La séparation entre la JS Kabylie et son désormais ancien entraîneur, Abdelhak Benchikha, a pris une tournure caractérisée par une certaine tension, voire par une tension certaine.

La direction, par le truchement d’un communiqué signé par le président El-Hadi Ould-Ali et publié dans la soirée d’hier sur la page Facebook officielle du club, a annoncé avoir pris acte de la démission de son coach, tout en ne cachant pas son désappointement quant à la méthode dont cela a été fait.

En effet, selon le communiqué de la JSK, la démission de l'entraîneur a été notifiée par «un simple e-mail laconique», sans explication ni justification claire. Cette forme de communication est jugée regrettable par les dirigeants du club, qui soulignent «le manque de respect à l’égard de l’institution, de ses responsables et, surtout, de ses supporters». La direction de la JSK insiste sur l’importance de recourir à des canaux de communication officiels, à travers lesquels les relations professionnelles doivent se maintenir avec transparence et professionnalisme.

Il est à noter que, selon le communiqué, Benchikha n'a pas pris la peine de «consulter au préalable les instances du club ou même d’en discuter» avant d’envoyer son e-mail. En outre, la décision de l’entraîneur de faire cette annonce publique «sans concertation préalable» a été perçue comme un affront. Cela vient à contre-courant des pratiques habituelles de la JSK, qui, en dépit des aléas sportifs, a toujours préféré régler ses différends en interne et en toute discrétion.

La situation prend une tournure encore plus complexe avec les explications données par Benchikha dans la presse, où il a lié sa démission à un incident isolé impliquant un supporter du club. Cette justification n’a pas convaincu la direction de la JSK, qui a dénoncé l'argument comme étant «superficiel et dénué de fondement sérieux». Selon les responsables du club, l'argument avancé ne reflète ni la réalité ni la profondeur des problèmes qui ont pu exister entre les deux parties. Pour la JSK, le départ de Benchikha semble être davantage lié à une accumulation de désaccords internes qu'à un seul et unique événement isolé.

Cette situation ne manque pas de souligner une nouvelle fois la passion exacerbée des supporters de la JSK, qui n’ont de cesse d’exprimer leur amour et leur exigence envers le club. La direction a tenu à rappeler que les fans de la JSK, surnommés la « galerie kabyle », sont réputés pour leur fervente loyauté et «ont d’ailleurs été sacrés meilleur public». Pourtant, ces supporters ont souvent été pris pour boucs émissaires dans certaines défaites et déboires, ce que la direction considère comme une tentative systématique de dénigrer leur rôle et leur apport essentiel au club.

À travers ce communiqué, la JSK réaffirme son soutien indéfectible à ses supporters, qu’elle considère comme des acteurs centraux de l’histoire et de l’identité du club. La direction s’élève également contre les tentatives visant à accuser ces derniers des échecs de l’équipe, estimant qu’il s’agit là d’une injustice qui ne fait que diviser davantage l’entité JSK.

La séparation difficile entre la JSK et son ancien entraîneur est-elle de nature à ouvrir les portes de l’incertitude ou plutôt celles du redressement souhaité pour le club ? Seul l’avenir le dira, mais ce qui est certain, c’est que cette fracture laisse des traces et suscite de nombreuses interrogations parmi les fans et les observateurs du football algérien.