La fièvre du derby maghrébin monte à Franceville

Publié le : 18 Janvier 2017

 

Le nul arraché par les Verts contre le Zimbabwe et la défaite des Tunisiens contre le Sénégal ont mis les deux équipes dans une situation compliquée.

Si au niveau des QG des deux formations, à Moanda pour l’EN ou de l’autre côté à Bongoville où séjournent les Tunisiens, l’heure est à l’ajustement tactique et aux consignes qui feront profiter chaque camp des erreurs de l’autre, par contre du côté des supporters, il n’y a plus de place pour les calculs, le match a déjà commencé et ça on a pu le vivre tout au long de la matinée hier à Potos, au centre de Franceville au niveau du rond-point où on trouve beaucoup de Tunisiens qui ont choisi de poser leurs valises à cet endroit et ouvrir des commerces. Ils sont d’ailleurs connus par tout le monde, et depuis le début de la CAN, ils n’hésitent pas à déployer le drapeau rouge et blanc de leur pays, comme signe de fierté, mais voilà qu’hier, leur drapeau n’était pas seul, puisque l’emblème national algérien l’a rejoint en force, grâce aux supporters algériens de plus en plus nombreux depuis 4 jours ici à Franceville.

 

Chmisou, El-Houari, Kadi, Abdelkader et les autres…

En arrivant à Potos hier matin, on n’imaginait pas les scènes auxquelles on allait assister, il était 10h30 quand les fans des Verts ont commencé à descendre vers cet endroit, un par un et ensuite par groupes ; vers 11h15 ils étaient plus d’une quinzaine et comme le dit si bien le proverbe, l’union fait la force, puisque petit à petit, la bataille commençait à se dessiner, les Algériens sont devenus plus nombreux que les Tunisiens, plus bruyants même, ils ont profité d’un stand installé par le COCAN au centre-ville pour promouvoir la compétition et vendre des billets, pour prendre le micro à l’animateur, brancher les haut-parleurs sur un smartphone, et passer en boucle des chansons connues de l’EN, le tout dans une ambiance qui est vite devenue africaine, puisque des Maliens, des Sénégalais et bien sûr des Gabonais ont été attirés par les belles mélodies diffusées sur place.

 

Le plein de vidéos

On a failli oublier que l’événement c’était la CAN, car les caméras des différentes télévisions privées venues prendre la température et des vidéos de cette ambiance étaient toutes tunisiennes ou algériennes, sans l’odeur des bananes qui se dégageait du marché matinal situé juste à côté du rond-point, ou même des poissons séchés qui s’embrasaient et qui dégageait sa forte odeur, on se serait cru dans les rues de Blida ou de Monastir, Chmissou et Kadi ainsi que l’inévitable ammi Abdelkader étaient les plus demandés côté télé tunisienne, notamment Chmissou, le Blidéen, avec son caractère malin et provocateur, il n’hésite pas à venir couper une intervention d’un tunisien sur beIN Sports, pour chanter la vie de Mahrez. Aux provocations tunisiennes et qui comportaient toujours le nom de Msakni le bourreau des Verts en 2013, il sortait la carte du Ballon d’Or africain 20016, avec son accent blidéen, et sa voix plus élevée, il gagnait toujours et cela a même dérangé le correspondant tunisien de la chaîne qatarie Nafaâ Benachour, qui affichait un sourire narquois face aux interventions musclées et autoritaires du petit Blidéen qui a gagné sa petite bataille face à Seifeddine, le Tunisien, et ses amis.

 

Chacun pour soi…

Après les interviews et les chants, les fans des deux pays se sont offert des tours en voitures, pour défiler, ils n’ont pas hésité à monter sur les toits de ces véhicules, sur le capot, drapeaux en main, le tout devant les yeux étonnés des habitants de Franceville, face à cette invasion maghrébine.

Ce qu’on a remarqué, c’est que le ton a changé, alors qu’avant le premier match, les deux équipes espéraient un nul entre nos deux sélections, pour pouvoir passer, cette fois, tout à changé, chacun ne parle que de son équipe, ne pense qu’à soi, c’est presque la rupture, l’Algérie veut atteindre très vite les 4 points, alors que les fans tunisiens sont terrorisés par une possible défaite, et même le nul qui ne fait pas leurs affaires, le match s’annonce palpitant, sur le terrain, et dans les tribunes, et à la fin c’est sûrement le meilleur qui va gagner.

S. M. A.