La JS Kabylie aborde son troisième match de championnat avec un bilan offensif qui inquiète déjà les observateurs. En deux rencontres, les Canaris n’ont inscrit qu’un seul but, œuvre de Riyad Boudebouz, et ce malgré une certaine maîtrise du jeu et plusieurs opportunités franches.
Face à l’ESBA comme contre l’Olympique d’Akbou, les Jaune et Vert ont montré de bonnes intentions, mais ont manqué de lucidité dans le dernier geste. Ce constat laisse transparaître une faiblesse récurrente, à savoir la difficulté à transformer les actions en buts. Dans un championnat aussi disputé, chaque point compte et l’inefficacité offensive peut rapidement se payer cher.
Des attaquants en manque d’inspiration
Sur le plan de l’engagement, rien à reprocher aux Mahious, Messaoudi, Merghem et autres attaquants incorporés en seconde période. Leur volume de courses, leur combativité et leur disponibilité dans les espaces ont été salués par le staff technique. Cependant, l’essentiel a manqué qui est la capacité à concrétiser. Les occasions créées témoignent de la qualité de la construction du jeu collectif, mais le manque de précision devant le but a empêché la JSK de prendre l’avantage dans des moments clés. Le public, habitué à voir son équipe efficace dans les grands rendez-vous, attend un réveil immédiat de ses buteurs.
Répétition devant le but
Le coach allemand Josef Zinnbauer ne cache pas son insatisfaction. Pour lui, l’animation offensive est globalement correcte, mais la finition reste trop approximative. Habitué à bâtir des équipes compétitives, il sait que sans efficacité offensive, il sera difficile de viser haut cette saison. Plutôt que de pointer du doigt individuellement ses joueurs, il a choisi de prendre les choses en main et de combler les lacunes collectivement. Sa méthode repose sur la répétition des gestes devant la cage et sur la restauration de la confiance, élément clé pour des attaquants en quête de déclic.
Un problème mental
En prévision du match contre le MCO, Zinnbauer a planifié des ateliers spécifiques. Ces exercices portent notamment sur les frappes en mouvement, les combinaisons rapides dans la surface et les duels face aux gardiens. L’objectif est de mettre les joueurs dans des conditions proches de la compétition afin d’améliorer leur réactivité et leur justesse technique.
Le coach insiste également sur la prise de décision qui est de frapper au bon moment, choisir la bonne option entre tirer ou servir un coéquipier mieux placé. Selon lui, le problème n’est pas uniquement technique mais aussi mental et les attaquants doivent jouer libérés, sans pression négative.
Le rôle des milieux et de Boudebouz
Si les attaquants sont pointés du doigt, l’efficacité offensive dépend aussi de la qualité des passes décisives. Dans ce registre, Riyad Boudebouz joue un rôle central. En plus d’avoir inscrit l’unique but de la JSK, il est l’homme-orchestre de la construction offensive. Sa vision du jeu et sa précision sur coups de pied arrêtés constituent une arme redoutable, encore sous-exploitée.
Les milieux relayeurs, notamment Arthur Bada, Mehdi Boudjemaâ et Babacar Sarr devront également apporter plus de présence aux abords de la surface pour soutenir les attaquants et varier les solutions. Une attaque à trois purement axée sur les avant-centres pourrait se révéler prévisible ; Zinnbauer souhaite donc diversifier les circuits de passes.
Dominer ne suffit plus
Le football moderne impose un constat simple : dominer ne suffit pas, il faut marquer. Les statistiques rappellent que la JSK a eu plus de dix situations dangereuses en deux matchs, pour un seul but inscrit. Un ratio insuffisant pour une équipe qui ambitionne de jouer les premiers rôles.
Zinnbauer le sait : la solidité défensive peut offrir des bases, mais c’est l’efficacité offensive qui transforme une bonne équipe en prétendante au titre. Les supporters, exigeants et passionnés, attendent une réaction immédiate. Si la JSK parvient à combler ses lacunes devant le but, elle pourra rapidement retrouver son statut de prétendante crédible au titre. Dans le cas contraire, le doute risque de s’installer. Vendredi, face au MCO, les Canaris n’auront pas le droit à l’erreur et l’efficacité sera le seul juge.
M. H.