Tougaï, le Mondial des clubs pour tout relancer

Publié le : 17 Juin 2025

Pour Mohamed Amine Tougaï, la Coupe du monde des clubs 2025 ne ressemble à aucune autre compétition. Elle incarne une opportunité en or, un tournant décisif dans sa carrière. À 24 ans, le défenseur central de l’Espérance de Tunis et de l’Equipe nationale algérienne s’apprête à disputer un tournoi qui pourrait redéfinir son avenir. 

Trois matches de très haut niveau l’attendent sur le sol américain : d’abord face au géant Brésilien Flamengo, ensuite contre le club mexicain de León, avant de clore la phase de groupes par une confrontation de prestige face à Chelsea. Trois rendez-vous où tout peut basculer. Et pour cause : Tougaï arrive à la fin d’un cycle. En fin de contrat avec l’EST, le solide défenseur sera officiellement libre dès l’élimination ou la fin du parcours du club tunisien dans ce Mondialito. Après cinq saisons et demie passées à Tunis, où il a grandi, mûri et s’est affirmé comme un taulier du club sang et or, l’enfant de Kouba sait que l’heure est venue de franchir un cap.

Ce n’est pas la première fois que l’international algérien manifeste des envies d’ailleurs. Il y a deux ans déjà, il avait tenté de forcer un départ, fort de plusieurs touches en Europe, notamment en France où Lens, Troyes et surtout Strasbourg étaient venus aux nouvelles. Des clubs de MLS avaient également exprimé leur intérêt. Très motivé à l’idée de rejoindre le Vieux Continent, Tougaï s’était alors heurté au refus catégorique de sa direction, encore attachée à son cadre défensif. S’ensuivit un bras de fer tendu, une mise à l’écart, puis un retour à la normale scellé par une prolongation de contrat d’un an, jusqu’en juin 2025. Une période durant laquelle sa valeur marchande est passée de 900 000 euros à 1,5 million, selon Transfermarket, preuve de sa régularité et de son impact.

Mais cette fois, le divorce semble inéluctable. L’Espérance sait qu’elle perdra son joueur gratuitement, mais continue d’espérer un ultime renversement de situation. De son côté, Tougaï, lucide et ambitieux, veut franchir un cap. Il écoutera attentivement les propositions cet été, mais ne fera aucun compromis. À six mois de la Coupe d’Afrique des nations au Maroc, puis avec les qualifications pour la Coupe du monde 2026 en ligne de mire, l’Algérien ne veut prendre aucun risque : il vise un club compétitif, un environnement où il jouera avec régularité et où il pourra continuer sa progression.

En sélection, Vladimir Petkovic voit en lui l’un des piliers de sa défense, un profil complémentaire et rassurant autour duquel bâtir un système défensif plus solide. Pour cela, Tougaï doit faire le bon choix, au bon moment.

Le Mondial des clubs arrive ainsi comme une vitrine parfaite. Affronter Flamengo, ses attaquants techniques et sa culture offensive, croiser la route des Anglais de Chelsea et leur armada offensive : autant de tests grandeur nature qui permettront à Tougaï de se jauger, mais aussi de se vendre. Dans ce tournoi planétaire où les projecteurs seront braqués sur chaque duel, chaque relance, chaque prise de balle, le numéro 4 de l’EST a plus que jamais les cartes en main pour écrire un nouveau chapitre de sa carrière.

S. M. A.