Le président de la Confédération africaine de football, Ahmad Ahmad, va devoir gérer plusieurs dossiers relatifs à ses écarts organisationnels enregistrés depuis qu’il a été élu à la tête de l’instance qui gère le football africain.
Après avoir décidé le passage à 24 équipes et l’organisation de la coupe d’Afrique des nations à la fin d’une saison sportive, soit entre les mois de juin et de juillet, il se voit revenir sur sa décision. Même si la seule édition disputée en été, celle qui a eu lieu en Egypte l’été dernier, a connu plus ou moins une réussite malgré des conditions climatiques assez extrêmes, la coupe d’Afrique des nations va revenir en hiver dès la prochaine édition, celle de 2021 qui devrait avoir lieu au Cameroun. «À mon avis, il n'est pas possible, en raison des conditions climatiques au Cameroun, d'organiser la coupe d'Afrique des nations en juin-juillet. C'est clair, nous devons donc prendre une décision sur la date», a déclaré le Malgache à Inside World Football. Il faut dire que cette déclaration du président de la CAF, Ahmad Ahmad, n’est que la confirmation de ce qui circulait dans les coulisses de l’instance qui gère le football africain depuis quelque temps.
Infantino fait ce qu’il veut à la CAF
En effet, il faut savoir que la FIFA s’ingère de façon pratiquement directe dans la gestion de la Confédération africaine de football. Après avoir décidé l’augmentation du nombre d’équipes participantes à la CAN, porté à 24 nations depuis la dernière édition en Egypte, et son déroulement en été, ainsi que la désignation de la secrétaire générale de la FIFA, Fatima Samoura, pour la gestion des affaires courantes de la CAF, la FIFA n’a pas hésité à mettre en place une nouvelle compétition des clubs durant la même période de la CAN sans prendre en considération la possibilité d’organiser les mêmes compétitions simultanément ou dans une période proche. La FIFA savait qu’il était impossible d’organiser une CAN durant les mêmes dates. La FIFA a officialisé la création de la Coupe du monde des clubs en 2021 et les dates envisagées coïncident avec celles de la CAN. L’instance mondiale n’a pas encore communiqué les dates de l’édition 2021, organisée en Chine, mais plusieurs sources avancent que celle-ci, qui durera dix-huit jours, pourrait se jouer entre la mi-juin et la mi-juillet (du 17 juin au 4 juillet), soit pratiquement durant la période qui avait vu l’Egypte organiser la CAN-2019 (21 juin-19 juillet).
Le climat, un alibi qui ne tient pas la route
Ainsi, il ne reste, donc, plus que janvier et février pour l’organisation de la coupe d’Afrique des nations, d’où l’argument avancé concernant les conditions climatiques, qui sévissent aux mois de juin et de juillet au Cameroun afin de faire passer la pilule. La CAF, affaiblie sous le règne du président Ahmad Ahmad, ne pouvait faire face à la puissante FIFA, car il s’agit d’argent et la Coupe du monde des clubs va générer beaucoup de revenus. Et pour le président de la FIFA, Gianni Infantino, une Coupe du monde des clubs, qui va générer de l’argent, est plus importante qu’une Coupe d’Afrique des nations. Il faut dire que l’alibi du climat avancé par le président Ahmad Ahmad ne tient pas la route puisqu’au Cameroun, la température sera presqu’identique à ce que les équipes avaient vécu en Egypte l’été dernier. Il y aura mieux puisque la période entre juin et juillet est celle des pluies au Cameroun, ce qui rendra le climat plus clément.
Décaler la CAN de quelques semaines ?
La seule partie du continent qui aura des températures clémentes concerne les pays qui se trouvent dans l’hémisphère sud du globe où cette période coïncide avec la saison d’hiver. Même si aucune décision officielle n’est prise, la FIFA obligerait la CAF à abandonner un modèle pour lequel elle avait opté lors de la dernière édition qui s'est déroulée en Égypte. Mais il existe toujours des solutions envisageables. Si la Coupe du monde des clubs se terminerait le 4 juillet 2021, la CAN pourrait être décalée de deux à trois semaines pour que les sélections récupèrent leurs joueurs qui joueraient la Coupe du monde des clubs et effectuer une préparation adéquate. Fixer la CAN entre le 20 et le 21 juillet, qui s’étendrait sur un mois, cela pourrait causer un autre problème aux clubs puisque les championnats européens, où évoluent la majorité des internationaux africains, auraient repris. L’hypothèse du bouleversement du calendrier va certainement faire des mécontents.
Ilyès Nassim