L’Afrique, l’Asie et les pays du tiers monde se retrouveront bientôt face à une situation compliquée à cause de l’intention de la FIFA de changer les loi d’utilisation des joueurs binationaux.
L’instance mondiale songe sérieusement a mettre des bâtons dans les roues aux fédérations de ces pays qui pourraient ne plus avoir accès à leurs joueurs formés sous d’autres cieux, certes l’annulation de la fameuse loi de Doha 2003 ou celle des Bahamas en 2009 n’est pas une chose aisée, dans la mesure où elle doit être soumise au vote de l’Assemblée générale qui l’a mise en application il y a 10 ans, mais il y a une nette intention de la part de la nouvelle équipe dirigeante de la FIFA emmenée par Infantino de faire en sorte que la loi se retrouve dans une situation de désuétude.
La voix européenne de la FIFA
C’est Zvonimir Boban le secrétaire général adjoint de la FIFA qui a confirmé la tendance lors du dernier congrès de l’Association internationale de la presse sportive (AIPS) tenu à Lausanne, l’ancien Milanais a clairement affiché son opposition et l’opposition de l’instance mondiale à cette loi qui a permis à de nombreuses nations de revenir et de se replacer sur la scène footballistique mondiale et ce grâce à l’utilisation des binationaux ou des plurinationaux, notamment la loi défendue et crânement par l’ancien président de la FAF Mohamed Raouraoua.
Contourner l’AG
Boban visiblement bien briefé a répondu à une question lors d’une conférence-débat organisée en marge du congrès en présence de nos confrères de Botola, sa réponse était très claire, la FIFA ne reculera pas et fera en sorte de changer les habitudes. «Nous somme contre cette valse des sélections, un footballeur ou une footballeuse est avant tout un être humain, il a un cerveau, un vécu, une éducation civique et sait s’il est Français, Belge ou Sénégalais… Lorsqu’on porte un maillot national, il faut le faire par amour et choisir d’emblée le pays cher à son cœur» a-t-il déclaré. Boban en mode porte-parole dit tout haut ce qui se trame tout bas au niveau de la FIFA, car même si l’annulation de la fameuse loi des Bahamas est difficile du fait qu’elle doit repasser par l’AG pour le faire, où elle risque de faire face à une opposition acharnée de la majorité (58 % des associations nationales ont voté en faveur de la proposition de la FAF, soit 112 pays) pour annuler, mais elle peut toujours l’annuler indirectement en créant les conditions de sa mort, tout simplement la rendre impraticable et inapplicable.
Menaces
L’intention de nuire aux bénéficiaires de la loi est visible, mais pour le moment, l’Afrique et les autres régions concernées par cette démarche continuent de suivre impuissants les changements qui se préparent très haut au niveau de la FIFA. Le but de l’instance d’Infantino est clair : remettre la balle dans le camp des pays formateurs, leur redonner le pouvoir de bénéficier ou pas de leurs produits, il faut dire qu’un pays comme la France ne cesse de se plaindre, il voit chaque années des dizaines de ses produits partir sous d’autres couleurs, l’Algérie, à elle seule, a pu chiper pas moins de 20 pépites, certes ces dernières années cela a cessé au vu du changement intervenu au niveau de la FAF et le manque de repères de la nouvelle composante de la fédération, mais ce n’est pas la seule raison, car de l’autre côté, les pays formateurs font plus attention et font un maximum de pression pour garder leurs produits, l’exemple le plus marquant a été celui de Fekir qui était à 2 doigts de venir chez les Verts avant de rebrousser chemin sous l’effet des menaces.
Ligue des nations
Le projet préparé et ficelé pendant 8 années par l’ancien président de la FAF et son complice de l’époque Issa Hayatou est en danger, la FIFA en étroite collaboration avec l’UEFA a trouvé une astuce pour entamer son ‘’annulation’’ de façon indirecte en mettant en place le principe de la Ligue des nations, cette compétition qui a été créée cette année et qui a transformé les matches amicaux en matches officiels va donner plus d’occasions aux pays formateurs de sélectionner des joueurs de talent, une façon de les détourner et de mettre au frigo au moins l’effet de la loi des Bahamas qui a annulé la limite d’âge de 21 ans décidée en 2003.
La FIFA n’a plus peur de la CAF version Ahmad Ahmad
Face à tous ces plans diaboliques, la CAF, l’AFC ou autres confédérations bénéficiaires des binationaux doivent avoir une réaction, il faut dire qu’elles sont en danger et les écarts qui se sont resserrés depuis plus de 15 ans du fait de l’application de la loi risquent de redevenir comme avant, le retour en force de quelques nations, autrefois inexistantes sur la carte footballistique mondiale, comme le Cap-Vert à titre d’exemple, risquent de ne pas durer, à moins qu’une politique de formation en bonne et due forme soit mise en place, mais cela ne risque pas de se passer dans l’immédiat, au vu des difficultés financières et politiques qui freinent l’évolution du sport dans certaines régions de la planète. Autre chose, en voulant annuler la loi des Bahamas, maintenant que Hayatou et Raouraoua ne sont plus là, cela prouve si besoin est que la FIFA n’a plus peur de la CAF version Ahmad Ahmad, Lakdja et les autres…Sinon qu’ils nous prouvent le contraire. La France qui s’est offert 2 Coupes du monde grâce aux enfants d’émigrés nés sur son sol ne va pas se taire et tentera d’encourager toute initiative de la FIFA de bloquer le mécanisme en question, reste à savoir si la CAF peut réagir ne serait-ce qu’en déclarant son opposition à cette démarche confirmée par Boban, Ahmad Ahmad qui n’a été actif pour le moment qu’en interne doit s’exprimer sur la question en défendant les intérêts du football africain.
- M. A.
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