capé de l’histoire du club. À l’heure de faire ses adieux à la formation des Grenat, il laisse la porte ouverte à une ultime aventure avant de raccrocher les gants. La balle est désormais dans le camp de Petkovic. En quête de sécurité et de leadership dans un poste orphelin, ira-t-il puiser dans l’expérience et la résilience d’un vétéran qui n’a jamais réellement dit son dernier mot ?
S. M. A.