BENTALEB : « A Lille, on me demandait de changer mon jeu, à Tottenham, on s’y adapte »

Titulaire lors des trois dernières rencontres, le milieu français de dix- neuf ans est préféré à Etienne Capoue à Tottenham.

Depuis l’arrivée de Tim Sherwood à la tête des Spurs, à la mi-décembre, il y a deux nouveautés à Tottenham. La première, c’est le retour en grâce d’Emmanuel Adebayor, écarté par André Vilas Boas et hauteur de six buts en huit rencontres ; la seconde s’appelle Nabil Bentaleb, milieu français d’origine algérienne de dix-neuf ans, lancé dans le grand bain, à la surprise générale, par le nouveau manager londonien, à Southampton (3 – 2), le 22 décembre dernier.

«Je ne m’y attendait pas», raconte-t-il, tout s’est passé très vite». «Je ne connais pas autant Etienne (Capoue), que Bentaleb, que j’ai dirigé avec les moins de 21 ans», avait déclaré Tim Sherwood, pour justifier son choix. Depuis, l’entraîneur continue de préférer celui qu’il surnomme « Le Kid », auteur  de six apparitions, lors des sept dernières rencontres de Tottenham ( dont trois titularisations), à l’international français aux sept sélections (1 but). Recruté pour 10 millions d’euros de Toulouse l’été dernier mais laissé sur le banc depuis trois matchs. «C’était mon entraîneur chez les jeunes», confie Bentaleb. «Il me connaît très bien et je sais ce qu’il attend des joueurs.» Néanmoins, tout n’a pas toujours été aussi simple pour cet ailier gauche de formation, originaire de Wazemmes, un quartier de Lille. « Je suis passé par des moments difficiles pour arriver là où je suis arrivé aujourd’hui », admet-il. « Beaucoup de clubs m’ont fermé leurs portes. Lille ne m’a pas conservé lorsque j’avais quatorze ans. A cet âge, vous commencez à rêver sérieusement de devenir footballeur professionnel. Cela a été un moment difficile. J’avais deux possibilités : abandonner ou leur montrer qu’ils avaient tort. »

Passé par le club belge de Mouscron, déclaré en faillite en 2009, et par Dunkerque en CFA, puis par le Futsal à Lille, il a ensuite tenté sa chance en Angleterre, à Birmingham City, en 2011, avant d’être engagé chez les Spurs par Harry Redknapp, en janvier 2012. «  A Lille, on me faisait des reproches pour que je change mon jeu, à Tottenham, on s’adapte à ton profil. »

Nabil Bentaleb : «Je ne m’y attendais pas… »

 

Le jeune Franco-Algérien Nabil Bentaleb se dit « surpris de devenir titulaire à Tottenham après seulement une année et demie passée dans ce club.  «Je ne m'attendais pas du tout », a déclaré Bentaleb à L’Equipe. «Tout s'est passé si vite. Tim Sherwood était mon entraîneur avec les moins de 21 ans. Il me connaît bien et je sais ce qu'il attend de ses joueurs », explique t-il.

A. B.

Sherwood : « Il est imperturbable »

Ce milieu relayeur élancé (1m87) impressionne déjà par son calme, ses relances assurées et une certaine maturité entrevue lors du derby face à Arsenal (0 – 2, le 4 janvier en Cup).  Il est resté imperturbable», savoure Sherwood. Une semaine plus tard, face à Crystal Palace (2-0), sa contribution a été encore plus importante. Il a été le joueur qui a touché le plus de ballons (120), effectué le plus de passes (107), avec un taux de réussite de 93%, auxquels il a ajouté quatre tacles, deux interceptions et un tir sur le poteau. «On sait qu’il peut faire de grandes choses», poursuit Moussa Dembele, son coéquipier. «Il a beaucoup de talent», glisse à son tour Hugo Lloris.

Un talent qui a fini par alerter les dirigeants de la Fédération algérienne, la patrie de son père, prêt à lui promettre une place avec les Fennecs en Coupe du monde au Brésil.

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