La JS Kabylie a vécu une soirée mouvementée 48h après sa défaite à domicile contre l’USM Alger (1-2). Avant même que l’entraînement ne commence, quatre réunions successives ont été organisées, reflet d’un climat interne devenu difficile à contenir.
Pendant près de deux heures, dirigeants, staff technique et joueurs ont tout mis sur la table, révélant une situation bien plus préoccupante qu’elle ne le semble extérieurement. La défaite contre l’USMA n’a pas seulement laissé des regrets sportifs, elle a mis en lumière les faiblesses criantes d’un groupe en manque d’identité et de caractère. Au club, on parle d’un «match révélateur» tant l’équipe a manqué d’envie, de discipline et de cohésion. Le coup devait être absorbé rapidement, mais il a au contraire provoqué une réaction immédiate de la direction. La première réunion organisée a rassemblé tout le monde. Les dirigeants ont exprimé leur déception et leur inquiétude, soulignant que l’image du club ne pouvait plus être ternie par des prestations aussi fades. Le staff technique a, de son côté, évoqué le manque d’application. Cette rencontre a servi de mise en bouche à des échanges encore plus francs et directs.
Lors de la seconde réunion, plus restreinte, dirigeants et staff ont discuté des choix tactiques et de la gestion du groupe. Les dirigeants ont demandé des explications sur certains choix récents et ont insisté sur la nécessité d’apporter des ajustements rapides. Les entraîneurs ont reconnu l’existence de difficultés internes, tant sur le plan mental que sur le plan organisationnel, tout en réaffirmant leur volonté de relancer l’équipe. Dans un troisième temps, le staff technique s’est retrouvé face aux joueurs pour une autre réunion.
Le coach Josef Zinnbauer et quelques cadres se sont exprimés et ont donné la parole de tout faire ce vendredi contre l’USMH afin de se qualifier au prochain tour de la Coupe d’Algérie. Le staff a répliqué en rappelant que l’application des consignes sur le terrain laisse trop souvent à désirer, et qu’un changement d’attitude est indispensable. La dernière réunion, tenue uniquement entre les joueurs, a été la plus mouvementée. Sans dirigeants ni entraîneurs, certains n’ont pas hésité à s’accuser mutuellement de manquer de volonté et de solidarité.
Merbah, le franc-parler qui secoue le vestiaire
Au cœur de ces échanges, l’intervention du gardien Gaya Merbah a particulièrement marqué les esprits. Connu pour son franc-parler, il a parlé sans détour, s’adressant autant aux dirigeants qu’à ses coéquipiers. Il a reproché certains choix managériaux, pointé un manque de clarté dans la gestion de l’équipe et demandé plus de cohérence dans les décisions. Mais le moment le plus marquant a été sa prise de parole face aux joueurs. Il a dénoncé un manque de courage chez certains, affirmant qu’il était temps de mettre fin aux excuses. Selon lui, la JSK ne peut pas avancer avec des joueurs qui «se cachent» lors des matchs importants.
«Celui qui a peur, qu’il le dise !»
Merbah a lancé un message direct, presque brutal, mais que beaucoup ont perçu comme juste. «Celui qui a peur d’affronter les équipes du haut de tableau doit le dire. Ce n’est pas une honte. Qu’il demande au coach de le préserver et de ne jouer que les matchs faciles et contre des équipes qui jouent le maintien. On a besoin de joueurs qui se battent, pas de joueurs qui tremblent.» Ce discours a eu l’effet d’un électrochoc. Certains joueurs ont été piqués au vif, d’autres ont admis que ces vérités devaient être dites. Après ces discussions houleuses, l’entraînement a finalement pu commencer, mais l’ambiance restait lourde. Le groupe semble désormais au pied du mur, soit cette mise à plat provoquera un sursaut collectif, soit elle révélera des fractures trop profondes pour être colmatées. Les prochains matchs à commencer par celui de ce vendredi contre l’USMH seront déterminants.
M. H.





