La situation perdure, notamment par rapport à l’épidémie qui touche l’Algérie. Après la suspension des entraînements collectifs et la compétition officielle, les joueurs du MO Béjaia, à l’image des autres clubs, se préparent en solo afin de maintenir leur forme, en attendant bien évidemment que les autorités du pays se prononcent au sujet du maintien ou non du championnat de Ligue 2. Ouali Billel estime qu’après deux mois de travail individuel, il sera très difficile aux joueurs d’avoir la motivation nécessaire pour rester concentrés dans de bonnes conditions. Les membres du staff technique ont concocté un programme spécifique, mais les joueurs auront certainement du mal à l’appliquer à la lettre, surtout que rien n’est décidé à propos du championnat. En plus du fait que les joueurs travaillent en solo, le mois du Ramadhan et l’été qui pointe son nez, les choses seront plus compliquées.

Vous êtes au 3e mois d’entraînement individuel ; comment ça passe pour vous ?

On commence vraiment à sentir la lassitude suite à ces prolongements de la préparation en solo en prévision d’une éventuelle reprise de la compétition officielle. Nous nous sommes préparés durant plus de deux mois, mais c’est vraiment très difficile de suivre le rythme dans la mesure où chacun se prépare de son côté. L’absence de motivation dans ce genre d’entraînements fait que nous tombons très facilement dans l’ennui et la monotonie. Au le rythme où vont les choses, ça sera vraiment difficile pour tout le monde de reprendre la compétition officielle.

Si la situation dure encore plus longtemps, pensez-vous que tout le monde sera au même niveau physiquement ?

Je ne vous cache pas que cela risque de ne pas être le cas dans la mesure où chacun s’entraîne de son côté. Les entraînements collectifs sont interdits ; on est tenu au courant notamment par le préparateur physique du club. Je pense que l’arrêt du championnat et des entraînements sera handicapant pour l’ensemble des joueurs. Rien ne remplace les entraînements en groupe. La suspension de la préparation risque de porter un sérieux préjudice à la forme physique de beaucoup de joueurs. Le plus dur sera la reprise des entraînements, il va falloir du temps avant de retrouver sa forme initiale.

D’aucuns espèrent que les autorités prendront une décision définitive, après la fin du mois du Ramadhan, votre avis ?

On espère bien que la situation sanitaire du pays s’améliorera et qu’on reprendra vraiment les entraînements en groupe. Je pense qu’après plus de deux mois de repos forcé, il ne sera pas évident pour nous de reprendre la compétition au vu de la situation actuelle. Nous espérons en finir avec tout cela le plus tôt possible, pour permettre aux clubs de renouer avec la préparation en groupe.

En cas de reprise la prochaine semaine, pensez-vous être en mesure de jouer la fin des rencontres à fond ?

Je pense que c’est notre devoir de se donner à fond lors de ces derniers matches, pour maintenir le club. Il est vrai que les choses ne seront pas faciles, pour l’ensemble des clubs qui se battent pour le même objectif que nous. L’enjeu sera important et la bataille risque d’être rude. Nous allons devoir nous battre à fond et jusqu’au bout. Une chose est certaine, nous n’avons pas le droit de douter de nos qualités et de nos capacités. Nous avons réussi à nous reprendre lors de la dernière rencontre et nous aspirons vraiment à maintenir la dynamique des bons résultats.

Jouer en plein été compliquera davantage la situtaion, n’est-ce pas ?

C’est clair, nous ne pourrons pas évoluer dans de bonnes conditions. En plus du fait qu’il va falloir reprendre le travail depuis le début, se préparer pendant les grandes chaleurs n’est pas facile pour l’ensemble des joueurs. Je dirai qu’il va falloir dans un premier temps penser aussi à la santé des joueurs, surtout qu’on parle d’un chevauchement entre les deux saisons. Donc, il n’y aura pas assez de temps pour préparer la saison prochaine.

Des voix s’élèvent pour demander l’arrêt du championnat, alors que d’autres espèrent une reprise ; un commentaire ?

Chacun essaye de défendre ses intérêts. Personnellement, je suis pour une décision collégiale et bien évidemment en prenant compte de tous les paramètres. Il est certain que pour certains clubs qui visent les premières places, il n’est pas facile pour eux d’accepter que tous les efforts fournis durant la saison partent en fumée. Par ailleurs, les clubs souffrent sur le plan financier avec le manque de rentrée d’argent et l’arrêt du championnat qui dure depuis plus de deux mois.