La crise financière risque de porter un sérieux coup au bon fonctionnement de la formation des Vert et Rouge. Trois mois après l’arrêt du championnat, le club de la capitale des Hammadites n’arrive pas à se défaire de plusieurs dossiers qui restent en suspens.

La direction de la JSM Béjaïa avait au début de son mandat estimé que le club était entre de bonnes mains et qu’il fallait faire confiance à ce groupe animé d’une bonne volonté, mais plusieurs mois après, la situation de la JSMB n’a fait qu’empirer. Le doyen des clubs des wilayas de Béjaïa, Tizi Ouzou, Bouira et Boumerdès est plongé dans une grave crise financière. Cette dernière risque de porter un sérieux coup à une formation qui tente de se battre pour se maintenir dans le championnat de Ligue 2. Avec une masse salariale qui avoisine les 1,8 milliard de centimes mensuellement, la JSMB n’arrive pas à réaliser une saison à la hauteur des ambitions des supporters qui pensaient naïvement qu’avec le retour des actionnaires le club allait se porter mieux, mais finalement les années se suivent et se ressemblent pour les gars d’Yemma Gouraya. En l’absence d’aides financières, la direction en place ne pourra pas résister. On parle d’un retour à la compétition dès la fin du mois de juillet avec un protocole sanitaire strict et cela nécessitera certainement des moyens financiers importants. Quand on sait que le club n’a pas payé ses joueurs depuis pratiquement 7 mois, on peut se poser des questions au sujet de ses capacités à appliquer le protocole sanitaire. Les dirigeants et en premier lieu le président du conseil d’administration Bouledjeloud n’arrivent pas à trouver d’autres sources de financement. Cela risque de poser d’énormes problèmes pour la fin de saison qui approche.

L’apport des dirigeants reste insuffisant

Il faut dire que le club est plongé dans des difficultés financières depuis quelques saisons déjà. Les dettes s’accumulent et aucune direction n’a réussi à s’en débarrasser, bien au contraire, chaque équipe dirigeante avait laissé une grosse dette qui risque de devenir insupportable pour la formation des Vert et Rouge. L’apport des dirigeants pour cette saison reste insuffisant pour le moment, surtout quand on sait que les joueurs ont à plusieurs reprises exprimé leurs inquiétudes concernant l’avenir de leur argent. La direction conduite par le président Bouledjeloud Abdelkrim n’a pas réussi à soulager la trésorerie, dans la mesure où son apport financier reste très insuffisant pour des dettes qui s’approchent des 7 milliards de centimes, sans compter les dettes fiscales et parafiscales.  En prenant leurs responsabilités, les dirigeants de la JSMB doivent trouver des solutions, surtout qu’en cas de reprise du championnat, le club aura besoin de motiver les joueurs afin que ces derniers se donnent à fond et puissent se battre pour tenter de maintenir le club dans ce championnat de Ligue 2 Mobilis.

Absence des actionnaires

La présence des actionnaires auprès du club est à chaque fois évoquée. Il faut dire que depuis que le club a rétrogradé en Ligue 2 Mobilis, les actionnaires n’arrivent pas à se mettre d’accord. Les nombreuses réunions qui ont eu lieu n’ont pratiquement pas abouti à de grandes décisions en faveur du club. Le président du conseil d’administration de la SSPA/JSMB, Bouledjeloud, se trouve dans l’obligation de composer sans les autres actionnaires, qui ne s’impliquent pas dans la gestion du club. Cette absence est une des raisons qui laisse présager que le club ne pourra pas tenir bien longtemps, sans l’union des membres de sa direction. Si chacun tente de son côté de manœuvrer, rien ne se fera au profit de la JSMB. Les actionnaires sont appelés à chaque fois par les supporters à mettre leurs différends de côté et ne penser qu’à l’intérêt du club.

La promesse Serport ?

A la fin de l’année 2019, la direction de la JSM Béjaïa avait annoncé que des discussions étaient entamées avec le groupe Serport pour que ce dernier devienne sponsor majeur au sein du club d’Yemma Gouraya. Depuis, c’est le silence radio de la part des dirigeants du club, qui avaient à plusieurs reprises annoncé qu’ils devaient toucher cet argent incessamment. Pratiquement 6 mois après, le club se trouve toujours confronté aux mêmes problèmes sur le plan financier. L’entreprise est actuellement le principal actionnaire de l’USM Alger, chose qui laisse présager que cette dernière ne viendra pas investir dans la JSMB. La direction conduite par le président Bouledjeloud n’a pas donné plus d’indications au sujet des suites de cette affaire, surtout après le départ de l’ancien gouvernement de la gestion de la crise qui avait promis d’aider l’ensemble des clubs du championnat de Ligue 2. Avec les derniers évènements qui surviennent dans le football national, avec notamment les rumeurs sur le rachat de l’USMH par le groupe Naftal, à la JSMB on se demande quel sort sera réservé au club qui lui aussi avait exprimé son envie de bénéficier d’une entreprise étatique. En l’absence de moyens financiers importants, le club va sans doute faire face à des difficultés très importantes, surtout que la fin de la saison risque d’être très disputée.

1. D.