Depuis quelques jours, le nom d’Attia Zahir est au centre des discussions après que le directeur de la jeunesse et des sports de la wilaya de Béjaia a annoncé qu’un actionnaire aurait exprimé son souhait de prendre la présidence du club.
La formation des Vert et Noir se trouve ainsi à la croisée des chemins, alors que l’autorisation de gestion délivrée au CSA expire à la mi-juin. Les membres du CSA qui ont pris les rênes du club durant le mois de janvier dernier, suite au départ d’Adrar Akli, voient ainsi leur mission prendre fin le 16 juin prochain, du moins dans le cas où les actionnaires trouveraient un président du conseil de gestion ou du conseil d’administration. Le président du CSA Bennai Arab a été chargé d’envoyer les invitations aux autres actionnaires afin de se réunir pour prendre les décisions adéquates. Pour rappel, depuis plus d’une année, les actionnaires refusent de se réunir pour trouver une solution à la situation de crise que vit le MOB depuis bientôt plus d’un an et demi. Comme la date du 16 juin approche, le nom de Zahir Attia est évoqué avec insistance au niveau des cercles du club. On se rappelle qu’à la fin de la saison écoulée, les actionnaires ont mis beaucoup de temps avant de trouver un repreneur ; la candidature d’Adrar était la seule sur la table du premier magistrat de la wilaya. Le scénario de l’année passée pourrait se reproduire dans la mesure où, selon les informations dont nous disposons, les actionnaires refusent de prendre en charge un club qui est quasiment en faillite. Avec des dettes estimées à plusieurs milliards de centimes, il est difficile pour les actionnaires de prendre leurs responsabilités, surtout face à la conjoncture actuelle et la crise financière que traverse le pays. Néanmoins, la piste de Zahir Attia est sérieuse, d’après des sources proches de la maison des Vert et Noir, ce dernier aurait exprimé son envie de prendre le club en charge. Par ailleurs, nos sources ajoutent que les actionnaires sont réticents. Ces derniers, qui étaient dans un premier temps pour la création d’un conseil de gestion sans président, auraient finalement changé d’avis. En l’absence d’un autre candidat sérieux au poste de la présidence et dans le cas où Attia déposerait officiellement sa candidature, les actionnaires seront certainement mis devant le fait accompli. La politique de l’autruche ou bien celle de la fuite en avant ne peuvent plus durer. Le MO Béjaia est confronté à un avenir incertain, les tergiversations ne sont plus de mises. Le club le plus populaire de la wilaya de Béjaia souffre depuis plusieurs mois à tous les niveaux. Au cas où cette réunion échouerait, le MOB sera plongé dans une nouvelle spirale et les supporters ne resteront certainement pas les bras croisés devant cette situation qui perdure.
Les dettes s’accumulent
Le volet financier est certainement l’un des dossiers les plus importants à prendre en compte. En effet, les dettes du MOB qui sont très importantes pourraient décourager les éventuels repreneurs. Selon la dernière déclaration du directeur de la jeunesse et des sports de la wilaya de Béjaia, l’éventuel repreneur qui aurait exprimé son envie de prendre en charge le MOB est prêt à prendre en charge l’actif et le passif. Pour lui, cette personne a des moyens financiers conséquents et les dettes ne lui font pas peur. On peut ainsi dire que c’est un pari risqué dans la mesure où le club croule sous les dettes et que les dirigeants n’arrivent pas à les payer.
Les Crabes espèrent toujours une société nationale
Les supporters du MO Béjaia attendent des autorités publiques du pays la désignation d’une société étatique pour prendre en charge le club. En effet, depuis bientôt deux saisons, les fans du Mouloudia de Béjaia militent pour que leur club bénéficie à l’image des autres formations d’une société étatique. Après le départ des actionnaires qui ont souvent répondu présent sur le plan financier, il est clair qu’il sera difficile pour le club de s’en sortir. Les dettes s’accumulent depuis une année et demie et cela n’est pas près de s’arranger dans la mesure où les dirigeants n’ont pas les moyens de répondre aux nouvelles exigences. Pour les Crabes, la solution réside dans la prise en main du club par une société nationale à l’image des autres clubs. On se rappelle, il y a deux saisons pratiquement, la Société de transport des hydrocarbures avait entamé une procédure pour sponsoriser le club. L’entreprise installée dans la zone industrielle de la ville de Béjaia avait d’ailleurs offert un gros chèque. Une aide financière conséquente, qui n’a pas permis cependant aux dirigeants de l’époque de réaliser de bons résultats. Bien au contraire, cet argent a attisé les convoitises et des problèmes ont éclaté entre les dirigeants qui ont carrément oublié de penser à l’intérêt du club. STH avait aussi exprimé son intention de financer le centre d’entraînement du MOB, mais le projet est tombé à l’eau. Tout cela a renforcé la conviction des supporters que la solution réside uniquement dans le rachat du club par une entreprise étatique, qui se chargera de restructurer le MOB.
Reprendre, mais dans quelles conditions ?
Lors de la réunion du dernier Bureau fédéral, les membres de la FAF se sont mis d’accord pour la reprise de la compétition, une fois les pouvoirs publics décident de lever le confinement. Ainsi, au sein de la formation des Vert et Noir, on se pose des questions au sujet de ce retour à la compétition officielle. A l’arrêt depuis bientôt trois mois, les joueurs seront-ils en mesure de défendre les chances du club à fond ? Le club qui vit une grave crise financière pourra-t-il répondre aux besoins des joueurs et des employés ? Toutes ces questions restent posées dans la mesure où il est difficile de se projeter dans les conditions actuelles. En plus du fait que la reprise s’effectuera pendant l’été, sachant que dans certaines régions du pays, il est difficile de travailler pendant cette période. Dans le cas où la FAF annoncerait la reprise de manière officielle, le coach du MO Béjaia Hadjar Cherif va devoir aussi préparer son groupe dans ce sens. Le coach du MOB aura sans doute besoin de programmer un stage de préparation d’au moins deux semaines afin de revoir toute la préparation physique des joueurs qui s’entraînent depuis trois mois en solitaire. Les joueurs espèrent, eux aussi, que les mesures nécessaires seront prises afin de garantir une reprise dans de bonnes conditions sanitaires.
- D.