L’avis des techniciens est très important quant à la suite à donner à la saison footballistique après la pandémie du coronavirus. Les instances n’ont pris aucune décision concernant l’avenir des championnats des Ligues 1 et 2.

Cette situation commence à devenir pesante pour tous les acteurs du football national ; les entraîneurs et les joueurs sont impatients de reprendre le travail, que ce soit pour l’actuelle saison ou bien celle de l’année prochaine. L’entraîneur du Mouloudia de Béjaia Cherif Hadjar a d’ailleurs donné son avis concernant cette situation où toutes les activités sportives sont à l’arrêt : compétitions et entraînements collectifs : «C’est une situation vraiment inédite que nous sommes en train de vivre. Personnellement, je commence à trouver le temps très long. Bien évidemment, la situation sanitaire oblige les autorités à prendre les mesures nécessaires pour préserver d’abord la santé des citoyens. Je pense que le confinement est la meilleure solution afin de ne pas aggraver les choses. Concernant le football, nous sommes vraiment impatients de reprendre le travail pour finir la saison.» Cherif Hadjar a été parmi les rares techniciens à s’être exprimé en faveur d’une reprise de la compétition. Il estime que la feuille de route mise en place par les instances du football est intéressante : «Je l’ai déjà dit auparavant. Personnellement, je suis pour la reprise de la compétition. Il serait beaucoup plus intéressant de reprendre le travail pour finir la saison. Ça sera une bonne chose pour tout le monde et surtout les joueurs qui sont pour la plupart dans l’attente et dans une situation très compliquée. Rappelons que cette saison, la majorité des joueurs des clubs n’ont eu droit qu’à 3 mois de salaire dans le meilleur des cas.»

«L’attente commence à devenir très longue»

L’entraîneur de la formation des Vert et Noir a porté de grands espoirs sur la réunion ayant regroupé les représentants du ministère de la Jeunesse et des Sports et les représentants de la FAF et de la LFP : «J’espérais une décision au sujet d’une reprise des entraînements après le mois du Ramadhan. Nous étions tous attentifs à la réunion ayant regroupé les responsables dimanche dernier. Il est clair que la décision finale reviendra aux instances ; c’est elles qui décident au sujet de l’avenir du championnat. Je suis avec pour que la suite de la saison ; ce qui nous permettra de ne pas perdre plus de temps. La situation commence à devenir pesante pour nous tous. J’espère que les dirigeants vont statuer dès que l’amélioration de la situation financière afin d’avoir une vision à moyen terme au sujet de l’issue de cette saison.»

«On va devoir reprendre le travail depuis le tout début»

Le coach du MO Béjaia Cherif Hadjar n’est pas du tout effrayé par la situation dans laquelle se trouve son équipe au classement général. Hadjar ne cache pas son envie de finir le championnat afin de permettre aux joueurs d’avoir le temps nécessaire de se préparer pour la saison prochaine : «Avant de prendre une décision définitive, il serait judicieux de prendre tous les paramètres en considération. Je ne dirais pas que le fait de retrouver les terrains dans l’immédiat serait la meilleure chose, mais il faudrait avoir toutes les données en main pour prendre une décision finale. Une chose est certaine, nous allons devoir reprendre le travail depuis le tout début. En suivant les recommandations de la FAF, il est certain que 5 à 6 semaines d’entraînements ne seront pas suffisants pour être au top. On aura besoin d’au moins 4 rencontres avant de retrouver un rythme acceptable, même si je ne suis pas optimiste au sujet du niveau de préparation de mes joueurs. Je pense que tout le monde se trouve dans cette situation. Il faudrait aussi envisager des consultations avec l’ensemble des acteurs du football afin de prendre une décision dans ce sens.»

«Les joueurs vivent une situation difficile sur le plan financier»

Pour finir, l’entraîneur du Mouloudia de Béjaia rappelle que la situation dans laquelle se trouvent les joueurs est difficile : «J’ai eu quelques échos par rapport aux joueurs. Il n’est pas du tout évident de travailler en solitaire pendant une si longue période. En plus du fait que le travail qu’ils font n’est pas suffisant pour maintenir une forme physique acceptable, ces derniers s’inquiètent au sujet de leur argent. Comme vous pouvez le savoir, la majorité des joueurs n’ont pas été payés. Dans le meilleur des cas, certains ont encaissé 3 mois. Survivre avec peu de moyens financiers, quand on sait que la plupart sont chargés de famille, ce n’est pas du tout facile. Généralement, le moral ne suit pas dans ce genre de cas. Cela n’est pas seulement propre au MOB, mais la majorité des joueurs évoluant dans les clubs en souffrent.»

1. N.