Zinnbauer vs Ramovic : Duel de cousins germains !

Publié le : 24 Avril 2025

Le choc de la 24e journée qui opposera la JSK au CRB, samedi, revêt un cachet particulier. D’abord parce que celui qui l’emportera au bout accaparera la deuxième place du classement et s’alignera ce faisant en pole position dans la course au titre. Puis, parce que cette affiche prend également les allures d’un face-à-face germano-germanique entre Joseph Zinnbauer et  Sead Ramovic qui cristallisera l’intérêt. Une première.

 

Un coach allemand dans le championnat national, c’est une première. Deux qui se retrouvent face-à-face-ou plutôt côte à côte, sur la main courante lors d’un choc, c’est un événement. Et c’est peu de le dire lorsqu’on s’intéresse de près au parcours de chacun depuis son arrivée. Josef Zinnbauer et  Sead Ramovic sont arrivés en Algérie à peu près au même temps. Et tous les deux ont pris le train en marche. Naturellement, les situations diffèrent plus ou moins, mais tous les deux n’ont pas marché sur du velours à leur arrivée. Josef Zinnbauer a hérité d’une situation tendue, alors que Ramovic a hérité d’une équipe complètement blessée après deux coachs successifs et une élimination douloureuse en Ligue des champions d’Afrique (CAF CC).   Immédiatement, ils prendront la situation à bras-le- corps et quelques semaines après les voici s’affronter pour une place au soleil. C’est dire le chemin parcouru par ces deux techniciens dont l’emprunte sur le jeu de leurs équipes respectives sont indélébile.

 

Rigueur allemande

  

Il n’est pas besoin en effet d’être un fin connaisseur des ridements du football pour reconnaître à Joseph Zinnbauer et Sead Ramovic leur mérite dans le parcours de leurs équipes respectives. Les deux hommes, chacun avec ses idées, mais avec la même mentalité, a révolutionné le jeu de son team. Il n’y a qu’à jeter un coup d’œil aux statistiques de chacun pour voir ce progrès latent. Comme dans le football, le hasard a très peu de place, les deux coachs allemands ont travaillé en profondeur pour donner à leurs équipes une véritable identité de jeu. Un concept bâti sur un bloc-équipe solide et une recherche perpétuelle de l’esthétique peu importe l’enjeu.

Et c’est clairement ce qui saute aux yeux en premier lorsqu’on se penche sur le parcours de chacun depuis son arrivée, cet hiver. Il ne serait d’ailleurs pas exagéré d’avancer que c’est les deux seuls coachs du championnat à avoir réussi à donner une véritable identité de jeu à leurs équipes. La JSK et le CRB jouent différemment. Les deux formations allient efficacité et esthétisme. La preuve, s’il en est, qu’il ne suffit pas d’aligner onze joueurs sur le terrain pour gagner des matches. Une certaine idée autrefois véhiculée par certains présidents illuminés qui se targuaient d’avoir « une équipe qui marche seule ». Une manière biscornue ou loufoque, c’est selon,  de minimiser de l’apport d’un entraîneur.

Car force est de constater que les deux hommes ont apporté une nouvelle approche aux antipodes de ce qu’on voit d’ordinaire dans le championnat domestique. Travail foncier, accent sur la tactique, travail vidéo, aucun détail n’est laissé au hasard. Même en plein match, les assistants sont assignés à des tâches précises, balayant d’un revers de main l’idée que le rôle d’un adjoint se limite à placer les plots pour l’échauffement. Loin s’en faut. A cette approche scientifique, ajoutez-y un discours galvanisant dans le vestiaire. Les deux hommes ont une manière peu commune de chauffer à bloc leurs joueurs avant le coup d’envoi de la rencontre ou à la pause. Les cris de Zinnbauer à la pause du match USMA-JSK raisonnent encore…

 

Efficacité et esthétisme

Ce qui rend d’autant plus ce duel entre Zinnbauer et Ramovic intéressant, c’est les statistiques de chacun. Les deux n’ont pratiquement pas goûté à la défaite. Une pour chacun. Une statistique qui illustre à quel point leur méthode est efficace. Ainsi, en huit matches sur le banc des Canaris, Josef Zinnbauer en a remporté quatre pour trois nuls. Ramovic, lui, a dirigé à ce jour 13 matches, pour 9 victoires et 3 nuls. Nous le disions,  ces deux entraîneurs n’ont presque pas connu la défaite. Ces deux profils ont incontestablement révolutionné le métier d’entraîneur en Algérie. C’est pourquoi, peu importe qui l’emportera samedi, avec eux,  le football en sort déjà gagnant.

A. A.