La FIFA mettra-t-elle la FAF sous comité de normalisation ?

Le communiqué rendu public par le ministère de la Jeunesse et des Sports a donné des certitudes : les statuts ne seront pas amendés, du moins pas dans l’immédiat.

La FAF de Zetchi devra donc se pencher sur la préparation de son AGO de fin de mandat, où le président sortant exposera ses deux bilans et quittera le navire. Si le MJS est sûr de sa décision étant donné qu’il répond parfaitement aux règles d’éthique, de transparence et de bonne gouvernance, par contre, pour la FAF, on s’interroge encore sur les conséquences de cette décision irrévocable, il faut dire que malgré la pression terrible exercée par la fédération à travers ses différents canaux pour tenter une médiation auprès de Khaldi, ce dernier n’a rien voulu entendre. La FAF savait quelque part que ses appels allaient finir dans l’oreille d’un sourd, le communiqué de mardi dernier n’a donc pas surpris le président Khireddine Zetchi qui a eu vent de son contenu à Doha, où il est actuellement suite à une invitation du comité d’organisation du tournoi mondial des clubs.

 

Quoi qu’il arrive, l’EN restera intouchable

Maintenant que la décision est prise, la balle ira dans les pieds de la FIFA, il faut dire que cette dernière s’est contentée jusque-là du rôle d’observateur, elle a suivi de loin ce qui se passait entre la FAF et la tutelle, et cette fois elle devra trancher.

Dans l’une de ses dernières déclarations, Belmadi est revenu sur cette guéguerre sans aller dans les détails, il a invité les différents protagonistes à faire preuve de prudence : «Tellement ça me parait absurde, personne n’imagine une seconde, le sélectionneur, les joueurs et la population, que cette sélection puisse être sanctionnée. En parler est déjà énorme, c’est comme une menace au dessus de nos têtes, il faut faire preuve de responsabilité, et il faut arrêter de s’amuser avec le feu, ce n’est pas un jour on nous demande d’être performants et faire en sorte que tout le pays soit fier de son EN et le lendemain nous dire que vous pouvez être sanctionné sans savoir pourquoi.» Des propos qui en disent long sur le décor qui lui a été planté par les proches de la FAF, des mensonges inimaginables car dans une telle histoire l’EN ne peut en aucun cas être sanctionnée, la procédure ne prévoit aucune sanction étant donné qu’il n’y a eu en aucun cas d’ingérence de l’Etat dans les affaires du football. La FAF est en train de payer le prix de ses tergiversations, comme l’a laissé entendre le MJS, qui veille à l’application des lois de la République et s’adresse à chaque fois à l’ensemble des fédérations nationales, sans exception. Le communiqué de mardi dernier en est la parfaite illustration.

 

Version light du scénario ivoirien

Cela dit, l’intervention de la FIFA pourrait devenir réalité, et ce, pour organiser une procédure électorale conforme aux exigences statutaires et réglementaires applicables à toutes les associations membres de l’instance mondiale, une étape similaire à celles qui ont eu lieu au Ghana, au Togo, au Bénin, au Mali, en Côte d’Ivoire et en Egypte, sans que l’une des sélections de ces pays soient concernée par une sanction. La FIFA pourrait donc décider de mettre la FAF sous l’autorité d’un comité de normalisation (Conor-FAF).  La FIFA mettrait fin au mandat du BF et engagerait la voie d’un nouveau processus électoral. Une nouvelle donnée qui démarrera après l’installation des membres par la révision «partiellement des statuts et le code électoral de la FAF». La mise en place de ce Conor-FAF par la FIFA se fonde sur l'alinéa 2 de l’article 8 de ses statuts : «Les organes exécutifs des associations membres peuvent, dans des circonstances particulières, être relevés de leurs fonctions par le Conseil, en concertation avec la confédération concernée, et remplacés par un comité de normalisation pour une période donnée». En clair, le Conor viendrait remplacer le BF, même si dans le cas algérien, il sera en fin de mission, ce qui rendrait la mission plus aisée aux intervenants. La mise en place du comité de normalisation n’est pas nouvelle. La FIFA se fondant sur les articles 8 et 14 de ses statuts peut décider de nommer un comité de normalisation. Dans les cas les plus fréquents, la FIFA intervient ainsi quand il y a des questions de mauvaise gouvernance, démission en masse des membres du comité exécutif au sein d’une fédération.

 

Le rôle d’une commission électorale

Le comité de normalisation pourrait être composé de 7 à 10 membres au regard de ce qui s’est fait dans les autres pays et en tenant compte de la composition de la commission électorale. Les membres désignés seront tous des Algériens n’ayant pas forcément de lien direct avec le football. Le Comité de normalisation aura pour mission de gérer les affaires courantes de la FAF, réviser partiellement les statuts et le code électoral de la FAF afin de garantir leur conformité avec les statuts et les exigences de la FIFA, et veiller à leur adoption par l’assemblée générale de la FAF ; réviser les statuts de certaines parties prenantes et, en dernier lieu, agir en qualité de commission électorale pour l’organisation de l’élection d’un nouveau BF sur la base des statuts et du code électoral révisés. Au regard de l'immensité des tâches à accomplir, le processus risque d’être long, et cette période d’intérim aussi, même si les observateurs restent confiants du moment qu’il n’y a pas de conflits et que l’amendement des statuts qui sera chapeauté par la FIFA et la CAF devrait passer comme une lettre a la poste. 

La FAF espère une remontada

Notons que, selon les lois de la FIFA, les membres du comité de normalisation sont désignés par la FIFA et la Confédération africaine de football, mais on n’en est pas encore là. D’ici là tout peut arriver, mais ça reste envisageable et ça fait partie des scenarios imaginés par le bureau actuel, qui, nous dit-on, a déjà entamé la préparation de son AGO. 40 jours nous séparent du début de la fourchette arrêtée par le MJS pour le déroulement des AG de la FAF (entre le 20 mars et le 15 avril) la suite s’annonce palpitante, et malgré tous les dégâts occasionnés par le dernier communiqué du MJS, la FAF continue de croire à une remontada en ce mois de février.

  1. M. A.

 

 

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