Après avoir analysé la période difficile et la raisons de l’échec, Belmadi sait à quoi il faudra s’attaquer, il parle d’une nouvelle stratégie, un nouveau souffle à envoyer au sein du groupe, mais sans toucher à l’ossature, car pour le coach, il y a eu certes du mauvais, mais du bon aussi qu’il faudra préserver : «Il nous faut une stratégie, on a eu le temps d’y penser, et au nouveau souffle qu’on va envoyer à ce groupe, à créer une autre dynamique sans tout jeter à la poubelle, on a atteint certaines choses, on a tout sauf démérité lors des deux matches contre le Cameroun.»
«Ce n’est pas la meilleure équipe qui s’est qualifiée»
Voulant donner du crédit à sa décision de maintenir certains joueurs, Belmadi rappelle que lors des 2 derniers matches, il y a eu une victoire au Cameroun, et donc du bon malgré tout, mieux encore, il trouve que ce n’est pas forcément le meilleur qui a décroché le billet qualificatif à la Coupe du monde : «Je l’ai dit, ce n’est pas la meilleure équipe qui a gagné, preuve à l’appui, qui s’est qualifiée à la CM, mais c’est ça la cruauté du football.»
«Notre souci, faire du groupe un groupe plus performant»
On savait déjà après la CAN que le groupe allait être révolutionné dès ce mois de juin, c’était au programme du staff, et ce quel que soit le résultat des matches de mars, le programme va pouvoir être appliqué : «De toutes les manières, avec ou sans qualification, beaucoup de choses allaient arriver après cette campagne, on est dans la perpétuelle réflexion, de comment faire du groupe, un groupe plus performant, donc, c’est plus là-dessus qu’on va se baser, la reconquête de notre niveau, on le sait. A présent, il n’y a pas de match facile en Afrique.»
«Des joueurs présents contre le Cameroun ne seront plus là»
La révolution a donc commencé, en attendant de savoir quels visages cette purge va-t-elle toucher. «Evidemment, il y a eu des joueurs qui ont été présents contre le Cameroun et ne le seront pas en juin, mais il y aura aussi un noyau qui a été touché, car ils en voulaient de cette qualification, il faudra se réinventer, renvoyer de la force au projet qu’on veut mettre en place, il faudra qu’on adhère à ça.»
«Être plus forts dans le groupe, la méthode de travail et les idées de jeu»
A quel point Belmadi va-t-il apporter des changements ? Le coach répond : «De toute manière, on est dans l’éternelle remise en question, donc évidemment ça sera mis à l’ordre du jour, évidemment qu’il y aura un effectif qui va évoluer, on cherche à être plus forts, que ce soit avec le groupe, et la méthode de travail , des idées de jeu, comme vous avez constaté, sur les deux derniers matches, on a été dans un système avec lequel on n’avait jamais joué, on est allés gagner à l’extérieur, sans concéder la moindre occasion, ils ont eu le ballon, c’était stérile, au match retour on est partis avec le même système, mais avec une animation différente, on s’est créé pas mal de situations, on a frappé, 6 à 8 fois, au but, dans ce match il y a eu 2 hommes de match, le premier c’est Gassama et le 2e c’est Onana le gardien, de but, combien d’arrêts de but il a fait ? Pour vous dire qu’on n’a pas hésité à se remettre en question après un schéma qu’on a utilisé sur pratiquement 4 ans, c’était une prise de risque calculée.»
«Il y aura l’avènement de joueurs, à eux de faire comme les Atal, Benlamri, Bounedjah…etc.»
Le coach annonce des arrivées, et met ces nouveaux au défi d’imiter leurs aînés, aucun cadeau ne sera fait, dit-il : « Il va y avoir l’avènement de joueurs, qui vont devoir faire comme l’ont fait en leur temps Belaïli, Bounedjah, Youcef Atal, Benlamri et Bennacer, ce sont des joueurs qui ont commencé a jouer avec nous, je les invite à venir prendre des places en sélection, il n’y aura pas de cadeaux.»
S.M.A
Il tire sur l’arbitrage en Afrique
«Un arbitrage de l’âge préhistorique»
Belmadi n’admet plus qu’on commette des erreurs d’arbitrage au détriment de son équipe, il tire sur la CAF et son arbitrage, il rappelle aussi pour ses infrastructures, toujours pas au point, mais insiste sur l’arbitrage après la mésaventure du match contre le Cameroun : «C’était tellement un arbitrage catastrophique que j’ai crié à haute voix cela, il y a deux éléments essentiels à régler en Afrique : l’arbitrage et l’infrastructure, les dirigeants devaient s’y concentrer, les stades se construisent çà et là, ça va, mais quand on voit l’arbitrage, pour moi, on est à l’âge préhistorique, voulu ou pas, que certains y trouvent des intérêts, je n’en sais rien, mais c’est un constat, et un fait, je suis prêt à en parler.»
«Lors des matches importants, c’est carrément un marché»
Le sélectionneur national, qui a eu une aventure en Europe et en Asie en tant que joueur et même en tant que coach, ose la comparaison, il décrit l’arbitrage africain comme étant un marché en référence à ce que Gassama a commis au détriment de l’EN : «J’ai travaillé en Asie et en Europe, j’ai vu comment on a basculé en Europe, arrivant au niveau zéro erreur, en plus avec la VAR, c’est une vraie assistance, il n’y a plus de possibilité d’erreur, en Asie il n’y a plus la possibilité qu’un arbitre fasse quoi que ce soit, j’ai joué l’ACL des colloques, une avant le championnat d’Asie, on sort de la réunion, tu as l’impression qu’il va t’arriver une chose, ils sont intransigeants, il y a même des peines de prison et de radiation à vie, imaginez un peu nous en Afrique, quand on arrive à de tels matches importants, c’est carrément un marché.»
S.M.A